Thérapie de choc
Actions phares du travail gouvernemental (avril 2012 - mars 2013)
Le gouvernement de Abdoul Mbaye a produit un document qui fait le point sur les différentes réalisations, depuis avril 2012. Après le bilan, le document a mis l’accent sur les actions en cours de réalisation.
Depuis sa prise de fonction, le président Macky Sall a dû faire face à d’énormes difficultés pour redresser la situation économique et sociale du pays.
C’est du moins ce qui ressort du bilan à mi-parcours dressé par le gouvernement. Sur le plan budgétaire, le document souligne que le pays était dans une situation caractérisée par des moins values de recettes de l’ordre de 53,6 milliards FCFA à la fin du premier trimestre 2012. Une contrainte qui vient se greffer au « gap tarifaire de l’électricité, estimé à un montant de 60 milliards FCFA dont seulement 45 milliards FCFA ont été prévus pour la subvention du prix de l’électricité, alors que les besoins préalablement évalués étaient de 105 milliards FCFA », note le document. Le rapport-bilan évoque la hausse vertigineuse des prix des denrées de première nécessité au moment de la prise du pouvoir par Macky Sall. A cette date, note le rapport, le gouvernement a trouvé sur place un programme agricole 2012 sans couverture budgétaire. Puisque les crédits d’un montant de 27,3 milliards FCFA inscrits dans la Loi de Finances Initiale de 2012 étaient destinés à payer partiellement les arriérés des campagnes antérieures. A cette situation contraignante, il faut adjoindre si l’on en croit le gouvernement, l’inexistence d’un programme d’assistance au monde rural malgré une mauvaise campagne de production agricole, qui exposait une bonne frange des populations rurales à une période de soudure plus longue et plus éprouvante.
Dans ces circonstances où tout crie à l’urgence, le nouveau régime s’est attelé à mettre en œuvre des mesures de redressement. Le premier remède administré à ce « grand corps malade » qu’était devenu le Sénégal, il y a la cure d’amaigrissement pour la maîtrise des déficits publics et le train de vie de l’Etat. Les premières actions du gouvernement ont consisté à « un ajustement des dépenses pour contenir le déficit budgétaire à 6,4% du PIB ; qui allait se situer à 8,2% du PIB, niveau insoutenable pour les finances publiques », relève le rapport. Pour cela, il a donc fallu procéder à l’annulation de dépenses jugées non prioritaires d’un montant de 61,2 milliards FCFA. Parmi les mesures clés élaborés pour atteindre ces objectifs, on note « l’élimination des dépenses insuffisamment productives, avec notamment la modulation de 45% des crédits de fonctionnement disponibles au premier trimestre 2012 et la résiliation de toutes les lignes téléphoniques utilisées par des non ayant-droits ; et rationalisation de la gestion des lignes téléphoniques dans l’Administration, avec la mise en place de restrictions pour les bénéficiaires et de plafonds pour les abonnements ».
Des mesures assorties de la rationalisation des dépenses permanentes (téléphone, d’eau et d’électricité) avec comme conséquences la réduction de 1,2 milliard de FCFA des factures de téléphone, la réduction de 608 millions de FCFA des factures d’eau de l’Administration entre juillet et décembre 2012. Dans leur volonté d’assainir les Finances publiques, les autorités ont également procédé à la suppression de 358 polices d’abonnement de non ayant-droits à l’eau dont la consommation était payée sur le budget de l’Etat, à la réduction des polices d’abonnement à la SENELEC, de 7719 à 3791 polices et à la poursuite du processus d’audit du fichier des abonnements. Toujours dans le même registre, l’avènement de la seconde alternance a donné lieu à la suppression du Sénat (près de 8 milliards de FCFA d’économies) et à la suppression de 59 directions et agences. Mieux, les autorités ont procédé à la rationalisation des effectifs et du nombre de missions diplomatiques et consulaires. Autant d’efforts qui ont permis, à terme, de réduire considérablement les dépenses publiques non prioritaires et de s’attaquer aux urgences pressantes.
Panier de la ménagère
Dès les premiers jours de l’alternance, le gouvernement s’est évertué à alléger la souffrance des populations par la réduction des denrées alimentaires. « Une baisse de vingt (20) à cinquante cinq (55) FCFA en valeur absolue sur le riz brisé non parfumé ordinaire, une baisse de quarante (40) à quatre vingt dix (90) FCFA en valeur absolue sur le riz brisé parfumé, une baisse de quarante (40) FCFA en valeur absolue sur le litre d’huile en fût et une baisse exceptionnelle de cent dix (110) FCFA en valeur absolue sur le sucre cristallisé », informe le rapport. Ainsi, l’autorité a déployé des efforts considérables pour l’application des mesures de baisse des prix du riz, de l’huile et du sucre. Toujours dans cette dynamique, le gouvernement soutient avoir mobilisé 8 milliards FCFA pour soutenir la réduction des prix de denrées. Aussi, le régime met sous son compte « la baisse puis le maintien du prix du gaz sur une longue période, malgré une hausse continue des cours sur le marché international et la dotation budgétaire de 27 milliards FCFA du Fonds de Soutien au Secteur de l’Energie (FSE) pour soutenir les prix de l’électricité ». Il en est de même de la revalorisation de 10 % des pensions de retraites.
A la faveur de l’entrée en vigueur du Code général des impôts, le 1er janvier 2013, les travailleurs salariés ont ressenti l’amélioration de leur pouvoir d’achat. Grâce à la réduction de l’impôt sur les revenus qui coûte annuellement 29 milliards à l’Etat.
Concernant l’organisation du pèlerinage aux lieux saints de l’Islam, il est noté une réduction sensible sur le billet d’avion. De 1.235.000 F CFA en 2011, il est passé à 990.000 F CFA en 2012, soit une baisse de près de 20%. Au regard de ces efforts considérables, le document souligne que « ces mesures ont contribué à ralentir la hausse des prix (inflation) qui n’a été que de 1,4% en 2012 contre 3,4% en 2011. Entre novembre 2012 et février 2013, les prix ont baissé en moyenne de près de 2% ».
Monde rural
Dans ce secteur, le gouvernement informe de la mobilisation de 29 milliards FCFA entre avril et juillet 2012, pour l’appui en vivres au monde rural. Au cours de la même période, il y a eu « la mise en place de plus de 48 000 tonnes de semences, dont plus de 7300 pour les cultures vivrières et le reste pour l’arachide et la distribution de 19 350 tonnes d’aliments, dans le cadre de l’Opération Sauvegarde du Bétail pour un coût global de 3,9 milliards FCFA ».
Relativement à la campagne agricole 2012-2013, un montant de 34,2 milliards francs CFA a été octroyé aux paysans pour la subvention des intrants agricoles de la campagne agricole. Enfin, le document atteste du paiement des arriérés dus aux acteurs du monde rural pour les campagnes agricoles (operateurs semenciers, industriels huiliers) pour 54 milliards FCFA.