''POURQUOI LE PRÉSIDENT MACKY SALL S’EST SÉPARÉ DE ABDOUL MBAYE''
MOUSSA TOURÉ, ANCIEN MINISTRE

Ancien ministre de l’économie, des finances et du plan, Moussa Touré est un homme politique au parcours bien rempli. Il a aussi occupé les fonctions de président de la Commission de l’Union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa). Aspirant à diriger le pays, il est resté un fin observateur de la classe politique, au lendemain de la victoire du président Macky Sall à la dernière présidentielle en 2012, dans un contexte marqué par des tractations au sein même de la coalition Bennoo Bokk Yaakaar (Bby).
VERITE du Jour: Nous avons assisté, ces derniers temps, à des séries de démissions dans l’entourage présidentiel. Comment expliquer cela, selon vous ?
Tout cela était à prévoir. De mon point de vue, cela procède d’une erreur originelle chez certains volontaires et intéressés, et qui est né entre les deux tours de la présidentielle. Les enjeux de la présidentielle, essentiellement au deuxième tour, c’était en premier lieu, le départ du président Abdoulaye Wade et de son régime. Ensuite, venaient d’autres enjeux qui ont été oubliés volontairement ou involontairement. Parmi ceux-là, il y avait l’application des conclusions des Assises nationales et de la Charte de gouvernance démocratique. La plus grande majorité des partis politiques, des intellectuels et universitaires de ce pays, avaient participé aux travaux de ces Assises. J’avais consenti à y participer après une visite que m’ont rendue un ensemble de responsables politiques, en l’occurrence Dansokho, Bathily, et tant d’autres. J’avais applaudi dans ma réponse en leur disant que c’était une belle initiative, ne serait-ce que parce que ça rassemble une grande majorité des sensibilités politiques et des Sénégalais de manière générale. Il y avait d’autres enjeux, notamment les ambitions personnelles des uns et des autres qui avaient trouvé utile de se porter candidat à la présidentielle. Maintenant, ce qui s’est passé entre les deux tours, lorsqu’il s’est avéré que c’était Macky Sall en face d’Abdoulaye Wade, de manière systématique et spontanée, tous s’étaient unis à Macky Sall et il n’y a pas eu de discussion ni de négociation ni de plateforme de gouvernement. Il n’y a pratiquement rien eu. Je répète ce que j’ai toujours dit et qui m’a valu quelque fois, les foudres des courtisans de Macky Sall, que choisir entre Macky Sall et Abdoulaye Wade, c’est choisir entre la peste et le choléra. Je disais aussi qu’ils partagent les mêmes gènes et comme Abdoulaye Wade était leur père ou grand père, il leur a transmis ses gènes. Malgré tout cela, nous avons voté pour Macky Sall, et encore mieux, on a fait la campagne pour Macky Sall. Nous l’avons fait parce que concernant Wade, pour beaucoup de Sénégalais, la leçon avait été bien apprise et bien comprise, après douze ans de dégâts, d’excès, de népotisme, de corruption, de détournement. Et nous avons dit que, même si Macky Sall a participé à l’exercice du pouvoir sous le président Wade, soit en tant que Premier ministre de l’Exécutif ou président de l’Assemblée nationale, nous pensions qu’une fois élu président de la République, il tournerait le dos à ces pratiques auxquelles il n’a pas osé tourner le dos à cause de l’appétit du pouvoir.
Peut-on considérer, que c’est réellement le cas, qu’il a tourné le dos à ces pratiques ?
