LES EXPERTS-COMPTABLES MOBILISES POUR UN AUDIT EXHAUSTIF
Mor Dieng, le président de l’Ordre National des Experts-Comptables et des Comptables Agréés du Sénégal (ONECCA) a réaffirmé l’engagement de son association à accompagner l’État dans la mise en conformité de sa situation comptable,

Mor Dieng, le président de l’Ordre National des Experts-Comptables et des Comptables Agréés du Sénégal (ONECCA) a réaffirmé l’engagement de son association à accompagner l’État dans la mise en conformité de sa situation comptable, en réponse aux irrégularités relevées par la Cour des comptes et corroborées par le Fonds monétaire international.
En conclave hier, jeudi 27 mars, à Dakar dans le cadre de la 105ème réunion du Conseil de l’Association des Ordres des Experts-Comptables en Afrique de l’Ouest (ABWA), comptant à son actif 120 000 comptables professionnels issus de 16 organisations comptables professionnelles d’Afrique de l’Ouest et du Centre, le président de l’ABWA, Mor Dieng a saisi la balle au bond pour mettre en exergue les défis comptables auxquels le Sénégal est confronté, notamment à la suite des écarts de gestion identifiés dans les audits institutionnels récents.
« Le rapport met en évidence deux problématiques majeures : d’une part, des failles dans le système d’informations, qui ont conduit à l’engagement de certaines dettes en dehors du circuit comptable du Trésor et d’autre part, des dysfonctionnements comptables ayant entraîné des irrégularités, notamment des dettes et des recettes non retracées », a expliqué Mor Dieng, président de l’ABWA.
Face à ces constats, il a souligné l’impérieuse nécessité de mener un audit approfondi, remontant potentiellement jusqu’à 2012, afin d’apporter une transparence totale sur la situation financière de l’État. Il a également plaidé pour l’implication de l’Ordre national des Experts Comptables et Comptables agréés du Sénégal (ONECCA) dans cette démarche, estimant que l’expertise nationale doit être mobilisée pour garantir la régularisation des comptes publics.
UN VIVIER DE COMPÉTENCES POUR UNE MISSION D’ENVERGURE
L’ONECCA se positionne comme un acteur clé de cette dynamique, fort de près de 300 cabinets et de quelques 3 000 professionnels hautement qualifiés. Ses membres opèrent selon des standards internationaux rigoureux, alignés sur les pratiques en vigueur en France, aux États-Unis et en Belgique. « Nous disposons des effectifs et des compétences nécessaires pour mener à bien cette mission. Nous sommes l’unique institution habilitée à effectuer ce travail avec la rigueur et la précision requises », a affirmé Mor Dieng avec conviction. Le Directeur général des Impôts et Domaines, Jean Koné, a apporté son soutien à cette initiative, soulignant que la transparence financière constitue un principe fondamental de la gouvernance actuelle. « L’ONECCA joue un rôle central dans la fiabilisation de l’information financière. L’État a besoin de partenaires de référence tels que l’Ordre pour garantir l’exactitude des données comptables et assurer la transparence vis-à-vis des citoyens et des partenaires internationaux », a-t-il déclaré.
UN ENJEU STRATÉGIQUE POUR LA GOUVERNANCE ÉCONOMIQUE
Selon Jean Koné, l’État doit s’entourer de partenaires de confiance, dotés d’une expertise avérée en matière de contrôle, de certification et de validation des comptes publics. Il a insisté sur le fait que, bien que ces missions soient historiquement associées aux entreprises privées, l’ONECCA est désormais appelé à jouer un rôle de premier plan dans la consolidation des finances publiques.
Au-delà des aspects purement techniques, la question de la transparence comptable revêt une dimension politique et économique majeure. Comme l’a rappelé Mor Dieng, la qualité de l’information financière conditionne l’efficacité des politiques économiques, la fiabilité des données statistiques et la crédibilité du pays sur la scène internationale. «Sans une information financière rigoureuse, il est impossible d’élaborer des politiques économiques pertinentes ni d’établir une fiscalité juste et efficiente. Une donnée comptable fiable constitue le socle du développement économique et social d’un pays. Et c’est précisément là que réside notre mission », a-t-il insisté.
Loin d’adopter une posture de censeur, l’ONECCA entend jouer un rôle d’accompagnateur, mettant son expertise au service de l’intérêt général pour renforcer la robustesse et la lisibilité du système financier sénégalais.
UNE DÉMARCHE INSCRITE DANS UNE DYNAMIQUE SOUS RÉGIONALE
Cette initiative s’inscrit également dans un cadre plus large, à l’échelle de l’Afrique de l’Ouest. L’ABWA, qui fédère plus de 120 000 professionnels comptables issus de 16 organisations, œuvre à l’harmonisation des normes comptables, au renforcement des capacités et à la promotion de l’éthique dans la profession.
À travers ces actions, l’ONECCA et l’ABWA entendent contribuer activement à la modernisation et à la sécurisation de l’information financière, pierre angulaire d’une gouvernance économique transparente et efficiente.