PDS - LES MASQUES TOMBENT

Le temps semble s'être arrêté au Parti démocratique sénégalais (Pds) depuis qu'il doit envisager un avenir sans Me Wade. En fin de semaine dernière, il y a eu une restructuration de la commission chargée de désigner le nouveau patron de ce qui reste le premier parti de l'opposition.
L'avocat, Me Madické Niang, dans un premier temps, présenté comme le plénipotentiaire de l'organisation chargée de livrer le principal parti d'opposition à Karim Wade, s'est déchargé. Selon des sources sûres, c'est lui-même qui aurait insisté pour ne plus faire partie de la task-force chargée de conduire les renouvellements chez les libéraux.
Mais il y a un grand malaise qui habite la principale formation de l'opposition. On a installé l'ancien député Sada Ndiaye à la tête de la commission. Quoi comprendre ? Ce dernier a été à la tête du combat qui a amené à faire tomber l'actuel président de la République Macky Sall de son piédestal de l'Assemblée nationale. En tant que député en fin 2008, il a été au cœur de l'initiative qui fera partir Macky Sall, à la fois du Pds et des démembrements de l'Etat, pour trois ans.
Sada Ndiaye est surtout l'homme qui va diriger la dernière grande bataille du principal chef de l'opposition, à savoir se faire remplacer à la tête de son parti par son fils. L'instance que dirige l'ancien Dg controversé du Coud est composée de quatre hommes et autant de femmes. Et c'est un "pro-Karim" qui la dirige. On dit dans les milieux libéraux que tous ceux qui en sont membres ne pourront prétendre au "Graal". C'est sans doute ce qui explique qu'on n'y voit pas siéger les principaux responsables qui pourraient prétendre au "siège".
Mais l'homme que Me Wade a choisi pour conduire la révolution qu'il entend mener au Pds n'est pas n'importe qui, et il semble que tout concorde. Il a été installé pour conduire une mission bien précise. Me Madické Niang, ancien garde des sceaux, devenu bras droit du "Pape du Sopi", une fois annoncé à la tête de la structure, a démissionné ou s'est fait démissionner vingt-quatre heures plus tard.
Quand on décide de changer l'organigramme d'une structure, en disant que quiconque a été à sa tête ne peut plus envisager de truster la direction de pourquoi elle a été mise sur pied, il faut bien se poser des questions. Par exemple, celle qui consiste à se demander si celui qui a été démis ne l'a pas été à cause de graves dysfonctionnements sur la chaîne.
Tous ceux qui ne figurent pas dans la commission de contrôle des candidatures du Pds sont donc candidats. Et cela ouvre un boulevard à tous les absents sérieux. Ce sera surtout une bataille du pour le Pds ou contre les Wade, car il est évident que le dilemme, pour les militants libéraux, sera de savoir si leur engagement militant et leurs convictions se résument en un combat pour Karim Wade.
Les masques tombent, car, pour la première fois, Me Wade avoue que le Pds est un projet personnel auquel ont adhéré des milliers de Sénégalais. A-t-il seulement compris que les temps ont changé et que, sans doute, des gens qu'il croyait acquis à sa cause vont lui dire non. Les candidats ne manqueront pas.