Ce n’est bien sûr pas le cas. Nous espérions que ces pratiques allaient changer et c’est pourquoi la grande majorité des populations, y compris les partis politiques, les organisations de la société civile et des droits de l’homme, tous ont convergé vers Macky Sall, ce qui lui a valu 65% de suffrages. Mais pendant cette période, il n’y a pas eu une négociation sur un programme et une plateforme de gouvernement. On dit que le programme de Macky Sall, c’est le Yoonu Yokkuté. Or il aurait fallu, à l’époque, qu’on mette à plat le programme de Macky Sall, celui de Moustapha Niasse, de Tanor et de tous ceux qui ont été candidats et qui avaient soutenu Macky Sall au deuxième tour. C’est ce que j’ai appelé erreur originelle. Et j’ai ajouté involontaire ou volontaire et intéressé. C’est pourquoi cela s’est répété, parce que ce sont les mêmes préoccupations que les responsables politiques avaient en 2000, qu’ils ont eu en 2012, en s’accaparant une partie du pouvoir, jouir des avantages du pouvoir, bénéficier de postes, faire nommer des militants. Une erreur originelle, lorsqu’ on la considère sur le plan républicain et sur l’amour du pays, ce n’est pas une erreur pour ces gens là parce que cela procédait d’un calcul murement réfléchi.
Vous avez tantôt parlé de tares congénitales au sein de la coalition de BBY. Est-ce que cela pourrait aller jusqu’à une implosion, comme l’ont prédit certains?
Macky Sall a été élu comme on s’y attendait. Il y avait deux attitudes à prendre. La première, c’était de nous dire qu’on a travaillé pour le départ de Wade, mais finalement, nous ne sommes pas preneur ni de Macky ni du programme Yoonu Yokkuté, parce que au fond, Macky comme beaucoup de ceux qui sont au niveau de son parti, sont issus du Parti démocratique sénégalais (Pds) et comme je le répète, la même culture, les mêmes pratiques. Du moment que le président Abdoulaye Wade est parti, notre mission est accomplie. Maintenant, on va observer parce qu’on n’a pas été impliqué dans un programme ou une plateforme, dans une discussion ou direction. D’autres ont dit, nous avons gagné ensemble, nous allons gouverner ensemble. Alors que ce n’était pas gouverner ensemble, mais nous allons ensemble nous partager le gâteau. Il faut se demander pourquoi Macky Sall a enlevé Abdoul Mbaye de la Primature. C’est parce qu’Abdoul Mbaye était un corps étranger à ce noyau nucléaire politique que constitue l’APR ou, par extension, Macky 2012. C’était inévitable, il fallait que cela se fasse aussi bien avec lui qu’avec d’autres qui étaient recrutés comme technocrates, soi-disant à des postes qui ne pouvaient être que provisoires parce que tout cela allait être plus tard, accaparé par les politiques. Vous avez vu ce qui s’est passé au ministère de l’Intérieur. C’est cela le grand problème dans le pays, au niveau de l’Exécutif, du Législatif, ou du Conseil économique social et environnement (Cese). Ces institutions sont des gâteaux que le président de la République partage en portions, et chacun a sa part, parce qu’il ne faut pas rêver à la séparation des pouvoirs.
Cette crise au sein de Bennoo Bokk Yaakaar, ne risque-t-elle pas de déteindre sur les instituions ?
Cela déteint sur les institutions. On me raconte d’ailleurs qu’après la composition du nouveau bureau de l’Assemblée nationale, un haut responsable de cette institution aurait glissé un mot à un député qui n’était plus membre du bureau, en lui expliquant que ce n’était pas lui mais que tout a été fait au palais. La situation que nous vivons aujourd’hui était inévitable et c’est la répétition de ce qui s’est passé en 2000. Mais encore plus grave, parce que cette fois-ci, malheureusement, au-delà des partis politiques traditionnels, la société civile et les organisations de défense des droits de l’homme se sont engouffrées et par ce biais, ont obtenu des fonctions, des postes et sont devenus aphones, muets. Ce n’est pas bon parce que dans une maison, il ne faut pas que toutes les voix soient concordantes, il faut qu’on s’inspire de ce qui s’est passé dans les grandes démocraties. Aux Etats-Unis, en France ou ailleurs, vous avez dans le cabinet du président des gens qui ne sont pas d’accord, ce qui permet au président d’avoir des sons de cloche différents. Ce qui lui permet d’analyser, de crier et de prendre une décision en prenant compte de tous les paramètres. Mais quand on est dans un cadre où tout le monde se met d’accord, le président est en danger et c’est ce qui se passe aujourd’hui au Sénégal.
