UN BILLET À L’EFFIGIE DE JAMMEH
Lancement en Gambie d’une nouvelle coupure de 20 dalasis
La Banque Centrale de la Gambie compte mettre en circulation une nouvelle série de billets en dalasis à l'effigie du Président Yahya Jammeh. Le billet de 20 dalasis, qui sera lancé avant la fin de l'année, symbolise les vingt années au pouvoir du leader gambien, qui avait fomenté un coup d'État militaire avec succès le 22 juillet 1994.
La presse locale a repris en écho les propos du Gouverneur de la Banque Centrale Amadou Colley indiquant que le travail de conception et d'impression a été confié à la société britannique ''De La Rue'' réputée pour la réalisation de billets et de passeports.
''Ce nouveau billet de banque a été conçu avec les critères de sécurité requis et marque les 20 années de progrès et d'indépendance,'' a-t-il laissé entendre. L'introduction prochaine d'une nouvelle coupure de 20 dalasis est perçue par certains comme une tentative de juguler une inflation de la monnaie locale, qui n'a cessé de dégringoler vis-à-vis des devises étrangères.
Pour Sidi Sanneh, ex-ministre des Affaires étrangères et ancien Ambassadeur en poste à Dakar, cette réforme monétaire cache une réalité plus sombre. ''Le fait que les médiats d'Etats ont passé sous silence cette information est indicateur que le gouvernement est en train de cacher quelque chose au public,'' remarque celui dont les analyses économiques font les choux gras de la presse en ligne.
Il n'en exprime pas moins sa surprise de voir le nouveau billet de banque porter l'effigie du Président Yahya Jammeh qui, au-lendemain du coup d'État de juillet 94, avait décidé de retirer les coupures portant le portrait de l'ancien Président Sir Dawda K. Jawara, sous prétexte que le pays ne lui appartenait pas...
A l'en croire, le gouverneur de la Banque centrale a récemment soumis aux parlementaires un rapport frappé du sceau de la confidentialité et mettant en exergue une situation peu reluisante : ''Le gouverneur a indiqué que les réserves du pays sont passées de $160,3 million en octobre 2013 à $132,6 million en fin octobre 2014'', a-t-il rappelé.
Dans un tel contexte, il s'interroge sur la capacité du pays à s'acquitter de ses obligations extérieures alors que les secteurs du tourisme et de l'agriculture continuent à battre de l'aile...