LITIGE FONCIER A BAMBILOR : Le collectif «sam sa moomel» toujours sur le pied de guerre
Le collectif des expropriés de Bambilor a réaffirmé sa ferme volonté de s'opposer « à la boulimie des vautours du foncier ». En assemblée générale avant-hier dimanche, les amis du professeur Issa Lô se disent prêts à toutes les formes de lutte pour conserver leurs biens. Ils avertissent l'Etat et les acquéreurs de parcelles sur le site litigieux appelé Bertin.
Ce n’est pas encore le bout du tunnel pour le collectif Sam Sa Momel. Dans le cadre de l’affaire dite des terres de Bambilor qui avait éclaté sous le régime précèdent, plus précisément celle qui avait opposé les descendants de la famille Bertin (un ancien colonel français) et les propriétaires de terre réunis autour de la structure «And Sam Sa Momeel».
En effet, l’ association refuse de baisser les armes et continue toujours de revendiquer «ses terres». Au cours de l’assemblée générale tenue dimanche dernier à leur siège à Bambilor, leur président, le professeur Issa Lo, a révélé que «d'autres problèmes sont venus se greffer à ceux qui existaient déjà». Après la Comico qui a acheté des terres auprès d'un nommé Babacar Ka, c'est maintenant au tour de la caisse de dépôt et de consignation de se présenter pour les récupérer, prétendant avoir acheté 150 hectares auprès d'un nommé Ndiagne Fall. La caisse de sécurité sociale aussi a acheté auprès d'un nommé Oumar Sy entre 150 et 200 hectares. Il est toutefois signalé que ces vendeurs n’ont aucune légitimité sur les terres en question. Pour cette raison, les membres du collectif dénoncent « la voracité des rapaces qui sont entrain de s’acharner sur leurs propriétés» mais disent-ils, c’est peine perdue, car ils ne se laisseront pas faire et sont prêts à aller jusqu’au sacrifice suprême. «Les vautours se sont envolés et ils se préparent à se poser sur nos terres et naturellement, il est hors de question pour nous qu'on vienne nous arracher nos terres », ont-ils indiqué. Aussi ont-ils mis en garde les responsables des structures acquéreurs comme la Caisse de dépôt et de consignation, la Caisse de sécurité sociale, les Sénégalais de la diaspora pour qu’ils «évitent de s’aventurer à mettre leur argent dans ces transactions foncières sans base légale et légitime.»
Collectif des spoliés
Le professeur Issa Lô et les membres du collectif ont déploré « le mutisme des autorités » malgré le fait que tous les documents et autres preuves ont été portés à leur connaissance. « Malgré cela, les autorités gardent le silence et ne disent rien », ont-ils relevé. Toutefois, ils gardent l’espoir après les missions d’inspection et d’enquête qui ont fait le déplacement sur le terrain. «Mais, nous avons espoir que suite aux inspections qui ont été faites par des inspecteurs généraux d'Etat qui sont venus ici avant de procéder à des enquêtes et qui ont reçu de la documentation, que les autorités agiront dans le bon sens; c'est à dire nous restituer de grâce nos terres. Faire de manière que nous puissions jouir en toute quiétude des terres que nous avons acquises pour certains, dont nous avons hérité pour d'autres».
Cependant, le président de «And Sam Sa Momeel» avertit que si leurs espoirs sont déçus, ils n'excluent aucune forme de lutte.
Le collectif a reçu le soutien d’une délégation venue de Fanaye. Il est aussi à signaler qu’un collectif national des spoliés est en gestation car les contours ont été déjà tracés au cours de différentes rencontres entre les concernés. D'ailleurs, c'est dans ce cadre que la délégation est venue de Fanaye. Selon Mamadou Ba, président du collectif pour la défense des terres de Fanaye, sa délégation est « venue soutenir les gens de Bambilor et leur apporter aussi des conseils parce que, le président de notre communauté rurale s'étai levé un bon jour pour céder 30 hectares de terres sans l'aval des populations. Nous venons donc leur faire bénéficier de notre expérience».