Les vérités du Pr El Hadj Mbodj
DEBAT SUR LE MANDAT DU PRESIDENT DE L'ASSEMBLEE NATIONALE, REFORMES CONSTITUTIONNELLES
Le débat sur le mandat du président de l’Assemblée nationale intéresse le Pr El Hadji Mbodj qui, en plus de ses vérités sur cette polémique, parle des réformes constitutionnelles.
Aphone depuis quelque temps, le Pr El Hadj Mbodj, agrégé des facultés de droit, rompt le silence. Et c'est pour livrer son point de vue sur deux sujets majeurs qui font actuellement débat au sein de la classe politique : le mandat du président de l'Assemblée nationale (faut-il le ramener à cinq ans ou pas ?) et les réformes constitutionnelles annoncées par le Président Macky Sall.
Par rapport à la question sur le mandat du président de l'Assemblée nartionale, l'éminent constitutionnaliste indique d'emblée qu'«il faut bien reconnaître que les préoccupations purement politiciennes priment sur les considérations liées à la cohérence et à la stabilité des institutions».
L'agrégé des facultés de droit rectifie «Macky 2012»
Se voulant plus clair, le Pr El Hadj Mbodj souligne : «Il faut tout simplement interroger l'histoire de notre pays pour relever l'impertinence de l'argument prônant le report, la révision de la durée du mandat du président de l'Assemblée nationale à la prochaine législature». Démontant ainsi l'argument qu'avait brandi Moustapha Fall «Che» de «Macky 2012», lors de la conférence de presse récemment organisée par la Coalition susmentionnée (Ndlr : Il avait déclaré qu'il ne serait possible de ramener le mandat du président de l'Assemblée nationale à cinq ans que lors de la prochaine législature, arguant que la présente a déjà été entamée).
Et de s'expliquer : «Ce mandat avait été annualisé à deux reprises, et le quinquennat restauré, alors que la législature était en cours. En outre, sur le strict plan du droit, le pouvoir constituant étant souverain, il peut introduire dans la Constitution toute modification qu'il estime opportune, sans être soumis à une quelconque limitation d'ordre temporel».
«Indigence des débats» sur les réfomes constitutionnelles
En ce qui concerne les réformes constitutionnelles annoncées par le Président de la République, Macky Sall, l'agrégé des facultés de droit explique le mutisme qu'il avait observé sur cette question par «l'indigence des débats». «J'ai constaté, avec nombre d'observateurs et d'analystes, qu'il n'y a pas de débats aussi vivants que ceux qui étaient en cours lors de l'élaboration de la Constitution wadienne», affirme le Pr El Hadj Mbodj. Avant de conclure sur ce chapitre : «Peut-être que les débats sont dans un proche avenir, lorsque les recommandations issues de la Commission dirigée par le professeur Mbow auront été rendues publiques».