AGRO-ÉCOLOGIE AU SAHEL
Une pratique porteuse de profits
C’est autour du thème « l’agro-écologie et la sécurisation foncière pour la souveraineté des peuples » que le Réseau Enda Tiers-Monde fête ses 45 ans. Pour les acteurs, cette culture permet un rendement quantitatif de qualité.
« Dans le Sahel, où la menace de la faim s’alourdit de plus en plus, les conditions agro-climatiques particulières de cette région imposent de recourir à des options agricoles et environnementales innovantes pour mettre les populations et les communautés rurales à l’abri de ce fléau. Il a été prouvé, à travers le monde, que les systèmes de production agro-écologique à la base sont capables d’assurer et de maintenir la sécurité alimentaire locale », a dit, hier, Tidiane Sidibé, directeur de cabinet du ministre délégué auprès du ministre de l’Agriculture et de l’Equipement rural.
Selon lui, cette production (agro-écologie) maintient aussi les services éco-systémiques pour le bien-être rural et la conservation de la biodiversité à travers le recours accru aux innovations portées par les agriculteurs locaux.
« L’agro-écologie apparaît de plus en plus comme une réponse pertinente à la problématique d’adaptation agricole des régions sèches que ce soit en matière de gestion de l’eau, de préservation du sol contre l’érosion et de la gestion de la fertilité des sols », a fait savoir M. Sidibé. Il a expliqué que depuis quelques années, de nombreuses initiatives sont mises en œuvre par les associations de producteurs et Ong pour le développement de l’agro-écologie en Afrique de l’Ouest.
Tidiane Sidibé a témoigné sa satisfaction car, depuis la première édition des journées de l’agro-écologie organisées en 2016, des universités, des institutions de recherche et même des élus locaux rejoignent la dynamique avec la mise en place de formations liées à cette pratique agricole. Le directeur de cabinet a souligné que l’agro-écologie intègre les bénéfices des technologies modernes aux dimensions écologiques et sociales des systèmes de production traditionnels pour mieux toucher les exploitations familiales démunies.
Prenant la parole, Doudou Diop, président de la Fédération nationale d’agriculture biologique (Fnab), a indiqué que dans l’exploitation des terres dans le monde, seuls 12% respectent l’environnement. Moussa Koïta, membre du Conseil d’administration d’Enda Pronat, a fait savoir que nos gouvernants doivent changer leurs politiques agricoles si nous voulons atteindre la sécurité alimentaire.
En outre, il a indiqué que nos agriculteurs ne peuvent pas concurrencer les produits de l’étranger si l’emballage coûte plus cher. Pour lui, on ne peut pas parler de souveraineté alimentaire s’il y a une discontinuité entre la production et la consommation.
Le Réseau Enda Tiers-Monde fête ses 45 ans, près d’un demi-siècle au service de l’autonomie des communautés et de l’émancipation des peuples du Sud. Du 5 au 9 février, un public multi-acteur composé d’autorités étatiques, d’institutions partenaires, de chercheurs, d’universitaires, de la société civile et autres communautés bénéficiaires, va se relayer pendant la semaine de lancement dans différentes séries d’activités. Le Réseau Enda a l’ambition de revisiter le chemin parcouru depuis 1972 et d’exploiter les chantiers futurs tels que la promotion du développement durable, etc.
Plus qu’une organisation, le Réseau Enda Tiers-Monde concentre, depuis 45 ans, 24 bureaux et intervient dans une quarantaine de pays en Amérique latine, en Asie et en Afrique pour bâtir des alternatives, réinventer le présent et ouvrir des voies aux peuples vulnérables.