HOMMAGE À UNE VICTIME DES ATTENTATS DE PARIS
Ce poème est dédié à Halima Saada Ndiaye, une Tunisienne mariée à un Sénégalais, tuée la veille de son départ pour s’installer définitivement à Dakar

Le lendemain du drame, elle devait prendre un vol pour Dakar. Son projet : s’installer définitivement dans le pays de son époux, le Sénégal. Sa patrie de cœur. Halima Saad Ndiaye, une Tunisienne, tuée dans les attentats de Paris, ne réalisera pas ce vœu. L'éditorialiste de SenePlus Oumou Wane lui dédie ce poème.
Elle, court les dunes pas les fortunes
Elle n’a pas décroché la lune
Pas déclaré la guerre
Pas à la terre ni même à ses frères
Elle, n’a pas découvert l’Amérique
N’a rapporté des terres d’Afrique
Que la musique
Qui monte à ses lèvres
Et bat sous ses doigts
Elle, à vol d’oiseau dans la nuit d’encre
Le vent tapi au creux du ventre
Légère sur la mer
Libre dans l’air, passe les murailles
Elle, enroule la foule arc-en-ciel
Enrobe le globe sous son aile
La tête en bas
Des iles et des villes
Des vies qui défilent
Elle, Malika, Marie, Salomé
Geisha, lady, vahiné
Petite sœur de bataille
Belle du sérail
Femme vaille que vaille
Elle, auburn, ébène ou vénitienne
Amazone, esclave ou sirène
Filent les jours
Passe les semaines
Et coule la Seine !
Oumou Wane est aussi Présidente d’Africa 7