GESTION DES DECHETS CHIMIQUES
Une experte propose un cadre réglementaire harmonisé

Dakar, 23 juin (APS) - La gestion des déchets chimiques et biologiques doit s’inscrire dans un cadre législatif harmonisé à l’échelle de l’Afrique, en raison des mêmes impacts négatifs sur les pays du continent, a préconisé l’experte Fagamou Sy Diop.
"Il faudra un cadre institutionnel législatif adapté à la gestion de ces déchets et à partir de là, essayer de nous retrouver entre experts régionaux pour pouvoir harmoniser nos réglementations, parce que les impacts négatifs liés aux déchets dans tel ou tel autre pays sont les mêmes", a-t-elle affirmé dans un entretien avec l’APS.
"Nous devons le faire pour parler le même langage par rapport à la gestion de ces déchets chimiques dangereux", de manière à ce que "l’on puisse communiquer pour avoir une législation harmonisée’’ et s’inspirer des "bonnes pratiques pour la gestion de ces substances", a expliqué Mme Diop.
A ses yeux, "il s’agit de voir comment traiter les déchets d’une manière générale, prévenir les risques et surtout, minimiser les déchets à la source, en essayant de mettre en place des technologies élaborées, adaptées en vue de réduire les déchets à la base".
Fagamou Sy Diop, point focal de l’Initiative européenne pour la mise en place de centres d’excellence pour la réduction des risques chimiques, biologiques et radiologiques (NCRB), suggère "un système d’autoclavage, couplé de broyeurs permettant de stériliser les déchets".
"Après ce processus, ces déchets ne seront plus infectieux et seront ainsi mis en décharge. Ce sont de bonnes pratiques pour minimiser l’exposition aux risques qui seront démultipliés au niveau de nos pays respectifs, pour une bonne gestion de ces substances", a-t-elle dit
L’experte sénégalaise était l’une des animatrices d’un atelier de trois jours, ouvert mardi à Dakar, à l’intention des experts régionaux sur les déchets dangereux chimiques, biologiques et radiologiques.
Cet atelier s’inscrit dans le cadre d’un projet appelé "Projet 35", une initiative de l’Union européenne portant sur la gestion des déchets chimiques, biologiques et radiologiques dangereuxIl est dédié à la formation des formateurs régionaux, afin qu’ils disposent de capacités de sensibiliser au niveau national, la société civile, les décideurs entre autres catégories d’acteurs indiqués dans la gestion de produits chimiques et biologiques.
"En général, ce sont des catégories de personnes qui sont confrontées aux risques et menaces liés mais qui ne sont pas capacités, ni sensibilisés pour pouvoir faire face à de tels risques alors que cela peut entraîner de conséquences très graves sur la santé et l’environnement", a souligné Mme Diop.
Selon l’experte, cet atelier est également une occasion de former une expertise régionale appelée à organiser des séances de formation et de sensibilisation au profit des acteurs concernés, en vue de contribuer à réduire les risques chimiques et biologiques.
Outre le Sénégal, sept pays de la façade atlantique sont représentés à cette rencontre, à savoir la Côte d’Ivoire, le Gabon, le LIbéria, le Maroc, la Mauritanie, le Togo et la Tunisie.
"Au total, 16 experts au niveau régional seront formés pour sensibiliser sur les risques et menaces que présentent ces déchets dangereux", a indiqué le point focal national.