QUAND TANOR DIENG HISSE KHALIFA SALL AU PIÉDESTAL D’INTERLOCUTEUR DE MACKY SALL
REALPOLITIK ENTRE LE PS ET L’APR

Chaque fois que le Secré- taire général du Parti socialiste (PS), Ousmane Tanor Dieng se prononce sur un différend entre le Maire de Dakar Khalifa Sall et le régime, il ne se contente pas de prendre sans ambages fait et cause pour son camarade de parti, il le hisse sur le très haut piédestal d’interlocuteur du président de la République, Macky Sall.
Une attitude qu’il a eue la première fois dans la fameuse polémique sur le blocage de la Mairie de Dakar par l’Acte III de la décentralisation. «Je suggère à Khalifa Sall et Macky Sall de se parler. C’est le président de la République qui doit prendre cette initiative.
C’est le président de la République qui doit l’appeler, pour qu’ils s’expliquent, pour qu’il n’y ait pas de malentendu», avait-il dit à l’émission «Grand Jury» de la Rfm en septembre dernier, comme si Macky Sall était l’alter ego de son camarade socialiste, édile de la capitale.
«Il faut qu’ils se parlent. C’est ça qui est normal», avait-il ajouté, non sans avoir précisé que, le Maire de Dakar n’est pas n’importe qui. Une élévation de Khalifa Sall à la dignité d’interlocuteur du Chef de l’Etat, Macky Sall qu’avaient peu goûté certains du camp présidentiel, pour qui cela passait pour un «crime de lèse-majesté».
Et c’est de la bouche du Directeur de Cabinet politique, Mahmout Saleh, que fusera la mise au point la plus cinglante. Utilisant la même tribune du «Grand Jury» quelques semaines après le passage de Tanor Dieng, il avait martelé à son endroit : «le président de la République Macky Sall n’est pas l’alter ego (du maire de Dakar)».
Ce qui selon lui, «est une évidence évidente.» Mieux, avait-il ajouté, «les Sénégalais doivent s’interdire de trop accorder un intérêt au phénomène (Ndlr : Khalifa Sall) qui n’en présente aucun». D’où son invite à tout le monde, à «donner aux choses leur mesure et d’arrêter d’exagérer».
Faisant descendre Khalifa Sall à «sa place», il le pose devant le ministre de la Gouvernance locale, «qui a autorité à l’entendre et à apporter des solutions s’il en dispose» sur ses préoccupations, renchérit-il.
Engageant même le Maire de Yoff, par ailleurs ministre du Tourisme, Abdodulaye Diouf Sarr, qui voulait prendre le contrôle de la ville de Dakar lors des dernières locales, la direction de l’Alliance pour la République (Apr), commandite des attaques contre Khalifa Sall.
C’est dans ce cadre qu’il convient d’inscrire la dernière sortie de Diouf Sarr qui, sans tenir compte de l’implantation historique de l’appareil politique Ps, a estimé qu’une candidature de Khalifa Sall, ne serait pas «d’envergure nationale».
Ce qui tombera visiblement dans l’oreille de quelqu’un qui entend merveilleusement bien de ses deux oreilles et qui refuse d’entendre, puisque Tanor Dieng récidivera avec le récent blocage de l’emprunt obligataire de la Mairie de Dakar.
«Par rapport à l’emprunt obligataire, nous avons clairement manifesté notre solidarité à Khalifa Sall», a dit le maire de Ndiégnième, continuant à penser que «le gouvernement trouvera la solution appropriée pour que l’emprunt obligataire puisse demeurer», a-t-il indiqué samedi dernier au cours d’une rencontre qu’il a eue avec les responsables de sa coordination départementale de Mbour.
Trouvant inacceptable d’entretenir une tension sur une question pareille, il a promis de s’impliquer pour qu’une solution de sortie de crise soit trouvée entre l’État et la mairie de Dakar qui est un démembrement de l’État, non sans avoir préconisé le dialogue entre Khalifa Sall et Macky Sall.