LA PAIX DANS LES VOIX
Pour cette 3e édition, du Festival Gospel à Gorée, l’événement se tient sur 48 heures à Gorée. Roubia Diaw, une artiste guidée par la paix, la foi et la spiritualité, a encore choisi comme thème la «Liberté».
Ce vendredi 17 et samedi 18 2024, l’île Gorée va accueillir la 3e édition du Festival gospel. Un événement initié par Roubia Diaw et axé sur les violences faites aux femmes. Pour cet événement devenu international, des artistes d’Afrique et des Caraïbes, notamment de la Guadeloupe sont déjà Dakar.
Le festival Gorée Gospel grandit d’année en année. Déjà, la première édition tenue en 2022 était programmée sur une journée avec la thématique centrale, la «Liberté». La seconde édition portait sur «L’abondance». Pour cette 3e édition, l’événement se tient sur 48 heures à Gorée. Roubia Diaw, une artiste guidée par la paix, la foi et la spiritualité, a encore choisi comme thème la «Liberté». Celle qui a démarré sa carrière dans la variété estime que le gospel est une musique spirituelle. «Nous chantons, mais nous célébrons Dieu à travers nos voix, la danse», a dit Mme Diaw qui était dans les locaux de E-Media. En effet, la particularité cette année, c’est que la manifestation accueille «Gospel thérapie» de la Guadeloupe, un groupe d’artistes et de musiciens qui luttent contre les violences faites aux femmes. «Beaucoup de femmes souffrent de la violence psychologique, spirituelle, morale, un peu partout, dans leurs foyers, dans les quartiers. Donc, ce sont des thérapeutes qui vont chanter et encourager ces femmes qui ont été vraiment au plus profond d’elles pour pouvoir se libérer par les chants religieux, des paroles où on adore Dieu. Et Dieu envoie sa Grâce pour libérer leur cœur», a-t-elle argumenté.
Roubia Diaw : «J’appelle toutes les autorités à nous soutenir»
A moins de 24 heures de l’évènement, l’auteure de «El Shadai» s’est donnée à fond dans les répétitions avec son orchestre pour offrir un spectacle de qualité en plein air sur la fraicheur du soir de l’Île de Gorée. «Tout est fin prêt, nous avons eu l’appui du ministère de la culture. Je déplore un peu l’absence des sponsors ou de mécènes pour l’accompagnement de cet événement. Nous avons eu à déposer des courriers dans presque toutes les structures mais aucune réponse favorable, exceptée une société qui nous ravitaille en eau, car on en a besoin. Vraiment, j’appelle toutes les autorités à nous soutenir puisque le gospel est une très bonne musique professionnelle et très mélodieuse avec des harmonies et des voix», demande la chantre. Roubia Diaw ajoute que cette édition aura des invités de marque avec des artistes, des musiciens de la Guadeloupe, notamment Samantha Jean, Pascal Mazamba, Humis de la Gambie, Bens du Nigeria, et d’autres artiste locaux tels que José Maylé, Justy Prime, etc. «Le link s’était fait grâce à Alex Boissel à l’occasion de Dakar Musique Expo (Dmx) qui m’a mise en rapport avec Pascal de la Guadeloupe. Ils ont accepté le festival et vont découvrir le Sénégal pour la première fois grâce à cette manifestation», explique la protégée de Moustapha Ndiaye. Parler de gospel au Sénégal sans l’un des précurseurs de cette musique, Cissa, c’est parler de l’histoire du Sénégal sans évoquer Youssou Ndour. «Cissa est mon frère. C’est lui qui a produit ma chanson avec Jokko studio, El Shadai en 2020. Mais il est en tournée aux Usa, il m’a appelée pour m’encourager. Cissa va faire sa participation de loin», précise-t-elle. Sur le choix de tenir l’événement à Gorée, Roubia Diaw dit : «Le gospel est une chanson religieuse, donc, après la prière en temps de jeune et de prière, le 7e jour, l’esprit de Dieu m’a parlé et m’a dit ‘’Va à Gorée’’, et m’a donné la Liberté. J’ai dit pourquoi Liberté ? Il m’a dit : ‘’Va à Gorée’’. C’est comme ça qu’est née cette vision. Après chaque édition les gens en redemandent, Dieu merci».
Samantha Jean, artiste de Gospel de la Guadeloupe : «Je suis heureuse de venir au Sénégal, un pays chaleureureux»
«C’est la première fois que je viens au Sénégal, je suis en terre inconnue, j’espère que ça ne sera pas la dernière fois. Je n’ai pas encore l’occasion de visiter le pays. Mais ce que je peux dire c’est que vous êtes des gens chaleureux et ça c’est agréable. Grâce à ce festival, je vais partager ma foi avec le public sénégalais. Mais aussi pouvoir découvrir mon univers musical qui tourne autour du gospel, les sonorités que j’aime. Le gospel, c’est de l’évangélisation, parler de Dieu, parfois on dit ne parlez trop de Jésus mais ça c’est impossible. Le gospel, c’est partager sa voix, porter un message et ce message est Dieu. Donc, c’est une mission. Dans tous les pays les artistes francophones, anglophones, les Africains, on a tous ce même message à porter. Donc, je suis très enchantée de participer à cet événement».
Pascal Mazamba, Congolais, pianiste de jazz, chanteur gospel : «Je souhaite partager ma vision de la musique gospel»
«Je chante du gospel congolais et j’y associe le gospel au rythme caribéen, donc la Soca, la biguine, le zouk, le compas, dance all. C’est une association des rythmes créoles associés à la musique gospel, aux paroles chrétiennes. Youssou Ndour qui m’a invité à venir ici avec l’aide du Conseil départemental de la Guadeloupe qui m’a donné une subvention. Donc, je viens dans ce festival pour échanger surtout avec les masterclass, tous les musiciens qui souhaitent mieux maitriser leurs instruments peuvent venir assister le samedi. Je souhaite aussi partager ma vision de la musique gospel avec les musiciens sénégalais. Car qui dit gospel dit Evangile et qui dit Evangile parle de Dieu. Avoir ce genre de festival est grandiose, car ce n’est pas évident de monter un festival. Nous allons apporter notre touche».