SERIGNE MBAYE THIAM EN DÉFAUT DE GESTION
Le rapport de la Cour des comptes épingle l'ancien ministre de l'Education pour n'avoir pas assuré le financement adéquat de la stratégie genre du PAQUET pendant son mandat, malgré les sommes colossales investies
Le rapport définitif de la Cour des comptes relatif à l’audit de la mise en œuvre de la Stratégie genre du Programme d’Amélioration, de la Qualité, de l’Equité et de la Transparence dans le secteur de l’Education et de la Formation dénommée (PAQUET/EF) pour la période 2012-2018 a décelé des insuffisances ‘’notoires’’ liées au financement de la stratégie.
Ministre de l’Education nationale d’octobre 2012 à avril 2019, Sérigne Mbaye Thiam a été pris en défaut de gestion des ressources affectées au Paquet par le rapport de la Cour des comptes 2023. Durant la phase (2013-2015) du PAQUET, le secteur de l’éducation et de la formation a été financé à hauteur de 1748 milliards 335 millions de F CFA. Les ressources mises à sa disposition sont passées de 532 milliards 972 millions FCFA en 2013 à 576 milliards 266 millions en 2014 et 639 milliards 097 millions F CFA en 2015. Ce qui correspond à une « croissance annuelle moyenne de 6,2% », précise le rapport de la Cour des comptes 2023.
Toutefois, il est difficile voire impossible d’identifier dans ces ressources budgétaires la part affectée à la prise en charge de la stratégie genre du PAQUET/EF, et cela malgré les objectifs définis et les résultats attendus dans le programme.
Cette situation est observable aussi bien dans le budget du Ministère de l’éducation nationale (Men) que dans les crédits délégués aux inspections d’académie des régions et des inspections de l’Education et de la Formation des départements visités.
Selon les acteurs rencontrés, « il n’est pas alloué de ressources propres à la stratégie genre du PAQUET/EF puisque l’arbitrage budgétaire ne prend pas en compte les orientations inscrites dans la nouvelle planification budgétaire », mentionne le rapport de la Cour des comptes. Dans ces conditions, les ressources budgétaires allouées aux nouvelles priorités telles que le genre ne sont pas identifiables. Par conséquent, la mise en œuvre des stratégies visant à réduire les inégalités dans le secteur est pratiquement impossible.
Il est en outre relevé que les ressources destinées à la politique genre proviennent essentiellement des partenaires techniques et financiers notamment de la coopération italienne, principal bailleur du PAEF, projet qui œuvre spécifiquement pour la scolarisation des filles, et de l’ACDI qui finance les activités liées à la promotion des enseignantes à des postes de responsabilité.