LES PLUS GROS BUZZ DE 2021
Ils ont buzzé sur TikTok, Facebook, et autres réseaux sociaux l’année dernière. Pour le meilleur ou pour le pire
Diary Sow, la fugue et la polémique
L’affaire a tenu le Sénégal en haleine pendant plusieurs semaines. Une brillante étudiante de 20 ans, inscrite en deuxième année de classe préparatoire scientifique au prestigieux lycée Louis-le-Grand de Paris, disparait du jour au lendemain sans donner signe de vie. Le 4 janvier, jour de rentrée, elle ne se présente pas en classe. Diary Sow, c’est son nom, devient un trending topics sur Twitter. Les internautes relaient les appels à témoignages et des alertes angoissées à la suite de la « disparition inquiétante » de la jeune femme. À Paris, le consulat diffuse un avis de recherche. À Dakar, l’affaire est scrutée avec attention jusqu’au plus haut sommet de l’État.
L’émoi est encore renforcé par le profil de l’étudiante : meilleure élève du Sénégal en 2018 et 2019, Diary Sow a pour parrain un membre du gouvernement, Serigne Mbaye Thiam, ministre de l’Eau et de l’Assainissement. C’est lui qui, le 21 janvier, va donner des nouvelles de la situation de sa filleule. Et confirmer l’hypothèse de la fugue qui commençait à prendre de l’ampleur, d’autant plus que les circonstances de sa disparition comportait nombre de similitudes avec Sous le visage d’un ange, un roman publié aux éditions L’Harmattan en août 2020 signé par… Diary Sow.
Serigne Mbaye Thiam publie sur les réseaux sociaux des extraits d’une lettre qu’elle lui a adressée, dans laquelle elle explique être une disparue volontaire. Elle assure avoir voulu « une sorte de répit salutaire », affirme s’être sentie « emprisonnée par l’opinion d’autres » et dit aussi regretter l’emballement provoqué par l’affaire. « Je n’aurais jamais cru que mon nom allait alimenter autant de débats, qu’autant de gens allaient s’inquiéter », écrit-elle à celui qu’elle nomme « tonton ».
Sur la toile, les internautes qui, quelques jours auparavant, relayaient des messages inquiets, appelant les autorités à agir ou les Sénégalais installés en France à se mobiliser, se déchainent contre la jeune femme. La colère s’exprime avec violence. Beaucoup affirment s’être sentis floués par leur compatriote et certains l’accusent d’avoir monté un « coup médiatique » pour se faire connaître.
Dix mois après l’affaire Diary Sow, qui a fait l’objet d’articles dans toute la presse internationale, la jeune femme a publié Je pars, un roman édité par la maison d’édition parisienne Robert Laffont. Le récit – annoncé comme fictionnel – retrace l’histoire de Coura, « jeune fille modèle », qui décide de fuguer. « N’importe quelle publicité est une bonne publicité », disait l’artiste américain Andy Warhol…