L’OFNAC POUR PLUS DE TRANSPARENCE DANS L'ADMINISTRATION
L’Office national de lutte contre la fraude etla corruption entend, à travers une cartographie des vulnérabilités à la corruption, identifier les niches de corruption dans l’administration du travail afin de rendre ce secteur plus transparent

L’Office national de lutte contre la fraude etla corruption (OFNAC) entend, à travers une cartographie des vulnérabilités à la corruption, identifier les niches de corruption dans l’administration du travail afin de rendre ce secteur plus transparent, a déclaré hier, jeudi 30 janvier 2025, son président, Serigne Bassirou Guèye.
En collaboration avec le ministère du Travail, de l’Emploi et des Relations avec les institutions ainsi qu’avec la coopération allemande, l’OFNAC a organisé un atelier consacré à la cartographie des vulnérabilités à la corruption dans l’administration du travail au Sénégal. Cette initiative s’inscrit dans le cadre du projet « Doleel Admin », piloté par la GIZ, l’agence allemande de coopération internationale. « La corruption est un phénomène pernicieux qui n’épargne aucun secteur, qu’il soit public ou privé. Elle constitue l’une des plus graves entraves au développement économique et social », a affirmé le président de l’OFNAC.
Dans le secteur du travail, la corruption compromet l’accès équitable aux opportunités, mine la confiance des citoyens envers les institutions et fragilise la protection des droits des travailleurs. « Les pratiques de favoritisme, le manque de transparence dans l’attribution des marchés ou encore les abus de pouvoir dans le traitement des litiges sociaux sont autant de défis auxquels le secteur est confronté », a souligné M. Guèye.
Selon lui, cette initiative représente « un pas crucial » dans l’engagement de l’État en faveur « d’une gouvernance transparente » et « d’une administration publique plus juste ». Serigne Bassirou Guèye a rappelé que, d’après une étude sur la perception et le coût de la corruption commanditée par l’OFNAC en 2016, 57 % des agents du secteur public et 69 % de ceux du secteur privé estiment que la corruption est un phénomène très répandu.
En outre, a-t-il indiqué, « le secteur du travail (42 %) est celui dans lequel les populations déclarent avoirle plus souvent été confrontées à des tentatives de corruption ». Les résultats de cette étude ont également révélé que, selon le grand public, 44,6 % des agents des secteurs public et privé sont perçus comme étant les plus enclins à corrompre. « Cette situation doit nous interpeller afin que nous trouvions ensemble les moyens de rendre l’administration du travail plus transparente », a insisté le président de l’OFNAC. D’après Serigne Bassirou Guèye, la cartographie des vulnérabilités constitue « une approche pertinente » pouridentifier les domaines à risque et mettre en place des mesures de prévention adaptées.
« Il est extrêmement important, pour nous qui travaillons dans l’administration publique en général, de toujours chercher à nous prémunir contre la corruption, à défaut de pouvoir l’éradiquer totalement, même si cette tâche reste particulièrement difficile », a souligné le ministre du Travail, de l’Emploi et des Relations avec les institutions.
Abass Fall a précisé que l’objectif principal de cet atelier est d’aider l’administration du travail à se prémunir contre la corruption. M. Fall a ajouté qu’à l’issue de cette rencontre, un comité sera mis en place et des recommandations seront élaborées. « Je pense qu’il faut toujours privilégier une approche anticipative plutôt que réactive. Il ne faut pas attendre que la corruption prenne de l’ampleur pour agir », a suggéré le ministre du Travail, de l’Emploi et des Relations avec les institutions. Il a assuré que « l’identification des vulnérabilités grâce à la cartographie permettra, pour chaque domaine concerné, de formuler des recommandations afin que chacun prenne conscience des effets néfastes de la corruption et de la nécessité de la prévenir »