LE PROGRAMME DE RECRUTEMENT DE 1 000 VOLONTAIRES LANCÉ
Grand importateur de produits alimentaires, le Sénégal est particulièrement exposé aux pratiques spéculatives qui alimentent l’inflation.

Le ministre de l’Industrie et du Commerce (MINCOM), M. Sérigne Guèye Diop, a officiellement lancé hier, mardi 18 mars, à Dakar, un vaste programme de recrutement de 1 000 volontaires de la consommation. Ces derniers auront pour mission principale de veiller au strict respect de la réglementation sur les prix et de renforcer la protection des consommateurs à travers le pays.
Grand importateur de produits alimentaires, le Sénégal est particulièrement exposé aux pratiques spéculatives qui alimentent l’inflation. Malgré les efforts du gouvernement pour stabiliser les prix, ces dérives persistent et affectent le pouvoir d’achat des citoyens. Pour y remédier, les autorités ont décidé de renforcer le contrôle des prix en mettant en place un réseau de magasins de régulation et en déployant des volontaires sur le terrain. Et c’est ce sens qu’un programme de recrutement de 1000 volontaires a été lancé hier, mardi 18 mars, à Dakar. «Nous avons pris la décision de recruter 1 000 jeunes volontaires, répartis dans les14 régions du pays, afin d’assurer un suivi rigoureux du respect des prix des denrées alimentaires », a déclaré M. Diop, précisant que les candidats doivent être âgés de 25 à 45 ans pour être éligibles à ce programme.
UN RECRUTEMENT TRANSPARENT ET ACCESSIBLE
Dans une volonté de transparence et d’accessibilité, une plateforme numérique a été mise en place pour faciliter les inscriptions des candidats. « Nous avons conçu un système informatique accessible à tous, qui sera opérationnel dès minuit ce mercredi », a-t-il annoncé. Malgré les mesures urgentes prises parle président de la République, M. Bassirou Diomaye Faye, pour alléger le coût de la vie, des cas de non-respect des prix réglementés continuent d’être signalés dans plusieurs régions, a souligné le ministre.
UN RENFORCEMENT DES EFFECTIFS DE CONTRÔLE
Les volontaires recrutés auront pour mission d’assurer « une présence effective sur le terrain et de défendre les intérêts économiques des consommateurs, en particulier ceux des populations les plus vulnérables », a-t-il insisté. Les services de contrôle du commerce, appuyés par ces volontaires, devront superviser plus de 60 000 établissements commerciaux sur l’ensemble du territoire national. Toutefois, le ministre a reconnu que les effectifs actuels des contrôleurs économiques sont insuffisants pour couvrir un pays de 18 millions d’habitants. « Malgré l’excellent travail accompli par nos agents, leur nombre reste limité à 200, ce qui justifie pleinement la nécessité de renforcer ce dispositif », a-t-il déclaré.
UNE MESURE SOCIALE POUR L’EMPLOI DES JEUNES
Au-delà de son rôle de régulation économique, ce programme constitue également une opportunité pour lutter contre le chômage des jeunes et l’émigration clandestine. « Nous sommes conscients qu’une rémunération mensuelle de 100 000 francs CFA, assortie d’une indemnité pour frais de communication, représente une aide précieuse pour nombre de jeunes en quête d’emploi », a-t-il ajouté.
DES AUXILIAIRES DE CONTRÔLE, NON ASSERMENTÉS
Le ministre a toutefois tenu à préciser le rôle de ces volontaires, en rappelant qu’ils ne disposent pas du statut de contrôleurs assermentés. « Ils ne sont ni inspecteurs ni agents des services de contrôle, mais des auxiliaires chargés d’observer, de signaler et de sensibiliser », a-t-il expliqué. A l’en croire , « seul un agent assermenté est habilité à établir des procès-verbaux ou à procéder à des saisies en cas d’infraction ».
Toutefois, « les volontaires auront la possibilité de visiter les commerces, de vérifier l’affichage des prix, de signaler toute irrégularité et de relever d’éventuels manquements aux règles d’hygiène et de tarification », a-t-il précisé.
Un accueil favorable des associations de consommateurs Lors de cette cérémonie de lancement, des représentants d’associations de défense des droits des consommateurs ont salué cette initiative gouvernementale. « Nous devons nous féliciter de cette mesure, qui permettra aux commerçants d’exercer leur activité en toute légalité, sans léser les consommateurs », a déclaré Dame Ndiaye, représentant de l’Union Nationale des Commerçants et Industriels du Sénégal (UNACOIS-Yessal). Ledit programme constitue ainsi une avancée majeure dans la lutte contre la vie chère et la préservation du pouvoir d’achat des citoyens.