POUVOIR ET OPPOSITION SE RENVOIENT LA BALLE
CLIMAT POLITIQUE POLLUE

Le climat politique est pollué. Et c’est le moins que l’on puisse dire face à cette montée d’adrénaline qui pousse tenants du pouvoir et membres de l’opposition à se regarder en chiens de faïence.
La tension politique est montée d’un cran ces derniers temps au Sénégal. Et les choses semblent aller crescendo à quelques jours du verdict du procès de Karim Wade. Dans cette confrontation, qui risque d’être celle de tous les dangers, l’espace politique sénégalais semble être pris en otage par deux camps qui jouent à se faire peur et à pomper l’air aux populations.
Interpellé sur cette situation délétère, le leader du mouvement l’ «Alliance sauvons le Sé- négal» (Ass) parle de «terreur de l’Etat» et prône «une résistance». «Nous somme sous tension, on ne peut plus sortir, car on nous suit de partout.
La banlieue est envahie par des forces de l’ordre et des renseignements généraux rien que pour nous terroriser», fulmine Babacar Mbaye Ngaraf joint par téléphone, hier, par la rédaction de Grand-Place. Pour conforter ses propos, il parle de l’arrestation du maire de Djeddah Thiaroye Kao, Cheikh Dieng.
«Des pneus ont été aussi retrouvés au niveau de la mairie de Guédiawaye et jusque là, le maire Aliou Sall n’est pas interpelé», dénonce-t-il. Selon lui, «si aujourd’hui on arrête Cheikh Dieng et on laisse Aliou Sall, ça veut tout simplement dire qu’il y a une justice à deux vitesse».
Parce que martèle le leader de l’Ass, «ce qu’on a retrouvé à la mairie de Djeddah Thiaroye Kao, on l’a aussi retrouvé au niveau de la mairie de Guédiawaye». Ce qui lui fait dire, «il y a des sous-Sénégalais qui sont torturés et terrorisés et des sur-Sénégalais qui sont autorisés à tout frère».
Pis, alerte Babacar Mbaye Ngaraf de l’Ass, «l’autorité de police, en compagnie d’éléments de maintien de l’ordre, a sillonné la banlieue, Guédiawaye pour contraindre les vulcanisateurs à plier bagages». Une mesure préventive «grave qui risque d’embraser la banlieue avant mars que le pouvoir craint.
Parce qu’ils sont en train de plonger des pères de famille dans la faillite, dans la précarité. Nous dénonçons la stigmatisation et harcèlement des banlieusards. Nous interpellons les organisations des droits de l’homme.
C’est injuste, illégal, inconcevable et inacceptable et dangereux». Du coté du pouvoir, on se dé- fend aussi et on charge le camp d’en face.
Selon la présidente de l’Union pour le développement du Sénégal (Uds), «force doit rester à la loi dans la mesure où l’opposition veut installer un désordre dans ce pays», indique clairement Adji Mbergane Kanouté, membre de la Coordination des femmes de Benno book yakaar.
«Nous avons tous constaté l’agitation de l’opposition ces derniers temps sur une affaire pendante devant la justice, nous voulons la paix mais on ne se laissera pas faire», précise-t-elle.
Sur les éventuelles tensions attendues le jour du verdict du procès de Karim, Adji Mbergane Kanouté soutient: «Si aujourd’hui on nous parle de la candidature de Karim Wade, c’est parce qu’on veut insulter les Sénégalais.
Car, comment peut-on porter une candidature sur une personne qui est en prison? Nous les femmes de la coalition du gouvernement, on ne se laissera pas faire. Les libéraux nous trouveront sur leur chemin».