LE SENEGAL INVITE A RENFORCER LA MISE EN ŒUVRE DES REFORMES STRUCTURELLES
RESORPTION DES PROBLEMES STRUCTURELS DES ECONOMIES EN AFRIQUE SUBSAHARIENNE

Le 3e Forum africain sur les finances publiques a débuté, hier, à Dakar. Et durant deux jours, les acteurs discuteront de la problématique de l’orientation de la politique budgétaire pour réaliser une croissance solidaire. Une question de la croissance solidaire qui est au centre des préoccupations de tous les acteurs du développement, selon le ministre délégué en charge du Budget, Birima Mangara, qui a présidé la cérémonie d’ouverture.
«L’Afrique subsaharienne est sans doute sur une bonne trajectoire. Plusieurs pays dans cette région ont accompli des progrès soutenus, ces dernières années. D’importants bonds en avant sont notés dans les infrastructures, et la situation sécuritaire est en train de s’améliorer quand bien même des foyers de tensions subsistent», a déclaré Birima Mangara qui soutient toutefois que «le cadre macroéconomique s’est aussi renforcé à la faveur des efforts d’ajustement interne des Etats, soutenus par les partenaires techniques et financiers».
Au demeurant, prévient le ministre, qui présidait, hier, le 3e Forum africain sur les finances publiques, à Dakar, «les problèmes structurels de nos économies persistent. Il en est ainsi de la faiblesse de la productivité, des problèmes pour attirer les investisseurs dans les secteurs autres que l’exploitation des matières premières, de l’insertion insuffisante dans les échanges mondiaux, etc. Des défis sont aussi à relever pour les services de base mais surtout pour l’emploi au profit de la majorité jeune». Pour cela, considérant que l’économie fonctionne sur la base des incitations à produire et à consommer, le ministre en charge du budget estime que «les politiques publiques dans la région subsaharienne doivent donc chercher à renforcer cette bonne dynamique en veillant notamment à ne pas affecter les incitations des agents privés».
Etant donné la récurrence des chocs négatifs, surtout celles de la demande, «il paraît nécessaire de mieux répartir la charge de l’ajustement entre les différentes parties prenantes dans la société (ménages, entreprises, Etat) tout en améliorant les mécanismes d’amortissement des chocs complémentaires aux stabilisateurs automatiques que sont notamment la baisse de l’impôt et les transferts sociaux», s’est-il justifié. Aussi, a-t-il ajouté: «Des politiques bien conçues sont alors nécessaires pour promouvoir une croissance inclusive. Les mesures structurelles encourageant l’emploi, en particulier dans l’agriculture, peuvent également aider à rendre la croissance plus inclusive».
Par ailleurs, le ministre en chargé du Budget pense que «le Sénégal et l’ensemble des pays africains devraient renforcer la mise en œuvre des réformes structurelles afin de maintenir la tendance à la hausse de leurs taux de croissance moyens de ces dernières années et de réduire sensiblement la pauvreté». Et pour cela, «le Forum offrira une plate-forme aux parties prenantes africaines et du monde entier (des dirigeants, des experts techniques et des universitaires) pour partager des connaissances clés et participer à plus de débats ciblés et approfondis sur les questions relatives au budget et à la croissance solidaire», indique Birima Mangara non sans soutenir qu’«il permettra d’échanger et d’harmoniser les points de vue sur cette problématique qui ne peut plus être ignorée par les différents acteurs du développement».