LES FILLES DE PIANO PIANO RELAXÉES
LE JUGE DESAVOUE LA POLICE

Les avocats de la défense avaient prédit le verdict lundi dernier : la montagne va accoucher d’une souris, parce que les filles vont être libérées. C’est chose faite, depuis hier, puisque le Tribunal a lavé les 5 filles des accusations d’actes contre nature et outrage public à la pudeur.
«La montagne accouchera d’une souris.» Telle était la conviction de Me Etienne Dione, lors du procès des 5 filles présumées lesbiennes, tenu lundi dernier. Le Tribunal vient de donner raison à l’avocat de la défense, qui était convaincu de l’innocence de ses clientes. Le juge du Tribunal des flagrants délits a relaxé toutes les filles de leurs chefs d’inculpation, au bénéfice du doute. Depuis hier, elles ont sans exception, recouvré leur liberté perdue depuis leur placement sous mandat dépôt, pour acte contre nature, outrage public à la pudeur.
Dans la nuit du 10 au 11 novembre, Binta Ndongo Dieng et ses amies étaient interpellées par la police au bar Piano Piano de Yoff, parce que, disait la police, «ces filles s’adonnaient à des actes sexuels en se caressant et en s’embrassant amoureusement.» Des accusations que les prévenues ont toutes récusées à la barre, lundi dernier. Avant que le juge ne leur donne acte de leur contestation. «Je suis fier de la décision du Tribunal. C’est la loi qui a été appliquée», a apprécié Ndèye Kébé. Selon la patronne de «Sourire de femme», c’est une belle leçon pour les Sénégalais, qui devraient arrêter d’accuser des gens à tort et sans preuves.
Egalement présent lors du verdict, le propriétaire du bar Piano Piano a exprimé toute sa satisfaction, relativement à ce verdict. Mbaye Niang a toutefois estimé que c’est son entreprise qui prend un sacré coup dans cette affaire. Convaincu que son bar est fermé de façon injuste, il indique qu’il attend du Préfet qu’il l’autorise à rouvrir son bar et surtout à reprendre plus de 30 employés qui ne comptaient que sur ce bar pour nourrir leurs familles.
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