Le principal reproche fait à la coalition Bennoo Bokk Yaakaar, c’est son caractère hétéroclite. Comment pourrait se passer une recomposition ou reconfiguration de la classe politique ?
La préoccupation des citoyens, c’est que les conditions de vie soient améliorées, et que tous les gens actifs dans la pêche, l’agriculture, l’industrie, partout, qu’ils puissent se rendre compte que quelque part, il y a des avancées. Si vous consacrez une partie trop importante du potentiel d’un pays à la politique ou à des considérations subalternes, vous privez de ce pays les véritables problèmes et défis auxquels il doit faire face. Depuis une quinzaine de jours, le président de la République reçoit des anciens, il y a donc le recyclage des gens qui ont servi. Moi j’ai servi, par contre, je peux me prévaloir de pouvoir aller partout et dire ce que je veux, en gardant la tête haute. Mais ces gens là, ils ont fait des dégâts. Rassembler des gens comme ça, qui n’ont aucune conviction et aucune ambition pour le Sénégal, et n’ont de velléité que de se glisser dans les trous de souris pour pouvoir encore exister ou avoir des ressources de l’Etat, c’est une politique qui va contre le mur. Depuis trois semaines, on ne parle que de ces choses là au Sénégal, BBY, Macky 2012, APR, etc.
Il m’est arrivé de recevoir des responsables du Parti socialiste dans mon bureau, je leur disais moi je suis cartésien, alors que de votre coté, vous êtes engagés en politique. Je peux comprendre que vous puissiez faire tous les efforts possibles et imaginables sur le plan politique parce que le président Abdou Diouf, à l’époque, avait deux chapeaux, celui de secrétaire général du P.S, je leur ai dit qu’ils peuvent l’aider sous cette casquette. Mais il y a aussi le chapeau de président de la République, c’est mon cas, je peux l’appuyer dans le cadre de la République, mais c’est ce qui n’existe plus. Tout le monde est dans la politique politicienne. En France, aux Etats-Unis ou ailleurs, dans certains ministères régaliens, même si on y met des responsables politiques, dans leurs discours, ils évitent toujours de sortir du cadre de la République pour avoir une position partisane. Quand le ministre de l’intérieur ou celui en charge de l’économie et des finances est trop orienté politiquement, on peut douter de son objectivité par rapport à tel ou tel autre dossier. C’est l’exemple des cinq filles lesbiennes qui défraie la chronique. On nous dit qu’elles ont été libérées parce que, semble-t-il, il y a des choses rapportées qui n’ont pas été évidentes. On leur aura porté préjudice. Il faudrait, par là, que le ministre de l’intérieur, et par delà lui la police, la gendarmerie et tous les corps républicains, restent dans le cadre objectif et n’essaient pas de manipuler les dossiers selon des considérations.
Ne croyez-vous pas que l’Etat est en train de faire des efforts dans la résolution des préoccupations des citoyens ?
Il y a la bourse de sécurité familiale, le projet de la Couverture maladie universelle (Cmu), l’agence de sécurité de proximité aussi. Mais il ne suffit pas de lancer, il faut voir l’application, le résultat. Il y a tout un pas entre la parole, l’écrit et les actes. Le problème des populations, aujourd’hui, ce n’est vraiment pas les soins ou consultations, mais c’est lorsqu’on vous consulte et qu’on vous dise qu’il faut aller faire une radio, une échographie, un scanner. Tout cela, c’est entre 40.000, 50.000 et 200.000 F Cfa, c’est également payer 2.000 à 10.000 F Cfa même, selon les structures sanitaires, pour se faire consulter. On a vécu l’expérience du CESAM, et pourtant, la CMU, c’est 10 à 20 fois plus de besoins que le CESAM. C’est cela le problème. Certes, chaque ministre essaie d’innover, de prendre des initiatives, de réformer et d’avancer, c’est leur droit. Mais à partir de ce moment, il appartient au Premier ministre et en dernier ressort, au président de la République, de regarder tout cela, et de savoir que nous avons des moyens limités, pour ainsi définir la hiérarchisation des priorités.
