LE BASSIN DU FLEUVE SÉNÉGAL DÉVOILE SES ATOUTS
Un Forum d’échanges économiques aura lieu les 29 et 30 juillet à Dakar
Le Bassin du Fleuve Sénégal, « Espace de vie, espace d’opportunités ». Tel est l’énoncé du Forum d’Échanges économiques qui se tient à Dakar, les 29 et 30 juillet 2021. Cet événement, à l’initiative du Cabinet Polycom Consulting, en partenariat avec l’OMVS, verra la participation de plusieurs acteurs (administrations, secteur privé, partenaires financiers, collectivités locales).
D’une longueur d’environ 1700km, le fleuve Sénégal couvre un bassin d’une superficie de 300 000km2. La population totale des 4 États membres de l’Organisation pour la Mise en Valeur du Fleuve Sénégal (Guinée, Mali, Mauritanie, Sénégal) est estimée à 53 millions d’habitants, dont environ 8,5 millions(soit à peu près 16% de la population globale) vivent dans le bassin.
L’agriculture et l’élevage sont les principales activités économiques. L’agriculture irriguée est pratiquée sous différentes formes (grands périmètres, petits périmètres d’irrigation privée et exploitations familiales). La pêche est une activité bien présente dans le bassin avec un développement de l’aquaculture et de la pisciculture en perspective.
Autre particularité du bassin, sa richesse en ressources minières diversifiées: phosphate (dans la vallée), or, fer, manganèse et bauxite dans le haut bassin. La mise en exploitation de ces ressources est faite par des industriels dans la zone de la Falémé (or et fer), dans la vallée (phosphate) et dans le haut bassin (bauxite et or).
Le développement de la navigation sur le fleuve Sénégal offre une opportunité pour le transport de ces produits miniers et aussi des biens et services. Le potentiel hydroélectrique est estimé à environ 200MW et celui d’irrigation à 375 000 ha.
La réalisation des infrastructures hydrauliques et hydroélectriques (Diama et Manantali) permet le développement de l’irrigation et la production d’énergie électrique, ainsi que la navigabilité sur le fleuve Sénégal.
L’aménagement de cet espace de vie dans un cadre intégré où les acteurs peuvent jouer leur partition pour faire de ce bassin un espace d’opportunités et de développement solidaire. Dans ce sens, l’objectif est d’élaborer un agenda global d’une vision partagée du développement du bassin dans laquelle le secteur privé, les collectivités locales, les administrations, les partenaires au développement et l’OMVS seront en synergie. Il se pose un défi de mise en cohérence du processus d’acquisition de l’intelligence territoriale allant de la prise de conscience collective liée aux défis majeurs (énergie, maîtrise de l’eau, mobilité, migration, habitat, environnement, santé, numérique, sécurité, etc.) à l’ingénierie territoriale, en passant par la veille et le traitement rigoureux des données.
L’identité territoriale du bassin offre un panorama contrasté caractérisé par :
- une production animale extensive et non productive,
- une production aquacole mal organisée,
- une production minière sans externalités positives,
- un manque de diversification et d’accroissement des sources d’énergie,
- une absence d’industries légères (agroalimentaire, matériaux de construction, textile, etc.),
- une absence d’industries lourdes (sidérurgie, chimie, cimenteries, briqueteries, pâtes et papiers, etc.),
- un manque d’enseignement technique et de formation professionnelle,
- un déficit d’infrastructures touristiques et de loisirs.
Pourquoi un tel Forum
L’objectif fondamental de cette grande première est de mettre en synergie les acteurs importants intervenant dans cet espace : secteur privé, administrations, collectivités territoriales, partenaires financiers et l’OMVS. Fruit d’une grande vision des pères fondateurs, bénéficiant d’un appui volontariste et ininterrompu des partenaires au développement, l’OMVS comme catalyseur du développement du Bassin du Fleuve Sénégal est devenue un modèle de référence avec des acquis importants : infrastructures hydroélectriques majeures: barrages de Diama, Manantali, Félou, Gouina..., outils de Gestion concertée exemplaire des ressources en eau (Commission Permanente des Eaux, Comité de Bassin, etc.), harmonisation institutionnelle remarquable, préservation de son patrimoine mémoriel.
Dans le cadre de ses missions, l’OMVS a su mettre en oeuvre d’autres grands projets impactant favorablement le développement socioéconomique du bassin (PGIRE, PARACI, SITRAM).
Toutefois, le modèle d’intégration évolue dans un contexte géopolitique en pleine mutation avec des menaces stratégiques pesant sur la pérennité des acquis :
- Menaces sécuritaires (bandes armées, terrorisme, etc.) ;
- Menaces écologiques (pollution du cours d’eau, utilisation abusive de matières non biodégradables, changements climatiques, désertification) ;
- Menaces sanitaires(maladies, épidémies, etc.) ;
- Pauvreté, démographie galopante, chômage ;
- Mutations sociologiques.
En tant qu’espace harmonisé intégrant des systèmes monétaires différents, l’espace économique du Bassin du Fleuve Sénégal doit aller au-delà de sa mission primaire en renforçant aussi bien sa vocation d’agent de développement global que son rôle de promoteur/facilitateur des échanges entre secteurs économiques prives des pays membres, et surtout son esprit communautaire pour faire face aux défis stratégiques. En plus de l’organisation institutionnelle, le Bassin du Fleuve Sénégal constitue également un espace caractérise par un brassage multiculturel.
Objectifs
Le Forum d’Échanges économiques des 29 et 30 juillet prochain poursuit plusieurs objectifs. Il s’agit, notamment, de créer les conditions d’une véritable économie solidaire entre les riverains du Bassin, de faire de ce Forum un cadre d’impulsion d’une nouvelle synergie des acteurs pour un plaidoyer robuste en faveur d’une meilleure transformation territoriale, de transformer le modèle institutionnel réussi en un espace d’opportunités et d’échanges économiques et commerciaux pour les acteurs privés en favorisant la co-Entreprise.
Il est également question d’ériger le modèle OMVS comme référence de gestion commune de cours d’eau, de renforcer l’esprit communautaire en vue d’obtenir l’adhésion des populations aux objectifs stratégiques de l’institution, de valoriser l’héritage culturel des populations riveraines afin de propager la conscience écologique et l’esprit de paix, de renforcer les solidarités socioculturelles et, enfin, de faire connaître les réalisations de l’OMVS et le rôle de ses précieux partenaires.
Prévu sur deux jours, le Forum comprendra une exposition sur les acquis et les perspectives du Bassin, un espace média, un espace de contacts entre les différents acteurs et cinq panels dont les thématiques sont les suivantes : Panel 1 : Énergie : Potentialités, Innovation et Défis.
Panel 2 : Transport fluvial : Au seuil d’un bouleversement et quel rôle pour le secteur privé ?
Panel 3 : Ressources en Eau : Accessibilité et maîtrise des impacts.
Panel 4 : Agrobusiness : Projets d’irrigation et agro-industrie.
Panel 5 : Exploitation minière: Impacts des ouvrages hydroélectriques et contribution du secteur au développement du Bassin.
Une soirée culturelle mettra fin à cette grande première qui marquera, sans doute, un tournant dans la vie de l’OMVS