SAMM SA KADDU SE DÉLITE
Sonko semble déterminé à reconstituer l'essentiel de ses anciennes alliances de Yewwi askan wi, consolidant ainsi sa position au pouvoir. Cette manœuvre laisse Khalifa Sall et son parti Taxawu Senegal isolés sur le terrain de l'opposition

Ousmane Sonko et El Malick Ndiaye, président de l’Assemblée nationale, ont rencontré les responsables du Parti de l’unité et du rassemblement (Pur), le guide religieux et président dudit parti, Serigne Moustapha Sy, et Cheikh Tidiane Youm. En plus de la réconciliation qui se dessine entre les deux formations politiques à travers cette démarche, le leader de Pastef semble aller progressivement vers des retrouvailles avec la plupart de ses anciens alliés de Yewwi askan wi. Sonko casse aussi, du coup, la caolition Samm sa kaddu.
Le temps est aux retrouvailles entre la plupart des anciens alliés de Yewwi askan wi (Yaw) au niveau de la mouvance présidentielle. Les actes posés ces derniers jours par le Pm Ousmane Sonko et son parti sont là pour conforter cette thèse. Le Pm semble aller dans le sens de regrouper l’essentiel de ses anciens alliés de l’opposition au niveau du pouvoir. En effet, ces derniers lui ont été d’un apport considérable dans la lutte contre l’ancien régime. En tout cas, l’audience qu’il a accordée mardi dernier à Cheikh Tidiane Youm, Secrétaire général du Pur, suivie de la visite rendue par El Malick Ndiaye, président de l’Assemblée nationale, au guide religieux des Mourcharchidines, Serigne Moustapha Sy, président du Pur, augure de retrouvailles entre les deux partis. Une hypothèse que l’on peut avancer même si le contenu des discussions n’a pas été révélé par les deux camps.
Après les élections législatives de 2022 et la victoire du candidat de Pastef, Bassirou Diomaye Faye, à l’élection présidentielle de 2024, Yewwi askan wi était tombée dans une léthargie après le refus de Pastef de nouer de nouvelles alliances et également le départ de certains de ses partis pour une autre coalition dénommée Sàmm sa kàddu. Un des fondateurs de Yewwi Aslan wi en 2021, avec le Pur de Serigne Moustapha Sy, pour les élections municipales, départementales et législatives, à savoir Khalifa Sall, s’est présenté à la dernière Présidentielle de mars 2024 sous la bannière de Taxawu Senegaal.
On est dans une décrispation entre les patrons des deux formations après un malentendu entre eux née d’une attitude du Premier ministre que le guide religieux, Serigne Moustapha Sy, avait tenu à critiquer ouvertement. Lors du dernier Gamou des Moustarchidines aux Champs de courses à Tivaouane, le guide religieux n’avait pas apprécié l’attitude du leader de Pastef, qui avait effectué plusieurs visites à Tivaouane mais ne s’était pas rendu chez lui. Un malentendu intervenu à la veille des élections législatives anticipées.
Le Pur alors avait décidé de s’allier avec Taxawu Senegal pour créer la Coalition Samm sa kaddu. Le Pur se retrouve avec un seul siège pour le compte de cette 15ème Législature, loin des 11 députés dont le parti disposait lors de la précédente. Si l’option prise par le Pur de se présenter sous une autre bannière n’a pas eu l’effet escompté, elle a eu le don d’entériner la rupture entre les deux formations.
Malgré leurs divergences, le Pur et Pastef ont évité les confrontations directes. Contrairement avec Taxawu Senegaal, le parti du président Ousmane Sonko et le Pur ont entretenu des relations cordiales.
Ayant défendu le leader de Pastef du temps où il menait une farouche opposition contre l’ancien Président Macky Sall au plus fort de la crise politique au sein de Yaw, Khalifa Sall risque de se retrouver seul sur le terrain de l’opposition pour faire face au régime actuel, si ses anciens alliés de Yewwi askan wi venaient à se retrouver. L’ancien maire de Dakar est un des précurseurs du Front pour la défense de la démocratie et de la République (Fdr), une nouvelle coalition visant à s’opposer aux politiques du gouvernement en place. Alors que Pastef peut compter sur le soutien d’anciens membres de Yewwi askan wi que sont Aïda Mbodji, Déthié Fall, Habib Sy, Malick Gakou et Ahmed Aidara, le maire de Guédiawaye. Le Pur ne refuserait certainement pas de rejoindre le camp présidentiel.