LE ZESTE AUTANT CONVOITE QUE LE FRUIT
VENTE DE PELURES D’ORANGE

Les pelures d’orange servent plus qu’on ne le pense. La preuve en est que les industriels se ruent vers les vendeurs d’oranges pour s’en procurer. Un petit métier qui nourrit bien son homme.
C’est la saison des oranges locales. Il suffit juste de faire un tour dans les artères de la ville de Dakar pour le remarquer. L’orange est un fruit convoité par les Sénégalais. Les pousse-pousse ou tables d’oranges sont à tous les coins de rue. C’est dire donc que le produit marche bien en cette période. Epluchée ou entière, l’orange se vend aussi bien en gros qu’en détail entre 25 et 100 francs Cfa. L’orange locale est accessible à toutes les bourses. Mais ce n’est pas que le fruit qui remplit les poches des petits vendeurs qui s’adonnent à ce business. Les pelures aussi rapportent bien. Ils sont, en effet, vendus à des industriels qui les utilisent dans les produits cosmétiques. Le sac de 50 kg est ainsi vendu entre 1000 et 1500 francs Cfa.
Avant, la finalité des ces pelures d’orange suscitait beaucoup de curiosité. De telle sorte qu’on se demandait pourquoi les vendeurs rangeaient si précieusement les pelures sur leurs pousse-pousse. Certains pensaient même qu’il s’agissait de simples déchets organiques. Maintenant ils réservent en réalité le zeste à une nouvelle «vie». Industrielle celle-là.
Aly Diallo fait partie de la communauté des vendeurs d’oranges. Nous l’avons rencontré au quartier Grand-Médine (banlieue dakaroise). C’est un commerce qu’il tient à chaque saison des oranges locales et il n’est plus à présenter aux alentours. Car, c’est lui qui ravitaille presque tout le garage du parking dit «Tally bou bess», nous a-t-on indiqué. Diallo, comme l’appellent ses clients, donne des détails sur ce business : «Je garde les épluchures, car je me fais de l’argent avec. Je vends le sac à 1000 francs Cfa à des gens qui viennent les ramasser. Et ils les utilisent comme parfum pour des produits cosmétiques. Je peux vendre jusqu’à 2 sacs de 50 kg par jour. Pour vous dire combien ça peut être rentable».
A quelques encablures de Diallo, le décor reste le même chez ces autres vendeurs d’oranges qui sont en général des ressortissants guinéens. Assis sur une chaise blanche en train de discuter avec le vendeur de fruits à côté, cet homme est un professionnel du métier. Vendeur d’oranges depuis 1997, Demba Kane explique qu’il peut «vendre jusqu’à 3 sacs par jour. Ça me permet de faire plus de bénéfices. Les pelures ont d’autres vertus et il y a des gens qui les rachètent pour les utiliser comme additifs dans d’autres produits».
Aussi, renseigne-t-il, «nous les vendons à des usines qui fabriquent de la boisson, du parfum, des produits cosmétiques. Avec les épluchures d’orange, je peux même tuer les moustiques. Je prends une petite quantité que je mets sur du charbon allumé et aucun moustique ne traîne plus dans les parages».
Sur l’avenue Bourguiba, vers le carrefour Castors, se trouve Mamadou Ly, également vendeur d’oranges. Il a souligné que le zeste d’orange sert à beaucoup de choses. «Cela nous procure de l’argent. Parce qu’il y a des gens qui viennent vers nous pour le racheter et aller le revendre dans les usines. Ils débloquent 1000 francs pour un sac qui fait 50 kg», a-t-il conformé, notant par ailleurs qu’«ils ne m’ont jamais dit le nom des usines». «Mais je sais qu’avec ses épluchures, ils feront du jus, de la boisson dans l’industrie alimentaire et du lait de corps pour ce qui de l’industrie cosmétique», a-t-il fait savoir.
Sous le couvert de l’anonymat, cet homme rencontré sous le pont du Cices, se frotte les mains. «Depuis des années, je connaissais le business de ses pelures d’oranges, mais je n’ai jamais voulu en parler aux autres. Parce que poursuit le vendeur qui fait le tour de la ville pour récupérer des sacs de zestes les vendeurs d’orange, chaque jour j’en récupérer au minimum quatre sacs. Et cela me rapporte beaucoup d’argent. En tout cas, je ne me plains pas. Je me fais beaucoup de bénéfices».
En outre, l’utilité des pelures d’orange et leurs vertus sur la santé, ne sont plus à démontrer, comme le note le site eclc.be et HYPERLINK "http://www.just-health.net/Eating-Orange-Peels.html"eating orange peels.