VIDEO"POURQUOI JE SUIS UNIQUE"
DADDY BOSTIN, ARTISTE RAPPEUR
Son apparence est trompeuse. A le voir, on ne croirait jamais qu'il use d'un mic. Daddy Bostin, de son vrai Souleymane Jammeh est un nain (Ndrl : sa taille est inférieure à 1 mètre) ne se considère par comme un handicapé et ne fait pas de la mendicité sa profession. Son handicap ne constitue pas un frein à son amour pou la réussite. Sa passion pour la musique n'a pas de limite. Il a le verbe facile. Ainsi, il préfère devenir un artiste-rappeur pour gagner sa vie. Cet homme de 26 ans a fait du rap son métier. Avec l'album "Ruff days" sorti depuis le 4 avril dernier, il compte se frayer un chemin dans le milieu show-bizz qu'il a intégré depuis 2009. Ici, on découvre un Souleymane Jammeh qui a comme slogan "Hapyness et mokk podj" dans un style unique qui en dit plus sur sa personnalité. Mieux, il avance que son épouse doit avoir ses deux caractéristiques. Daddy Bostin casse tout.
Qui est Daddy Bostin ?
Je m'appelle Souleymane Jammeh. Je suis originaire de la Gambie. Je suis artiste musicien et 26 ans. J'ai choisi Daddy Bostin comme étant mon nom d'artiste. Daddy, c'est le père et Bostin veut dire que je suis un homme qui laisse des traces partout où il passe. Votre passion pour la musique remonte à quand ? Je suis entré dans le monde du Show-biz depuis 2009. A ce moment, j'ai commencé à participer à des concerts. J'étais souvent invité par des artistes et je faisais de belle prestation. Donc, je me suis dit que je peux me frayer un chemin dans le monde du rap car les gens apprécient beaucoup ce que je fais. Du coup, beaucoup de personnes disaient que ma musique est différente de celle que l'on entendait tous les jours. Elles soutenaient que ma voix a une touche particulière et je suis bien à l'aise sur la scène. Je suis une "bête de scène". J'assure le Show. Et les admirateurs ne manquent. Donc, je me suis dit pourquoi pas ? Aujourd'hui, je me forge pour ne pas les décevoir. Pourquoi votre musique est différente de celle des autres ? Je suis unique. Cela est dû à mon physique d'abord. Mon apparence reflète tant de mystères et intrigue de nombreuses personnes. En plus, j'ai une vision différente des personnes à mobilité réduite. Moi c'est mon talent qui me fait vivre contrairement à d'autres personnes comme moi qui vivent grâce à la mendicité ou à l'aide octroyée par l'Etat. Je ne mendie pas. Je suis là en tant que porteur de voix de ces personnes. Je suis la voix des sans voix. Je milite pour leur insertion dans la société. Cela va leur permettre de s'offrir une belle image et de lutter pour réussir leurs projets comme toute autre personne normale. La mendicité est à bannir. De plus, moi j'ambitionne d'atteindre le sommet de mon art.
Quels sont les difficultés que vous avez eues à rencontrer à vos débuts ?
Je rends grâce à Dieu, j'ai eu des débuts difficiles certes, mais maintenant tout va bien. Et tout est derrière moi. C'est le passé. Aujourd'hui, les gens sont ébahis quand ils me voient faire le Show et ont un grand respect à mon égard. Il y a des artistes qui ne peuvent même pas sortir un single. Là où, j'ai fait un album de 11 titres en un mois. Parfois, certains ignorent que je suis artiste, mais avec mon expérience et mes shows, je casse tout lors de mes passages dans les spectacles. Actuellement, les gens font tout pour me voir surtout à Ziguinchor, me saluer, discuter avec moi ou même se faire prendre en moi en ma compagnie, sans compter le fait de me voir jouer sur scène. Dans la rue, les caméras sont là. Les gens m'apostrophent tout le temps. C'est énorme.
Récemment, vous avez sorti un opus intitulé "Ruff days". Pourquoi, ce titre ?
