JORIS DUNKEL, DG DE PREMIER BET AU SÉNÉGAL ARRÊTÉ
Frank Attal, patron de Premier Bet condamné dans le dossier Bygmalion en France, tente de sauver la peau de son directeur général sénégalais via une médiation pénale
Le directeur général de la plateforme de paris en ligne Premier Bet Sénégal, Joris Dunkel, arrêté samedi dernier alors qu’il tentait de fuir le pays suite à un redressement fiscal de 12 milliards 160 millions notifié à sa société la Direction générale des impôts et domaines (DGID) est en position de retour de parquet ce mercredi. Hier il est resté pendant longtemps dans la cave du Tribunal de Dakar. Son sort dépendra de la médiation pénale ouverte par le Parquet à travers l’avocat de Premier Bet qui essaie de convaincre le patron de Joris Dunkel, un certain …Frank Attal condamné dans l’affaire Bygmalion de Sarkozy.
Premier Bet est-elle une entreprise douteuse ? Les faits délictuels reprochés à l’entreprise française de jeu en ligne qui a ouvert ses portes au Sénégal depuis 2021 et surtout les ramifications qui mettent en avant Frank Attal patron de Joris Dunkel condamné au même titre que l’ancien président français Nicolas Sarkozy dans l’affaire Bygmalion incitent à poser cette question.
Le directeur général de Premier Bet, prétextant qu’il bénéficiait des mêmes franchises que la Lonase, « oublie » pendant près de quatre ans à reverser principalement la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) pourtant encaissée auprès des parieurs ! Or rien qu’en 2021 et en plein confinement de la COVID, Le Témoin avait révélé que Premier Bet avait fait un chiffre d’affaires de 68 milliards de francs à cause d’un énorme engouement de nos compatriotes confinés au « Parifoot ».
L’entreprise connaîtra des chiffres d’affaires en hausse jusqu’à cette année 2024. Cependant, tout en s’acquittant des versements sur les retenues des salaires et autres, Joris Dunkel « oublie » de reverser la TVA. Un premier redressement fiscal de non déclaration de la TVA d’octobre 2021, d’un montant de 120 millions de frs, lui a été notifié. Joris Dunkel négocie un moratoire pour payer par tranches.
Poussant leur enquête, les services de la DGID constatent que Premier Bet a « oublié » pendant quatre années (2021, 2022, 2023, 2024) de reverser la TVA qu’elle prélevée. La sanction est lourde. La DGID inflige à Premier Bet une amende de 12 milliards 160 millions de frs. Ce qui représente des miettes pour une entreprise de jeu qui avait fait, en pleine pandémie de covid, en 2021 un chiffre d’affaires de 68 milliards de frs.
Le chef du Bureau du Recouvrement de la DGID, l’inspecteur des Impôts et des Domaines Pape Diouf confirme que c’est suite à la non déclaration de la TVA d’octobre 2021 que Premier Bet a reçu une première notification d’une taxation de 120 millions de frs. Pape Diouf ajoute qu’une nouvelle vérification de comptabilité débusque une fraude sur la TVA pendant 4 ans. Joris Dunkel reçoit une notification de redressement de 12 milliards 160 millions de frs.
« Pris de peur, le Dg de Premier Bet arrête le paiement de l’échéance du moratoire. Dans ce cas, le moratoire est caduc du moment qu’on reste un mois sans payer. Ensuite, à cause de la notification de redressement de 12 milliards 160millions de frs, le directeur général de Premier Bet Sénégal annonce la fermeture de l’entreprise. Il a envoyé des lettres de cessation d’activités à tous les partenaires, à la Sonatel, à tous les clients et fournisseurs de la société. Des droits ont été payés aux employés qui ont été informés que l’entreprise mettait la clef sous le paillasson le 31 juillet.
« Lorsque nous avons été informés de la stratégie mise en place par les dirigeants de Premier Bet Sénégal, suite au redressement de 12 milliards 160millions, la Direction générale des impôts et domaines (DGID) a pris des mesures conservatoires. Nous avons pris un huissier, Me El Hadji Diouf Sarr, pour une saisie conservatoire des biens de Premier Bet Sénégal parce que les 12 milliards 160 millions n’avaient pas encore un titre exécutoire. En vertu de l’art 661 du Code général des impôts, on peut poser des actions de saisies conservatoires des biens. Nous avons saisi 6 voitures, un groupe électrogène, et certains biens meubles » explique le chef du Bureau de Recouvrement de la DGID.
Selon Pape Diouf, il fallait aussi s’opposer à la sortie du territoire national du Dg de Premier Bet Sénégal Joris Dunkel. « Nous avons pris les attaches d’un avocat, Me Ousseynou Ngom, qui a fait une plainte au niveau de la DIC non pas pour l’arrêter, mais pour qu’il ne sorte pas du territoire. Il a été entendu au même titre que moi au niveau de la DIC le jeudi 1er aout. Le vendredi 02, nous avons été confrontés. Dans la notification du redressement, il a eu un délai de réponse jusqu’au 09 août, il a reçu une convocation pour le 12 août prochain devant les enquêteurs de la DIC, ainsi que le chef du Bureau du Recouvrement de la DGID en l’occurrence ma personne. Un délai qui devait lui permettre de faire la réponse et que les Impôts confirment aussi. Avant le 12 août, nous avons eu des informations sur l’intention de Joris Dunkel de quitter en catimini le pays. Nous avons rapidement pris nos dispositions en informant la police des frontières sur la volonté de Dunkel de quitter le pays » souligne Pape Diouf.
Médiation pénale impliquant Frank Attal condamné dans l’affaire Bygmalion
Ce mardi, Joris Dunkel a passé toute la journée dans la cave du tribunal. Les parties impliquées, notamment Premier Bet et la DGID, se sont essayées à une médiation pénale. Nos sources indiquent que le conseil de Joris Dunkel a impliqué dans la médiation pénale (voir papier de Pape Ndiaye), le patron de Joris Dunkel, un certain … Frank Attal. Ce dernier a été au cœur du scandale dans l’affaire Bygmalion de financement illégal de la campagne présidentielle de 2012 de Nicolas Sarkozy. Mis en examen dans l’affaire du dépassement des comptes de campagne de Nicolas Sarkozy en 2012, Franck Attal fut un acteur-clef de l’affaire Bygmalion.
Dans l’entreprise de conseil et de communication fondée par Bastien Millot et Guy Alvès, il dirige la filiale chargée de l’événementiel. C’est dans ce contexte qu’il avait été engagé par l’ex-UMP pour organiser les meetings de campagne de Nicolas Sarkozy à l’élection présidentielle de 2012. En première instance, Franck Attal avait été condamné à deux ans de prison, dont un an avec sursis, pour « complicité de faux, usage de faux, escroquerie » et « financement illégal de campagne électorale ». En appel, sa peine a été allégée à un an de prison avec sursis, assortie d’une interdiction de gérer une entreprise pendant cinq ans. Nicolas Sarkozy a été condamné en appel à un an de prison dont six mois avec sursis.