LES TRAVAILLEURS DU PETIT TRAIN DE BANLIEUE EN GREVE LUNDI
ABSENCE DE COMPENSATION FINANCIERE ET DE POLITIQUE FERROVIAIRE

Une grève d’avertissement de 24 heures, lundi prochain. Tel est le premier jalon de la lutte des travailleurs du Petit train de banlieue (Ptb) pour obtenir de l’Etat une compensation financière à la hauteur des charges de la société et une veritable politique ferroviaire.
Après plusieurs rencontres avec les autorités de tutelle, sans résultat, relativement au paiement de la compensation financière et à l’absence de politique ferroviaire pour la survie du Petit train de banlieue (Ptb/Sa), le Syndicat national des travailleurs du Petit train de la banlieue (Ptb), a décidé de dérouler son premier plan d’actions de lutte. Il va ainsi observer une journée de grève lundi prochain. Face à la presse, hier, Momar Sall et ses camarades ont indiqué qu’ils n’excluent aucun moyen pour se faire entendre.
«Le Syndicat national des travailleurs du Petit train de la banlieue (Ptb) a décidé d’aller en grève le lundi 20 avril 2015 sur tout l’étendue du trajet Ptb/Sa. Le Ptb/sa est classé dans la rubrique des obligations de services, ses recettes ne pouvant en aucun cas couvrir ses charges, encore moins de dégager une marge bénéficiaire», a dénoncé Momar Sall, qui a aussi fustigé l’absence de politique ferroviaire de l’Etat, capable de conduire à la croissance du trafic concurrencé par le trafic routier.
«Ce qui nous a écœurés le plus, c’est qu’on a un comité de pilotage qui a été créé par l’Etat du Sénégal, pour qu’on nous alloue au minimum d'1,2 milliard de francs Cfa pour compenser le ticket de transport. Ce Comité a fini ses travaux et déposé ses conclusions et dit qu’il nous doit 1,2 milliard de compensation. Mais à notre grande surprise, on nous a imposé un montant annuel de 500 millions de francs Cfa en 2015, comme c’est le cas depuis 2004», s’est-il désolé.
«Or, relève-t-il, par exemple, pour les recettes mensuelles du Ptb, elles s’élèvent en moyenne à 45 millions de francs Cfa pour les trains de banlieue et 7 millions de francs Cfa pour l’autorail navette Dakar-Thiès-Dakar. Soit un total de 52 millions de francs Cfa. Dans le même temps, les dépenses mensuelles se chiffrent à environ 35 millions de francs pour les salaires, plus de 30 millions pour le carburant et les lubrifiants».
Suffisant pour que les travailleurs tirent la sonnette d’alarme : «Nous disons que trop c’est trop. Car, avec ce montant de 500 millions qui est là depuis 2004, nous souffrons. Parce que nous avons aussi d’autres dépenses à faire, à savoir le droit de péage à Transail pour l’utilisation de ses infrastructures, le paiement de la gendarmerie, le gardiennage, les prestations de services, les pièces de rechanges en cas de pannes, le nettoyage, entres autres».
Aussi, renseigne-t-il, sans la compensation, le Ptb ne pourra pas faire de bénéfices, ni survivre. «Car, dit-il, il y a une convention entre l’Etat et le Ptb. Et si elle est bien calculée, le Ptb mérite, au minimum, plus d’un milliard de franc Cfa», a souligné Momar Sall qui, par ailleurs, a souligné que «le ministre des Infrastructures a dit qu’il n’était pas obligé de nous recevoir. Car, il a fait 18 ans à l’extérieur et il faut d’abord qu’il s’occupe de ses affaires, avant de régler nos problèmes».
«Pourtant, dit-il, le Ptb, c’est 25.000 personnes transportées par jour, surtout les populations de la banlieue». Pour ces travailleurs, l’intervention de l’Etat pour établir la subvention au niveau qui sied est nécessaire, tout comme le renouvellement du parc et la réhabilitation de la voie ferrée, la recapitalisation de la société et l’achèvement du dépôt de Rufisque pour un entretien correct du matériel.