LES LEADERS DE «BBY» ACCUSENT KARIM WADE D’AVOIR PILLE DE L’ARGENT...
REDDITION DES COMPTES

La culpabilité de Karim Wade - qui a été condamné par la Cour de répression de l'enrichissement illicite (Crei) à 6 ans d'emprisonnement ferme - ne souffre l'ombre d'un doute aux yeux des leaders de la coalition au pouvoir.
Les leaders de la coalition «Benno bokk yakaar» (Bby) et les avocats de l’Etat étaient en conclave, hier, dans un hôtel de la place, pour faire le point sur la traque des biens mal acquis.
A l’issue de cette rencontre qui a duré quatre tours d’horloge, les ténors de la mouvance présidentielle ont fait face à la presse. Occasion qu'ils ont saisie pour se défouler sur l’ancien tout-puissant ministre d’Etat Karim Wade.
«Ce qu’on peut noter sur les informations que nous avons partagées, c’est que Karim Wade a bien pris de l’argent. Et les enquêtes qui ont été menées ont confirmé cela, à travers ses propres comptes, à travers son patrimoine personnel, mais aussi à travers toutes les sociétés écrans qui ont été créées par lui. Puisque, c’est lui qui a convoqué le notaire pour les créer, que tout cela a été établi au cours du procès, et qu’il n’existe pas de doute sur sa culpabilité», accuse Mamadou Ndoye, porte-parole du jour des leaders de «Bby».
Les alliés du chef de l'Etat ont profité de cette opportunité pour faire des précisions sur le fait que les accusations contre Karim Wade soient passées de 2000 milliards à 130 milliards de F Cfa.
«Dans les faits, il arrive que les gens disent que les accusations sont passées de 2000 milliards à 130 milliards, c'est-à-dire l’aboutissement du procès. Les avocats nous ont édifiés sur cette question en nous disant très clairement que la justice, elle-même, n’a jamais parlé de 2000 milliards. Ce sont des déclarations de politiques qui parlaient de 2000 milliards, mais la justice elle-même n’a jamais parlé de 2000milliards. Mais, cela ne justifie pas que l’on crache sur 130 milliards.130 milliards, c’est un million de bourses familiales annuelles. Donc, un million de familles recevant 25 000 F Cfa pendant quatre trimestres de l’année, un million de pauvres», explique le Secrétaire général de la Ligue démocratique (Ld).
Sur la juridiction d'exception, les leaders de la coalition «Bby» ont indiqué : «Nous pensons que la Crei est une institution opportune et adéquate. Les avocats nous ont confortés en nous démontrant la légalité de la Crei. Légalité sur le plan national, mais légalité aussi par sa conformité aux conventions des Nations-unies et de l’Union africaine, notamment la convention de Maputo qui détermine ce genre de lutte et de répression contre l’enrichissement illicite».