UN EXPERT SUGGÈRE DES MOYENS SÉCURITAIRES LÉGAUX CONTRE LE TERRORISME

Dakar, 21 mars (APS) – Les Etats africains doivent faire leur possible pour se doter de moyens sécuritaires légaux pour combattre le terrorisme et maintenir la paix à travers le continent, a soutenu, samedi à Dakar, Gilles Yabi, initiateur du Wathi, un Think Tank citoyen pour l'Afrique de l'Ouest.
"Il y a sans doute à la fois un réel manque de ressources, notamment pour financer des interventions militaires et des opérations de maintien de la paix qui sont très coûteuses. Mais, nos gouvernants doivent apporter une réponse aux défis sécuritaires", a-t-il dit.
Gilles Yabi animait un débat sur la montée du terrorisme en Afrique et les défis sécuritaires qu'elle implique, dans les locaux de la Fondation Rosa Luxembourg.
Selon cet analyste et chercheur indépendant dans l'analyse des conflits, la montée du terrorisme résulte également d'un "déficit de volonté politique permettant de mettre en œuvre un plan d'action cohérent, décliné sur la durée et qui ne change pas tout le temps".
Donnant en exemple les attaques du groupe Boko Haram au Nigéria, Gilles Yabi a invité les peuples africains, notamment ceux de l'Afrique de l'Ouest, à faire "une introspection" concernant "les réalités de nos pays telles qu'elles sont pour pouvoir concentrer notre énergie, notre temps, notre intelligence collective sur les questions les plus cruciales pour l'avenir du continent".
"Il y a beaucoup d'Etats africains qui ont perdu prise sur l'évolution de leur société. Rares sont ceux qui peuvent vous dire ce qui se passe dans telle ou telle localité de leur pays. Et cette population oubliée qui se forme en clans et se rebelle", a-t-il dit.
Selon le conférencier, dans les pays africains comme partout ailleurs, "il n'y a que très peu de chances pour que les personnes issues des catégories les plus pauvres aient le temps, l'énergie et les capacités de mobilisation indispensables à l'organisation d'actions collectives d'envergure, afin d'obtenir des changements radicaux et durables".
Aussi a-t-il invité "les gouvernants à contre-attaquer le terrorisme en mettant en œuvre les moyens sécuritaires en mesure de frapper toute menace'', estimant qu'aucun pays africains n'est désormais à l'abri d'une attaque terroriste.
"Avant nous, des pays démocratiques victimes du terrorisme n'ont pas hésité à employer la manière forte et à appliquer la loi dans toute sa rigueur, car dans ce combat, ce sont les plus décidés, les mieux formés et entraînés et les mieux équipés qui remportent la victoire", a-t-il ajouté.