Dans le cadre de la Bourse de sécurité familiale, donner 25.000 F Cfa par trimestre pendant un an, cela fait au total, 100.000 F Cfa. On le donne avec des conditions, ce sont des dépenses, et après recommencer indéfiniment. Or, si on prend un village qui compte une centaine voire 2 milliers d’habitants, si on a identifié les pauvres qui devraient en bénéficier, c’est 100.000 F Cfa multiplié par ce nombre d’habitants. Cela peut permettre de mettre en ouvre un projet des et des activités qui génèrent des ressources et qui permettront à ces gens, dans le futur et à jamais, de travailler pour eux. C’est le sens de la phrase qu’on prête aux Chinois: « donner un poisson c’est bon, mais apprendre à pêcher c’est encore mieux ».
L’annonce faite par le président Macky Sall de bloquer le coût du loyer à Dakar, est-ce de la démagogie ou c’est bien possible?
Quand j’ai entendu cette annonce, cela m’a un peu surpris. Entre baisser et bloquer les loyers, il y a une différence. Je peux bien le croire, encore que, ils ne veulent pas qu’en ce laps de temps, si on ne bloque pas les loyers, que les gens en profitent pour augmenter les prix et ensuite baisser quand on les obligera. A première vue, si ce sont des contrats et des engagements qui ont été pris, je vois mal quelqu’un dire à son locataire, le mois prochain tu paieras plus. En plus, il y a quand même une contradiction d’un régime qui se veut libéral. Quand on est libéral, on respecte intégralement la loi du marché à travers l’offre et la demande. C’est pourquoi, quand certains partis se gargarisent de qualificatifs du genre libéral, socialiste, je dis que ce sont des histoires. Autre chose, c’est que tous les gens qui ont des maisons et immeubles qu’ils louent, même si les loyers sont chers, il faut aussi comprendre que ces gens ont pris des engagements qu’ils doivent respecter auprès des institutions de crédit. Tout cela crée des déséquilibres sur le fonctionnement de l’économie. On parle du Doing business qui a fait beaucoup de bruit, plus qu’il n’en fallait même d’ailleurs. Cette mesure, si elle est prise, dans le Doing business de l’année prochaine, ce sera un point en moins. Ce n’était pas très important. Mais je ne peux pas dire qu’on attire les investisseurs quand on veut demander aux gens de construire un certain nombre de logements, et en même temps leur dire de baisser les loyers. C’est cela la contradiction. Je crois personnellement que s’il y a un certain nombre de gens qui veulent mon bien, je fais la surenchère. Si j’ai trois objets et trois acquéreurs, il n’y aura plus de moyen de pression. Donc la solution, c’est de construire beaucoup de logements par an. Quand on observe le marché de l’immobilier, la tendance est à une baisse très importante parce que l’économie est en décroissance, et ça ne marche pas bien. Beaucoup d’étrangers ne viennent pas, les gens qui sont sur place au pays perdent leurs emplois ou gagnent moins, cela amène à une baisse des loyers, c’est le cas actuellement.
Une bonne frange de la population estime que l’économie ne marche pas, en soutenant que « deukk bi dafa Macky ». Au moment où le président Macky Sall soutient que le Sénégal n’a jamais été aussi liquide. Quelles appréciations faites-vous de cette situation ?
Il faut qu’on arrête, au Sénégal, de se gargariser de mots. C’est feu le président-poète Léopold Sédar Senghor, qui disait que: « les Sénégalais aiment cultiver la magie du verbe ». Senghor avait une connaissance précise des Sénégalais. Pour lui, le Sénégalais, autour d’une table de réunion ou ailleurs, une fois qu’il a pris la parole et développé ses arguments, une fois fini de la réunion, s’en lave les mains parce qu’il estime que c’est déjà réalisé. Pour moi qui ai vécu beaucoup dans la sous région, c’était une vérité que je constatais au jour le jour. Au Burkina Faso, par exemple, on voit souvent de grands travaux qui démarrent, et s’exécutent sans que personne ne sache ce que c’est, parce qu’il n’y a pas de tapage. Les gens ne se rendent compte de cela qu’une fois le projet achevé. L’un des plus beaux quartiers en Afrique de l’Ouest, c’est ce qu’on appelle « Ouaga 2000 » au Burkina. C’est le plus propre, le mieux organisé et cela s’est fait sans tambour ni trompette.
