LE SERVICE DES EAUX ET FORÊTS TRAQUE LES CONTREVENANTS
TRAFIC DE BOIS VERS TOUBA

La guerre est déclarée aux trafiquants de bois qui alimentent les scieries de Touba. Le service des Eaux et Forêts est décidé à les traquer sans répit. Appuyé par le Progede 2 (Projet de gestion durable et participative de l’énergie), le service a bénéficié aussi d’un renforcement de capacités et une dotation de matériels.
Touba, capitale du trafic de bois. Le service des Eaux et forêts est décidé à mener une guerre farouche contre les prédateurs des forêts dans la ville sainte qui est une destination privilégiée des trafiquants de bois. Maîtrisant la carte géographique de la zone, ils empruntent des voies détournées en violation flagrante de la loi pour alimenter les scieries de la cité religieuse. Récemment, les agents du service des Eaux et Forêts ont intercepté un camion transportant des billes de bois de dimb.
Colonel Mamadou Falilou Niang, inspecteur régional des Eaux et Forêts de Diourbel, annonce : «Un camion de 30 tonnes constituées de billes de dimb a été appréhendé à Diourbel. Il venait de Kolda après avoir traversé la Gambie et était destiné à Touba.»
Dépité par cette situation, l’officier supérieur lance un appel aux Sénégalais : «Le trafic de bois est un réel problème auquel, nous sommes confrontés. Les populations doivent nous aider parce que c’est un fléau qui interpelle tous les Sénégalais. Les produits sont destinés à Touba. Autant que possible, nous nous battons pour lutter farouchement contre ce trafic parce que le bois est destiné à la Gambie et à Touba.»
D’ailleurs du fait de la déforestation dont Diourbel est confrontée, le Projet de gestion durable et participative de l’énergie 2 (Progede) a mis à la disposition de certains artisans du matériel destiné à la fabrication de foyers améliorés.
Ce geste est salué par le colonel Mamadou Falilou Niang : «C’est un geste qui vient à point nommé et qui cadre parfaitement avec les actions synergiques que les directions des Eaux et Forêts et de l’énergie ont entreprises depuis quelques temps. Parce que la région de Diourbel a le taux de biodiversité le plus faible du Sénégal. Diourbel abrite la ville de Touba qui est l’une des plus grandes consommatrices de combustibles.»
Par ailleurs, Birame Faye, responsable des combustibles domestiques à la direction des Hydrocarbures du ministère de l’Energie, tutelle du Progede 2, revient sur les enjeux de ces actions : «Il faut renforcer les artisans en outils pour les inciter davantage à fabriquer les foyers améliorés. Les foyers améliorés sont importants dans la politique d’efficacité énergétique. Il faut rendre plus efficient le matériel utilisé pour la cuisson et permettre en amont de conserver davantage la nature parce que la région de Diourbel a un niveau de dégradation très avancé de son couvert végétal.»
Le matériel, constitué de perceuses, des meules, des caisses à outils d’un coût de plus de 5 millions, est apprécié à sa juste valeur par les bénéficiaires. Bassirou Dianka, qui a parlé au nom des bénéficiaires, a remercié le Progede. Pour Massamba Thiam, président de la Chambre des métiers, «ce geste contribue largement à renforcer la capacité des artisans».
Il faut savoir que le Progede 2 vise à contribuer à l’augmentation de manière durable de la disponibilité de combustibles domestiques diversifiés, ainsi que des revenus des communautés concernées, tout en préservant les écosystèmes forestiers et en tenant compte du genre.
En atteignant cet objectif, ce projet permettra d’atténuer les problèmes liés aux changements climatiques dans les zones forestières sénégalaises et à promouvoir le genre.