LES RÉCALCITRANTS RISQUENT D’OUVRIR LES FRONTIÈRES AU POLIOVIRUS
JOURNÉES NATIONALES DE VACCINATION

Encore des journées nationales de vaccination contre la poliomyélite. Le Sénégal, qui n’a pas enregistré de cas depuis 2010, veut ainsi barrer la route à la circulation du poliovirus dans la sous région. Cependant, dans un contexte de risques d’épidémies non contrôlées, les cas de refus à la vaccination contre la Poliomyélite encouragent l’importation du virus dans notre pays.
Du 10 au 12 avril prochain, trois millions d’enfants âgés de 0 à 5 ans sont ciblés sur l’ensemble du territoire, pour être vaccinés contre la poliomyélite, à travers des portes à portes et une vaccination de masse dans les lieux de grand rassemblement.
De l’avis du Dr Ousseynou Badiane, coordonnateur du Programme élargi de vaccination (Pev) au ministère de la Santé et de l’Action sociale, cette autre campagne menée en même temps que douze autres pays de l’Afrique de l’Ouest se justifie.
A l’en croire, «si rien n’est fait le Sénégal risque d’importer un cas de polio, car le virus continue de circuler ailleurs». Cependant, comme les précédentes campagnes de vaccination contre la poliomyélite, les vaccinateurs risquent de trouver sur leur chemin des récalcitrants à cette vaccination.
Ces cas de refus, non encore ré- solus, constituent la principale faiblesse des campagnes de vaccination. Mais, Dr Aloyse Waly Diouf, directeur du service national de l’éducation pour la santé (Sneips) de préciser que «ce qu’il ne faut pas faire, c’est laisser les foyers de refus persister».
Avant d’ajouter qu’«il ne faudrait pas que le virus passe par un enfant non vacciné». Lors des précédentes journées de vaccination contre la poliomyélite, les régions de Kaolack et Diourbel ont connu le grand nombre de cas de refus.
Et pour les acteurs de la santé, cette situation est surtout liée à un déficit de communication de proximité. Ces cas de refus sont surtout fondés sur de fausses croyances véhiculées par des communautés convaincues que les campagnes de vaccination ont pour objectif de contrôler la fertilité des filles.
Le Dr Aloyse Waly Diouf d’appeler ainsi les populations à s’impliquer dans la réussite de ces journées de vaccination contre la polio «dans chaque quartier quand il y’a une maison qui n’est pas marquée, il faut que les voisins avisent la structure de santé la plus proche ou appelle le Sneips».
Cette journée d’information à l’intention des journalistes, tenue mercredi, a été aussi l’occasion pour le coordonnateur du Programme élargi de vaccination (Pev) au ministère de la Santé et de l’Action sociale, le Dr Ousseynou Badiane de plaider en faveur d’une législation sur la vaccination.
«Au Sénégal, il faut qu’on arrive à avoir une loi spécifique pour rendre la vaccination obligatoire, parce qu’on refuse la protection contre une maladie à un enfant qui ne peut pas le faire», a-t-il indiqué.