ME WADE MENACE, SES ALLIES TEMPERENT
RENCONTRE DU FRONT PATRIOTIQUE HIER

A soixante-douze heures du verdict du procès de Karim Wade et de ses coaccusés, des fissures apparaissent dans l’édifice du front patriotique pour la défense de la République (fpdr). Réunis hier sous la direction de Me Wade, les amis de Mamadou Diop Decroix ont étalé des positions divergentes dans leur stratégie de lutte.
A 72 heures du verdict dans l’affaire Karim Wade & Cie, le Front patriotique pour la défense de la République (Fpdr) affûte ses armes. Réunis hier sous la direction de l’ancien président Abdoulaye Wade, les membres du Front patriotique ont déploré la lourde tension politique qui prévaut actuellement au Sénégal.
Toutefois, lors de cette rencontre, quelques fissures sont apparues dans l’édifice du Front patriotique. En effet, certains alliés ont affiché leurs divergences sur la stratégie de lutte à mettre en branle pour obtenir la libération de Karim Wade et de ses codétenus. Selon nos informations, après le discours d’introduction du pape du Sopi, des membres du Front ont regretté la surenchère verbale engagée par certains membres de l’opposition qui se sont fait remarquer par des propos incendiaires contre une éventuelle condamnation du fils de l’ancien président.
Pour ces leaders, de telles déclarations ne sont pas de nature à apaiser le climat politique. «Il n’y a pas à envenimer la situation avec des discours va-t-en-guerre, car après tout, il existe d’autres moyens de lutte pour obtenir la libération de Karim et de ses codétenus», ont-ils martelé. Suite à ces interventions, Abdoulaye Wade a tenté de rassurer ses alliés du Front sur son attachement aux principes républicains. Par contre, il considère qu’il a le droit de riposter en cas de provocation. «Durant toutes mes années d’opposition, j’ai toujours dit que je ne marcherai jamais sur des cadavres pour accéder au pouvoir et je reste encore fidèle à cette posture. J’ai même refusé l’aide de puissances étrangères pour prendre le pouvoir. Je ne brûlerai pas le pays, mais en cas de provocations je ne manquerai pas de réagir», a menacé le pape du Sopi.
Toujours aussi virulent, l’ancien chef de l’Etat a réaffirmé sa détermination à s’opposer à tout emprisonnement de son fils. «Je n’accepterai jamais une condamnation de Karim Wade», menace-t-il.