VIDEOILS ONT RENDU À L’AFRIQUE SA GRANDEUR
Réhabilitateurs de la véritable histoire de l’Afrique, les professeurs Barry et Bathily sont, de l’avis de Penda Mbow, les dignes continuateurs de l’œuvre de Cheikh Anta Diop, de Joseph Ki-Zerbo et de leurs pairs, qui en furent les pionniers.

Le département d'histoire de l'Université Cheikh Anta Diop (UCAD) a récemment rendu un hommage mérité aux professeurs Abdoulaye Bathily et Boubacar Barry, deux historiens engagés qui ont contribué non seulement à former des générations d’historiens, mais aussi à exhumer la véritable histoire de l’Afrique, loin des conceptions impérialistes européennes qui ont longtemps été imposées aux Africains sur ce qu’ils sont et ce qu’ils ont été. Penda Mbow, historienne médiéviste, est un témoin privilégié du parcours de ces chercheurs aux patronymes assonants et rimant.
Ce n’est un secret pour personne : l’Occident a longtemps falsifié l’histoire de l’Afrique, sans laquelle celle de l’Occident n’existerait même pas, puisque, jusqu’à preuve du contraire, l’Afrique demeure le berceau de l’humanité et des vieilles civilisations, dont certains pans ont été appropriés par d’autres peuples du monde.
Il aura fallu qu’à une certaine époque, des Africains courageux et engagés s’investissent dans la recherche et déconstruisent ce tissu de mensonges (beaucoup trop répétés au point de sembler vrais) pour qu’on cesse de raconter l’histoire de la chasse uniquement du point de vue du chasseur. C’est à cette mission que se sont consacrés des géants comme Cheikh Anta Diop, Joseph Ki-Zerbo et bien d’autres historiens. En réhabilitant l’histoire du continent, ils ont posé les jalons sur lesquels les générations suivantes ont pris dignement le relais. Boubacar Barry et Abdoulaye Bathily s’inscrivent dans cette lignée.
C’est en reconnaissance de leur immense contribution à une meilleure connaissance et compréhension de l’Afrique et des Africains que ces chercheurs ont reçu ces hommages, de leur vivant. Ce fut l’occasion de les mettre au-devant de la scène et de souligner combien leurs travaux ont permis à l’Afrique de se révéler à elle-même. Car il faut savoir qui l’on est pour ambitionner d’aller où l’on veut.
Lorsqu’on aspire à construire l’unité de la sous-région et du continent tout entier, étudier les travaux de Bathily et Barry est un impératif dont on ne peut se détourner. Ils ont notamment étudié les anciens royaumes et empires de l’Afrique de l’Ouest, comme le Ngabou, le Walo ou encore le Ouagadou (Sénégal), entre autres.
Dans cette entrevue exclusive, Penda Mbow, historienne elle-même, explique la pertinence de célébrer ces deux enseignants-chercheurs, cample le contexte dans lequel Bathily et Barry ont exercé leur sacerdoce et la manière dont ils ont restauré l’histoire de l’Afrique en lui rendant sa grandeur. Avec une précision chirurgicale, la cadete détaille en quoi chacun de ces deux scientifiques, qui sont ses devanciers, ont contribué à élever l’Afrique, à la suite de figures emblématiques comme Cheikh Anta Diop et Joseph Ki-Zerbo.