UN HERITAGE CULTUREL INEPUISABLE
Décédé le 5 janvier 2023, Alphonse Raphaël Ndiaye n’a pas été oublié. La Communauté africaine de culture section Sénégal (Cacsen) lui a rendu un vibrant hommage, hier à la Place du souvenir africain.
La Communauté africaine de culture section Sénégal (Cacsen) et l’Association des écrivains du Sénégal (Aes) ont rendu un vibrant hommage à l’écrivain et homme de culture Alphonse Raphaël Ndiaye, décédé le 5 janvier 2023. Cette cérémonie-hommage, tenue hier à la Place du souvenir africain dans une bonne ambiance, a réuni des personnalités, des membres de sa famille, la communauté universitaire et des anonymes venus saluer la mémoire d’un homme dont l’influence sur le patrimoine culturel sénégalais est «inépuisable» et «multidimensionnelle».
Décédé le 5 janvier 2023, Alphonse Raphaël Ndiaye n’a pas été oublié. La Communauté africaine de culture section Sénégal (Cacsen) lui a rendu un vibrant hommage, hier à la Place du souvenir africain. En effet, la cérémonie s’est déroulée dans une bonne ambiance, en présence des membres de sa famille, de la communauté universitaire et d’anonymes venus saluer la mémoire d’un homme dont l’influence sur le patrimoine culturel sénégalais est inépuisable et incommensurable. Raphaël Ndiaye, «son nom seul suffit pour déclencher une vague d’associations d’idées qui toutes concourent à montrer le caractère éclectique et éminemment positif d’un homme qui, sa vie durant, s’est donné entièrement à sa terre, à sa culture, à son pays, à son continent, à l’humain dans son extrême complexité, mais davantage dans son universelle identité». C’est le sentiment du secrétaire d’Etat à la Culture, aux industries créatives et au patrimoine historique, Bakary Sarr. «Raphaël Ndiaye s’est investi pour le patrimoine. Voici qu’il entre désormais dans le patrimoine», a poursuivi Bakary Sarr, tout en estimant que Raphaël Ndiaye était un chercheur, un passeur de culture qui avait la capacité de passer d’une langue à une autre. «Il avait aussi la possibilité de faire en sorte que les langues dialoguent. Et cette posture multidimensionnelle a fait de l’homme ce qu’il a été, mais également un profond humaniste dans le dialogue des langues, des cultures et des civilisations. Raphaël Ndiaye est aussi un homme inépuisable. Il s’est battu toute sa vie pour que le monde soit mieux acceptable par les langues, les cultures et les dialogues des cultures. C’est un homme profondément ancré à son territoire et aux valeurs de civilisation africaine», a fait savoir Bakary Sarr pour rendre hommage au défunt musicien et écrivain de Joal-Fadiouth.
Un homme multidimensionnel et pluridisciplinaire
D’après le secrétaire d’Etat à la Culture, Raphaël Ndiaye c’était aussi un «poète, un éveilleur d’âme d’une fine sensibilité, portant dans son corps et dans son cœur, les pulsions héritées sans doute des poètes et poétesses de son terroir. De la vie, de l’œuvre de Raphaël Ndiaye, nous avons beaucoup appris». Dans son discours, il admet également que la complexité de l’homme est aussi celle du chercheur, un homme d’une culture «encyclopédique» mais doué d’un sens critique profond et voué à la quête permanente de vérités d’étapes qui permettent d’avancer vers le cœur profond de la «lumière». «Il est difficile de cerner le personnage que nous célébrons aujourd’hui», admet Bakary Sarr. Raphaël Ndiaye était également un brillant poète, un archiviste et un critique littéraire. Ses contributions à la musique, à la littérature et à la promotion du livre sont largement reconnues. Colonel Moumar Guèye a souligné cette générosité. «Alphonse Raphaël Ndiaye est un symbole de la générosité sans limite. Il a amplement mérité toutes les distinctions culturelles qui lui ont été décernées. Il a apporté sa contribution dans tous les compartiments de la culture : l’enseignement, la musique, la littérature, la poésie, le sport et la religion», a témoigné le représentant de l’Association des écrivains du Sénégal.
S’exprimant au nom de la famille, Monseigneur Benjamin Ndiaye, Archevêque de Dakar et petit frère de Raphaël Ndiaye, a aussi évoqué des souvenirs personnels, témoignant de l’esprit méthodique et passionné de son frère. «Raphaël Ndiaye, c’est mon frère aîné. Je viens juste après lui. Nous formions une fratrie très soudée, avec beaucoup d’histoires et de disputes comme ça arrive dans les grandes familles. J’ai toujours apprécié son esprit méthodique dans son travail et dans sa pensée», a-t-il exprimé. Quant à Aïssatou Sophie Gladima, ancienne ministre et maire de la commune de Joal-Fadiouth, elle a rappelé l’importance de continuer le travail de Raphaël Ndiaye dans la préservation de la culture. «Le Sénégal a perdu un grand homme. Un homme multidimensionnel, pluridisciplinaire. Raphaël Ndiaye, c’est un administré, un oncle, un ami et frère, avec qui j’ai beaucoup partagé par rapport à la préservation de la culture», a témoigné Aïssatou Sophie Gladima. Le panel qui a suivi la cérémonie d’hommage a exploré les principaux axes de recherche de Raphaël Ndiaye, mettant en exergue l’ampleur de son travail et son dévouement à la culture. Alpha Amadou Sy, président de la Communauté africaine de culture section Sénégal (Cacsen), a évoqué le devoir de mémoire envers un homme aux talents multiples. «C’est un devoir de mémoire de rappeler à la postérité que Raphaël Ndiaye est un homme polyvalent. Cela constitue un impératif républicain», a-t-il souligné.