BOUBACAR BORIS DIOP LIVRE SA LEÇON INAUGURALE AVEC MAESTRIA AU SALON DU LIVRE
L'auteur a parlé des conséquences du confinement sur la littérature. " Ce virus habile à se répliquer et à déjouer les conclusions des laboratoires, résiste autant pour l’heure au vaccin qu’à la narration romanesque", a-t-il fait savoir .
Le ministre de la Culture et de la Communication, M. Abdoulaye Diop, a procédé hier la cérémonie de lancement de la seconde édition du Salon national du livre. Cette édition, qui se déroule à la Place du Souvenir, a pour parrain le Pr Amadou Ly.
Au cours de la rencontre, l’écrivain Boubacar Boris Diop a livré la leçon inaugurale avant de procéder à la cérémonie de dédicaces de son roman « Murambi, le livre des ossements », édité par la maison d’édition Flore Zoa.
Le ministre de la Culture et de la Communication, M. Abdoulaye Diop, a tenu à féliciter le parrain et s’est réjoui de cette initiative de la Direction du Livre et de la Lecture qui envisage de valoriser un peu plus la littérature sénégalaise. A la suite de cela a démarré la conférence inaugurale du journaliste, écrivain, essayiste et romancier Boubacar Boris Diop, lauréat du “Neustadt International Prize for Literature 2021”, un prix littéraire américain. « En fait, le Covid 19 a affecté autant les corps que les esprits et c’est parce qu’il a largement débordé le champ de la médecine qu’il est légitime de le rapporter à toutes les questions de société y compris à celles qui relèvent de l’imaginaire et des rêves », a d’emblée annoncé le célèbre écrivain.
Poursuivant son exposé, qui portait sur le thème « Covid et littérature », M. Diop a abordé les nombreuses difficultés que cette situation a entraînées au niveau des maisons d’édition. « Au cours de la pandémie, les grands studios et les maisons d’édition spécialisées dans les best-sellers ont beaucoup salivé. La relation de la littérature à la pandémie du Covid-19 est aussi en extériorité : - Confinement ; opportunité de lecture intensive pour le commun des mortels. Vagabondage de la mémoire. Evasion des lieux clos », a indiqué le conférencier.
Abordant la dernière partie de son exposé, il a surtout parlé des conséquences du confinement sur la littérature. « Ce virus habile à se répliquer et à déjouer les conclusions des laboratoires, résiste autant pour l’heure au vaccin qu’à la narration romanesque. Mais il n’a pu que céder aux avances de la poésie. Et c’est pour cela que je voudrais conclure. C’est le confinement qui a engendré une profonde inimitié entre le Covid 19 et la littérature », a soutenu Boris Diop.
A la fin de cette belle séance, il a procédé à la dédicace de son ouvrage « Murambi, le livre des ossements » dont la maison d’édition Flore Zoa a acquis les droits pour en assurer une large diffusion en Afrique noire, histoire de faire connaître cette page sombre de l’histoire de notre continent. Le roman paraîtra officiellement à la fin du mois de janvier 2022, mais est actuellement disponible au salon national du Livre.
Pour rappel, le parrain, Amadou Ly, a enseigné la littérature africaine d’expression française pendant quarante ans à l’UCAD. Il a été choisi par le comité scientifique de l’événement dirigé par la femme de Lettres Mariama Ndoye, conservatrice du musée Léopold Sédar Senghor. Enseignant à la Faculté des Lettres et des Sciences humaines de l’UCAD, Amadou Ly est membre du jury du concours de haïku (poème japonais) au Sénégal, depuis 1984. Cette présente édition prendra fin le 5 décembre courant