Oui ! L'album "Ruff days" est dans les bacs depuis le 4 avril 2015. Le lancement officiel s'est déroulé en Gambie. Cela, dans le but montrer que le Sénégal et la Gambie ne font qu'un. C'est un seul pays. Même si, je n'ai pas de famille au Sénégal, je considère tous les Sénégalais comme des frères. Alors, j'ai choisi ce titre car il parle de la réalité. En effet, nous sommes dans une phase de notre vie où rien n'est facile. Les temps sont durs. Les gens s'entretuent partout en l'Afrique. Alors que cela n'a aucun sens. On est entre nous et on se fait la guerre entre nous. On devrait constituer qu'un seul bloc. De nos jours, les jeunes trouvent la mort en Méditerranée suivant leur quête de la réussite. L'émigration clandestine est là. Ils n'ont aucun espoir. Tout ceci renvoie à l'intitulé de mon album qui parle des jours sombres de l'humanité.
Quels sont les thèmes développés dans l'album ?
Les thèmes sont diversifiés. Dans le titre "Black girls", je chante les éloges de la femme noire qui constitue l'identité de la femme africaine. J'ai aussi expliqué la crise économique qui gangrène le monde dans "In this life". En ce moment, tout un chacun essaye de survivre à sa manière et c'est une occasion pour moi de les encourager à croire à un monde meilleur. J'ai dit aussi que je fais la musique pour pouvoir subvenir à mes besoins et réaliser mes projets L'éducation également n'est pas laissée en rade. Je me suis prononcé sur la vie des homosexuels et des lesbiennes.
Et quelle est votre position sur le phénomène de l'homosexualité ?
Je suis contre. C'est une pratique bannie par la religion musulmane et chrétienne. Dieu a créé l'homme et la femme pour qu'il élargisse l'humanité. Mais de nos jours la tendance en est autre car les hommes se mettent en couple avec des hommes et les femmes font pareil. Je pense que les africains doivent mener la lutte contre l'homosexualité main dans la main. On ne doit pas copier l'Europe. Ce n'est pas les blancs qui viendront le faire à notre place. Eux, leur souhait est de voir toujours les africains dans la misère. Alors que nous les africains, on a tous les ressources nécessaires pour émerger. On a des richesses que l'Occident n'a pas.
Dans l'album il y a les titres "Black girl" et "Gambian girls", pourquoi cette différenciation ?
Il n'y a pas de différence entre la femme noire et celle gambienne. Seuls les titres sont différents mais le contenu fait l'éloge de toutes les femmes africaines Quelles relations entretenez-vous avec les artistes sénégalais ? Pour l'instant, je ne fréquente pas beaucoup d'artistes sénégalais à part King El Hadji qui évolue à Ziguinchor. Ce qui fait que je me produis en Gambie. C'est là-bas que se trouve mon studio. Mais je me projette à faire une production ici au Sénégal pour nouer des liens avec les artistes sénégalais. J'aimerai bien les connaître tous. Et avec le président Yaya Djameh ? J'entretiens des bonnes relations avec lui. Je le rencontre souvent. Mais, moi je ne veux pas qu'on me donne de l'argent et que cela s'arrête ainsi. Moi, je veux qu'on m'aide et qu'on m'accompagne dans mes projets.
Depuis quand êtes-vous au Sénégal ?
Je suis venu dans ce pays en 2011 lors d'un festival à Ziguinchor pour la paix en Casamance. Depuis, j'active pour le retour d'une paix définitive dans cette partie du Sud et je remercie le Porte-parole des Indépendantistes du Mouvement des forces démocratiques de la Casamance (Mfdc), Abdou Elinkine Diatta ainsi que le Président de la République, Macky Sall. J'appelle tous les Sénégalais à œuvrer pour la stabilité dans cette zone. Actuellement, je compte beaucoup d'amis au Sénégal.
Vous n'êtes pas encore marié. Avez-vous une petite amie ?
Oui, j'ai une copine. Et toutes les filles sont mes amies. Auparavant, j'avais avec une copine qui était une européenne. On envisageait de nous marier pour le meilleur et pour le pire. Malheureusement, cela n'a pas aboutit. La vie est ainsi faite et je me dis que le meilleur reste à venir. En tout cas, je suis l'ami des femmes et mon slogan est "Happiness, moka podj". C'est mon idéal. Cela démontre également ma personnalité ainsi que la relation qui me lie avec les fans. Pour autant, je me consacre sur ma carrière en attendant.