ME DOUDOU NDOYE GELE SES ACTIVITES ET DEBALLE
COMMISSION NATIONALE DE LA REFORME FONCIERE
Le président de la Commission nationale de la réforme foncière, Me Doudou Ndoye a gelé toutes ses activités au sein de ladite commission. Le manque de moyens financiers, la mise en place d'un système concurrent à la réforme par l'ancien ministre de la Justice, la vingtaine de correspondances adressées au président Macky Sall restées sans suite, sont passés par là. Me Doudou Ndoye n'a pas manqué de se prononcer sur l'enrichissement illicite prévenant l'embourbement des autorités dans ce dossier.
«J’ai décidé de l’arrêt de toutes mes activités au sein de la Commission nationale de la réforme foncière». C’est le président Me Doudou Ndoye qui annonce ainsi le gel toutes ses activités au sein de la Commission nationale de la réforme foncière qu’il présidait jusqu’ici. C’était hier, vendredi, lors d’un point de presse à Dakar.
Me Doudou Ndoye justifie sa décision par le fait qu’ « aucun appui financier n’a été mis à la disposition de la commission depuis sa création par décret présidentiel n°2012-1270. «Il n’est pas question de faire travailler des responsables de familles jours et nuits, et même les jours fériés pendant presque un an sans aucun sou. Donc, à ce jour, aucun budget, sous quelque forme que ce soit, n’a été affecté ni à la commission ni à l’un de ses membres. Ils sont tous des fonctionnaires, des retraités, de professions libérales, qui ont supporté chacun leurs propres frais depuis presque un an. Il faut vraiment aimer son pays et vouloir réellement soutenir le président pour avoir accepté tout cela».
Confortant ces propos, il accuse tout de go l’actuelle Première ministre, Aminata Touré, d’être la « fossoyeuse » de sa mission. «C’est l’ex-garde des sceaux, ministre de la Justice Aminata Touré qui a organisé, pendant qu’elle était ministre de la Justice, un système concurrent à la réforme foncière, en mettant sur pied une autre commission ayant les mêmes missions que la nôtre, sachant qu’il y a une commission par décret présidentiel en charge de la réforme foncière».
Et de défier celle-ci, car, pour lui; «ladite commission n’a ni les compétences ni la matière pour élaborer un travail aussi élogieux que le nôtre». Et d’affirmer avec force et de manière claire: «jamais de ma vie, je n’ai été et ne serai un être soumis». Toutefois, il prend les Sénégalais à témoin: «J’ai écris plus de vingt (20) lettres à la Présidence de la République, notamment le chef de l’Etat lui-même en personne, son directeur de cabinet…etc et qui sont restées sans suite».
Toutefois, il précise que son intension n’est pas d’éveiller un quelconque conflit avec qui que ce soit. «Nous n’avons l’intention ni de créer ni d’entretenir un conflit quelconque avec quelque personne ou quelque institution que ce soit. La question est si importante au regard de l’avenir de toute notre société et peut-être de toutes les sociétés africaines qu’aucune personne ne devrait permettre d’être la cause d’un conflit quelconque», conclut l’avocat.
Enrichissement illicite
Comme par enchantement, la question d’enrichissement illicite n’est pas passée sous silence. De l’avis du conférencier, «La mesure prise par les autorités actuelles sur cette question est mauvaise et dangereuse, parce que nulle et non avenue». Convaincu que cela ne fait qu’embourber les autorités, il déclare: «si les autorités actuelles avaient pris en compte ma pensée, elles ne se seraient jamais embourbées sur l’enrichissement illicite. Cette option devait être écartée. Elles (autorités) pensent se tirer d’affaire, mais ce ne sera pas chose facile».