FACE A LA PROBLEMATIQUE DE L’EMPLOYABILITE ET DE L’ENTREPRENEURIAT FEMININ
Le réseau africain des académies des sciences formule une batterie de recommandations
L’Académie Nationale des Sciences et Techniques du Sénégal (Ansts) a procédé hier à l’ouverture du Colloque international sur le conseil scientifique aux gouvernements en Afrique de l’Ouest et du Centre. Cette rencontre a été l’occasion pour les membres de ce conseil de faire le focus sur les défis de l’employabilité des jeunes et l’entrepreneuriat féminin. Ils ont ainsi formulé une batterie de recommandations parmi lesquelles la mise en place d’une politique de migration et de l’employabilité
La problématique de l’employabilité et l’entreprenariat féminin préoccupe les membres du Réseau africain des académies des sciences. Pour cause, ils ont fait un projet d’études à l’issue duquel ont été dégagées des pistes de solutions dont la mise en place des politiques africaines sur la migration et l’employabilité. «Nous avons diagnostiqué dans l’ensemble des pays en Afrique et nous nous sommes rendus compte que les problèmes de l’employabilité et de l’entreprenariat des filles sont pratiquement identiques», a indiqué le chercheur principal du projet, Pr MadiagneDiallo. C’était lors de l’ouverture du colloque international sur le conseil scientifique aux gouvernements en Afrique de l’Ouest et du Centre.Il préconise aussi la mise en place d’un système d’information efficace du travail au niveau sous-régional.
En plus de ces recommandations, le Pr Madiagne Diallo et son équipe proposent également le développement de l’offre de formation professionnelle en renforçant les structures et en investissant les niches de formation. Mais, il s’agira surtout de développer les programmes de formation et de certification dans les niches concrètes de professionnalisation dans les métiers du numérique, les emplois verts, les métiers des industries sportives, culturelles et récréatives. Outre les recommandations sur la problématique de l’employabilité et l’entrepreneuriat, Pr Madiagne Diallo indique que ce projet consiste à réfléchir sur les moyens de développer le conseil technico-scientifique en Afrique de l’Ouest et du Centre en vue de favoriser sa prise en compte dans la formulation et la mise en œuvre des politiques publiques. «En octobre 2019, avec l’appui du Centre de Recherche pour Développement International (Crdi) du Canada, des Fonds de recherche du Québec, de l’Ansts, du Conseil Economique, Social et Environnemental du Sénégal (CESE) et de l’ensemble des académies mondiales, nous avons mis en place ce projet pour travailler sur le rapprochement entre les scientifiques etles décideurs politiques», a expliqué le chercheur principal.
A l’en croire, l’adoption du projet fait suite à un constat des difficultés rencontrées par les pays de l’Afrique de l’Ouest et du Centre dans la mise en œuvre des politiques et programmes. «Il existe des connaissances technico-scientifiques produites localement et dans le monde, et malheureusement auxquelles nos Etats ont difficilement accès. De l’autre côté, nos gouvernants s’efforcent à trouver de bonnes politiques publiques, mais ne savent pas où frapper pour accéder aux données.
Le scientifique, pour sa part n’a pas accès aux politiques publiques et ne comprend pas comment elles sont définies, donc le Colloque permet au scientifique de comprendre comment les politiques sectorielles sont définies, comment les institutions fonctionnent, mais surtout comment collaborer avec les ministères et les instituts de conseils pour leur apporter les connaissances produites au niveau local», renseigne Monsieur Diallo qui poursuit que le projet permet aussi aux décideurs de comprendre que dans les universités, il est produit des informations qui peuvent aider les Etats dans les politiques publiques. «C’est pourquoi, nous sommes en train de promouvoir la recherche de la politique publique, car elle rend beaucoup productif le chercheur. D’autant que l’Etat rencontre au quotidien beaucoup de problèmes nouveaux, donc si les chercheurs s’y orientent, ils augmentent leurs capacités en matière de publications», souligne le chercheur. Il invite ainsi ses collègues chercheurs à orienter leurs travaux de recherches sur cette voie et à mettre les résultats à la disposition de leurs Etats afin d’accélérer l’émergence dans les pays en Afrique de l’Ouest et du Centre.