PRODUCTION DE NOIX D’ANACARDE : LE SENEGAL VEUT S’INSPIRER DE L’EXEMPLE DE LA COTE D’IVOIRE
Avec 720.000 tonnes produites par an, le pays des Eléphants est loin devant le Sénégal (20.000 tonnes) !
Les rideaux sont tombés, jeudi dernier à Saly, sur la 17ème conférence annuelle sur le cajou en Afrique. Le Sénégal, 15e exportateur mondial de noix de cajou (anacarde) avec une production de 20 000 tonnes environ, envisage de s’inspirer du modèle de la Côte d’Ivoire qui demeure le principal pays producteur de noix de cajou en Afrique avec 720 000 tonnes/an. Ce conclave aura permis aux participants de plancher sur la question de la transformation de cette noix. La conférence avait pour thème : « Durabilité de l’industrie du cajou africain : Comment évaluer le chemin parcouru et regarder vers l’avenir ? »
La tenue de la 17ème édition de la conférence annuelle du Cajou à Saly au Sénégal, du 18 au 21 septembre 2023, a permis aux acteurs de plaider sur la nécessité de soutenir l’industrie du secteur anacarde africain qui fournit de la valeur ajoutée dans le marché international.
La rencontre s’est tenue en présence du ministre d’État de la Côte d’Ivoire, du ministre sénégalais de l’Enseignement supérieur, du secrétaire général du ministère de l’Agriculture, de l’Equipement rural et de la Souveraineté alimentaire (MAERSA), du gouverneur de Ziguinchor et de l’ensemble des acteurs de la filière cajou venus des pays africains ainsi que les partenaires techniques et financiers. Les représentants des ambassadeurs d’Allemagne et de l’Inde au Sénégal ont confirmé leur engagement à soutenir la filière en tant que partenaires techniques et financiers.
Les intervenants ont rappelé l’évolution du commerce de cajou dans le monde, les importations de volumes à partir d’Afrique. Le ministre de l’Enseignement supérieur de la Recherche et de l’Innovation, qui s’exprimait au nom du Premier ministre, Amadou Bâ, a dit l’intérêt que l’État du Sénégal accorde au développement du secteur de l’agriculture pour impulser son développement social et économique.
Moussa Baldé a rappelé les réformes « hardies » prises par l’État du Sénégal pour faire de la filière de l’anacarde un puissant levier de croissance à travers son industrialisation. Il a aussi rendu un vibrant hommage à ces milliers de femmes et jeunes qui, malgré la pénibilité du travail, apportent une valeur ajoutée inestimable à toutes les étapes de la chaîne de valeur
L’ancien ministre de l’Agriculture et de l’Equipement rural du Sénégal (2019/2022) a également décerné une mention spéciale aux exportateurs, aux agents économiques, aux partenaires techniques et financiers, bref à tous les opérateurs et sponsors qui ont facilité l’organisation de ce grand événement. Le président du conseil départemental de Kolda qu’il est a aussi réaffirmé la volonté du chef de l’État, Macky Sall, d’accompagner la filière pour consolider les bases d’une croissance durable stimulée par la filière anacarde. Au Sénégal, la chaîne de valeur anacarde a permis, selon le ministre Moussa Baldé, la création de 100 000 emplois répartis entre la production, la transformation et la commercialisation.
Nécessité de renforcer les bases d’une politique de promotion
En Afrique, la Côte d’Ivoire demeure le principal pays producteur de noix de cajou avec 720 000 tonnes par an. Ainsi, le Sénégal, qui cherche à s’inspirer du modèle ivoirien, a abrité la 17e conférence annuelle du cajou de l’African Cashew Alliance dont le thème portait sur « Durabilité de l’industrie du cajou africain : Comment évaluer le chemin parcouru et regarder vers l’avenir ? » « La filière de l’anacarde peut être un adjuvant à la souveraineté alimentaire tout en favorisant les exportations de la création adaptée de développement industriel. En matière d’anacarde, la Côte d’Ivoire a fait des bonds importants et a un niveau de production très élevé. Au Sénégal, notre production n’arrive pas à 100 000 T, mais nous avons fait beaucoup de progrès. Nous allons apprendre et ensemble, il y aura une saine compétition entre nous. C’est comme ça qu’on va booster l’anacarde. Avec le cajou, c’est des milliers d’emplois et beaucoup de revenus pour le monde rural au Sénégal », a soutenu le ministre de l’Enseignement Supérieur de la Recherche et de l’Innovation. Quant à son homologue ivoirien de l’Agriculture et du Développement rural, Kobenan Kouassi Adjoumani, faisant office aussi de président en exercice du Conseil international consultatif du cajou (Cica), il a estimé que la noix de cajou devrait pouvoir nourrir son homme et l’Afrique. Dans son discours, le ministre d’Etat ivoirien a estimé que le renforcement des bases d’une politique de promotion réussie du cajou en Afrique, est nécessaire. D’où le thème central retenu pour cette année : « Durabilité de l’industrie du cajou africain : Evaluer le chemin parcouru et regarder vers l’avenir ». « Avec ses 11 pays adhérents, le CICC détient aujourd’hui près de 53 % de la production mondiale de noix brutes de cajou. Malheureusement, seulement 10 % environ de cette production sont transformés sur place dans la plupart des pays membres producteurs. En Côte d’Ivoire, des efforts importants ont été faits et cela nous a permis d’améliorer ce taux de transformation locale qui est passé de 10 à 22% à fin 2022 », a indiqué le ministre Kobenan Kouassi Adjoumani, par ailleurs président de cette organisation. Signalons qu’une exposition des pays participantss’est tenue au premier jour de ces assises annuelles du cajou africain. Une manière pour les différents acteurs de la chaîne de montrer leur savoirfaire mais aussi de communiquer avec le public sur les défis et les opportunités de l’industrie du cajou en Afrique. Avec une faible teneur en matière grasse, aucune en cholestérol, une forte teneur protéique et une quantité importante de vitamines et de minéraux, les noix de cajou font partie des plus nutritives au monde.