SPÉCIAL BRUNO METSU
REACTIONS...
HABIB BÈYE, LION DE 2002 - «Bruno était un père spirituel, un ami»
«C’est un événement triste. Après, c’est ce qu’on se disait avec les autres Lions de 2002, c’était très important qu’on soit là aujourd’hui pour nous retrouver et lui rendre un dernier hommage. On a vécu des moments exceptionnels avec lui, que ce soit l’épopée en Coupe du monde ou en Coupe d’Afrique, et aujourd’hui, on a envie de se souvenir surtout de ça, parce que c’était un père spirituel, un ami pour nous. Je pense pouvoir parler au nom du peuple sénégalais et dire qu’on peut l’élever au statut de légende. On a tous eu du chagrin quand il a quitté la sélection. Tout le peuple parle encore de cette icône très importante au pays. L’ère Bruno Metsu nous rend nostalgiques.»
ROGER BOLI, ANCIEN JOUEUR FRANÇAIS - «Metsu avait l’esprit africain»
«Je dirais que c’est quelqu’un qui a marqué beaucoup d’Africains. Il a toujours eu la porte ouverte, a toujours démontré son grand coeur. J’ai tellement de souvenirs avec lui, et aucun mauvais. C’est quelqu’un qui a contribué à l’explosion du football africain, grâce à sa connaissance et sa science du football en général. J’ai partagé beaucoup de choses avec lui. Partout où il est passé, il a fait l’unanimité. Il a ce côté qui me plaît : il ne se prend jamais la tête. Il avait l’esprit africain. Il fait partie des personnes qu’on n’a pas envie de laisser partir mais c’est la vie. En tout cas, il laissera une trace indélébile dans l’esprit de tous ceux qu’il a connus.»
PAPE DIOUF, ANCIEN PRÉSIDENT DE L’OM - «Il était un Sénégalais à part entière»
«La mort nous surprend toujours et nous attriste. C’était un homme remarquable, plein de vie et de gentillesse. A côté de cet homme-là, il y avait aussi l’entraîneur. D’une compétence et d’une intransigeance remarquables et sans faille. Les résultats qu’il a obtenus avec notre équipe nationale en attestent. Aussi bien l’homme que l’entraîneur étaient dignes d’intérêt. Ces mots me viennent du coeur. Beaucoup de joueurs, d’équipes, de pays lui doivent beaucoup. Si le Sénégal a été connu sur la scène internationale c’est beaucoup grâce à lui. En tout cas, il a plus oeuvré que beaucoup de Sénégalais pour l’image du pays. L’émotion est très grande au pays. Il était considéré comme un Sénégalais à part entière, et le fait qu’il demande à être enterré au Sénégal prouve qu’il se sentait lui-même Sénégalais. C’est une union du coeur. Cela dépasse les jeux de miroir et les déclarations de circonstance.»
ÉCHOS DE DUNKERQUE...
La ville de Dunkerque prise de cours
L’annonce du décès de Bruno Metsu a secoué beaucoup de Dunkerquois. C’est tout naturellement que la ville française a immédiatement réagi en prévoyant une cérémonie en l’Eglise Saint-Eloi de Dunkerque. Problème ? Les élus avaient omis un détail important : Bruno Metsu s’était récemment converti à l’Islam. Il a donc fallu repenser toute la logistique autour de cet hommage. Une salle de handball a été contactée à la hâte, et c’est d’extrême justesse que le lieu a été trouvé dans cette ville de 80 000 habitants. Heureusement, les services techniques de la ville ont mis les bouchées doubles pour préparer les lieux. Tout s’est d’ailleurs déroulé dans de très bonnes conditions.
Le monde du football n’était pas seul
Près de 500 personnes sont venues rendre un dernier hommage à Bruno Metsu. Si des stars sénégalaises comme Habib Bèye ou Papa Bouba Diop étaient naturellement présentes, d’autres, étaient moins attendues. C’est le cas notamment de l’ambassadeur sénégalais en France, SEM Paul Badji, qui a rendu un vibrant hommage au sorcier blanc. Mais ce n’est pas tout, car des personnalités françaises de tous horizons sont également venues témoigner de leur sympathie. C’est le cas de Fernand Duchaussoy, président de la Fédération française de football, de l’ancien footballeur Sabri Lamouchi ou encore du handballeur professionnel du club de Dunkerque : Erwan Siakam. Preuve que Bruno Metsu était un personnage connu et apprécié de tous.
Brassard noir
Le club de football de Dunkerque réfléchit à l’hommage particulier qu’il pourrait rendre à celui qui a débuté le football dans sa ville de naissance. A l’occasion de la 10ème journée de National (3ème division française), les joueurs dunkerquois devraient arborer un brassard noir en hommage à Bruno Metsu. Un geste symbolique pour démontrer une fois de plus tout l’attachement du club à ce grand monsieur du football français et africain. Une minute de silence devrait également être observée dans 15 jours pour le prochain match à domicile du club de Dunkerque.
SEM Paul Badji
L’ambassadeur du Sénégal a fait un discours très bref, mais très poignant, pour assurer la famille Metsu de son soutien. Il a remercié la Ville de Dunkerque d’avoir offert au Sénégal l’un de ses meilleurs fils. Il a rapidement évoqué la carrière de Metsu avec l’équipe nationale, en saluant sa performance de 2002 quand il a permis à tout un pays de se faire connaître aux yeux du monde entier. Pour lui, c’est tout le peuple sénégalais qui a ressenti de la fierté. Un peuple qui, selon lui, «a toujours répondu présent dans les grands moments de l’histoire». Il a également souligné que le souhait de Bruno de se faire enterrer au Sénégal, le touchait beaucoup, lui, et le Sénégal tout entier.