«LE SENEGAL SERA EMERGENT EN 2028-2029»
Le directeur général de Prospective Economique, Amaye Sy, ne se fait aucun souci quant à l’émergence du Sénégal avant 2035, l’horizon fixé par le gouvernement à travers son référentiel (PSE).
Le directeur général de Prospective Economique, Amaye Sy, ne se fait aucun souci quant à l’émergence du Sénégal avant 2035, l’horizon fixé par le gouvernement à travers son référentiel (PSE). Si le Sénégal suit la tendance actuelle, indique l’économiste Amaye Sy, il sera émergent en 2028- 2029. Il fait cette projection hier lors de la présentation du livre «Manuel d’Emergence Economique» qu’il a coécrit avec Moubarak Lo.
Pour les statisticiens, l’émergence est un processus. C’est pourquoi, indique le directeur du bureau de Prospective Economique, le Sénégal sera émergent bien avant 2035. «Lorsque le Sénégal dit qu’il va être émergent en 2035 lorsqu’on le traduit dans notre langage théorique en nous, le Sénégal va être émergé en 2035. Il sera émergent bien avant 2035», a soutenu Amaye Sy avant de préciser que cela interviendra exactement entre 2028-2029.
Selon l’économiste, le groupe de référence dans ce cas de figure ce sont les pays émergés. Revenant sur les critères les plus pertinents pour qualifier l’émergence, Monsieur Sy souligne que, contrairement à la doxa ma plus répandue, la démocratie n’en fait pas partie. «Un pays n’a pas besoin d’être démocratique pour être émergé. Selon notre cadre conceptuel de l’émergence pris au sens large, l’émergence économique d’une nation est subordonnée à l’établissement en son sein d’un environnement de classe internationale», explique le directeur du bureau de la Prospective Economique. Il cite aussi l’insertion du pays dans l’économie mondiale par la mise en œuvre de réformes politiques volontaristes semblables à celles entreprises par les pays actuellement émergents.
Ainsi, pour suivre la réalisation de cet objectif de renforcement de la compétitivité internationale, il juge nécessaire de disposer d’une mesure du niveau d’atteinte de ces prérequis de l’émergence économique. Aussi bizarre cela puisse paraitre, l’économiste considère que les indices Doing Business et CPIA de la Banque mondiale ne répondent que partiellement à ce besoin. «Car chacun d’eux, pris séparément, ne couvre qu’un champ limité de tous les prérequis», renseigne-t-il.
De plus, il trouve que ces indices ont tendance à recommander aux pays ayant des scores proches, la mise en œuvre des mêmes reformes. Et cela, quelle que soit leur situation en termes d’émergence. Pour sa part, le directeur général du bureau de Prospective Economique, Moubarak Lo, est revenu sur les critères d’une bonne dynamique de l’émergence économique. Pour lui, il faut un partage équitable des fruits, un aménagement d’un cadre des affaires de classe internationale, une bonne gestion des blocs de reformes. L’autre critère non moins important, de l’avis de Moubarak Lo, c’est la qualité des institutions.
Rappelons que la présentation de ce manuel sur l’Emergence économique a été organisée par la direction de la recherche du groupe de l’Institut Supérieur de Management (ISM).