C’est donc dire que quand le président dit que le Sénégal est liquide, c’est une affirmation qui se dit depuis longtemps. Dans le discours de politique générale du Premier ministre, il y a quelque part où elle dit que l’Etat a payé 150 milliards de dette intérieure. Si quelqu’un va emprunter 1 million qu’il met dans sa poche, il est liquide, mais il faudra rembourser ce million là après. Ce sont donc des termes pour faire plaisir au peuple. Et il faut qu’on arrête en fait de vouloir toujours faire plaisir au peuple, la meilleure manière de rassurer les gens, c’est qu’ils en arrivent à mettre l’œil sur des réalisations, mais pas sur des déclarations. Le Sénégal ne peut pas être liquide parce que le pays, comme on le sait émet pratiquement chaque mois des obligations de bons du trésor. Tous les jours, on entend des gens qui font des manifestations parce qu’on ne les a pas payé. Quand on est liquide, on le distribue à ceux qui en ont le droit. Même si le Sénégal était liquide, la finalité ce n’est pas d’être liquide, parce qu’on peut être liquide simplement en empruntant. Mais la meilleure manière, c’est d’être liquide par rapport à ses propres ressources et moyens. C’est là qu’il faut travailler pour l’économie du Sénégal. Cette situation est d’autant plus dommageable que les ministres et responsables de certains départements ministériels, lorsqu’on les entend, c’est plus dans le chapitre politique que dans le cadre de leur exercice ministériel et ce n’est pas une bonne chose. Il faudrait que les ministres donnent le bon exemple.
Le chef de l’Etat, Macky Sall, a émis l’idée de réformer le code des marchés publics qui serait à la source des lenteurs dans l’exécution des chantiers de l’Etat. Quelle appréciation en faites-vous ?
On entend parfois faire des reproches au code des marchés publics qui serait trop rigide et serait la source de retards dans l’exécution des marchés. Ce n’est pas évident. C’est beaucoup moins le code des marchés que la kyrielle de chaines et de chainons dans le processus de décisions du Sénégal. Quand on m’a donné en charge l’économie, les finances, le plan, le commerce, il n’y avait pas de Premier ministre. J’étais en contact direct avec le président de la République. A cette époque, il n’y avait pas de blocage, et le président de la République n’était pas peuplé de multiples conseillers, ministres d’Etat, ministres conseillers et conseillers spéciaux, qui avaient pour but caché de bloquer ou gérer les ministères à partir de là bas. Mais aujourd’hui, les blocages sont dus à la kyrielle de niveaux de décision, au bout du compte, un ministère travaille sur un dossier, ensuite il y a l’étape de la Primature qui est tout aussi peuplé de conseillers, et après l’étape de la Présidence, avec ses multiples conseillers également. Ce sont les causes de ces retards. Ce qui fait qu’une décision peut être prise par une autorité et quelques jours après, on voit une décision contraire parce qu’entre temps, chacun de ces groupes de pression a fait son œuvre. Il y a des ministères au Sénégal qui ne sont que des coquilles vides parce que l’essentiel des attributions et missions de ces ministères sont confiées à des agences qui sont des démembrements de la Présidence de la République ou de la Primature. Il devrait y avoir d’abord un travail d’organisation, de méthode, tout cela enrichi par les hommes qu’il faut à la place qu’il faut. Lorsqu’on regarde la configuration des directions et des grandes agences, même parfois dans le privé, ce sont des ramifications de liens de parenté et de liens d’amitié. On parle déjà du peuplement du Conseil économique social et environnemental (Cese), avec des sœurs et des amis, c’est cela qui existe partout.