MACKY SALL CHARGE LA PRESSE ET APPELLE A UNE ORGANISATION COLLECTIVE
PUBLICATION FREQUENTE DE DOSSIERS CLASSES SECRET DEFENSE

Le chef de l'Etat n'apprécie que très peu la manière dont la presse Sénégalaise traite les questions sensibles liées par exemple aux dossiers classés secret défense. Il l'a dit, hier, lors de la remise du rapport du Cnra au Palais, allant même jusqu'à prôné une organisation collective.
Exposition du public à des programmes incitatifs, prolifération des scènes de violences, publication fréquente des dossiers classés secret défense. Telles sont, entre autres, les «dérives» de la presse sénégalaise qu’a déplorées, hier, le président de la République lors de la remise du rapport 2014 du Conseil national de régulation de l’audiovisuel (Cnra) au Palais.
«Je regrette vivement la publication fréquente dans la presse de certains dossiers classés secret défense. C’est une pratique qui met en péril beaucoup de choses que les auteurs de la publication ignorent. Ces dérives constatées dans la presse sont préjudiciables à toute la société et au jeune public en général», a indiqué Macky Sall. «Aujourd’hui, les griefs sérieux et récurrents portent sur la frénésie de l’information. Le public est exposé à des contenus inappropriés», a ajouté le Président Sall.
Pour le chef de l’Etat, il faut que les mentalités changent dans nos médias publics. «Nous ne pouvons plus continuer à gérer les télévisions comme il y a 20 ans. Il y a trop de non-professionnels qui prennent en otage ce métier. Pour d’autres c’est un moyen de chantage et pour d’autres encore un moyen politique économique», a regretté Macky Sall qui souhaite que le passage de l’analogie au numérique puisse «réparer certaines imperfections» notées dans l'audiovisuel. Car dit-il: «La question du contenu diffusé dans la presse reste entière. Il faudrait veiller à diffuser des contenus de qualité. Tous ces manquements appellent à une organisation collective».
Concernant l’adoption du nouveau Code la presse qui dort encore dans les tiroirs de l'Assemblée nationale, Macky Sall s’est voulu prudent. «C’est une question qu’il faut examiner à l’aune de la Constitution. Parce qu’on ne peut pas permettre à une catégorie de personnes de ne pas aller en prison en commettant une faute. La République est symbole de respect et de responsabilité, mais j’ai parlé avec le président Moustapha Diakhaté, la procédure suit donc son cours à l’Assemblée», a dit le chef de l'Etat qui a, par ailleurs, rassuré que l’Etat veillera de son côté à accompagner «une presse vecteur de développement», tout en continuant à aménager des conditions optimales et le libre accès à l’information.