IL FAUT REVOIR GLOBALEMENT LES EXAMENS ET CONCOURS
Le Directeur exécutif de la Cosydep est formel. Pour Cheikh Mbow, le système éducatif a besoin d’évaluations fiables des apprentissages afin de soutenir les parcours scolaires des élèves.
Le Directeur exécutif de la Cosydep est formel. Pour Cheikh Mbow, le système éducatif a besoin d’évaluations fiables des apprentissages afin de soutenir les parcours scolaires des élèves. Et pour cela, il demande une réflexion globale et holistique permettant d’aller vers une refondation du système éducatif et surtout de revoir globalement les examens et concours dans la perspective de la révision des curricula.
Pensez-vous que la communalisation du Bfem remet en cause la crédibilité de l'examen du Bfem ?
La réforme du Bfem en 2011 s’est justifiée, entre autres, par la nécessité d’alléger son déroulement. Il était affirmé que le BFEM reste toujours caractérisé par sa lourdeur aussi bien aux plans financier, matériel et humain et par sa durée du fait surtout de la double correction. L’allègement a engendré une élimination de la double correction ce qui peut atténuer la qualité et l’objectivité de l’évaluation. La localisation des correcteurs qui corrigent les copies de leurs propres élèves est perçue comme étant un facteur qui peut nuire à la qualité et la fiabilité des résultats. Les zones qui enregistrent les meilleurs résultats au BFEM ne maintiennent pas toujours leur rang au Bac. Au total, il urge d’engager une réflexion de fond sur la fiabilité des données enregistrées lors de cette évaluation, en questionnant les conditions de son organisation.
Votre réflexion sur les examens et concours en vue ?
A quelques semaines du concours d’entrée en 6e, des examens du CFEE, du Bac et du BFEM, il est important de réinterroger notre système d’évaluation puisqu’il permet d’apprécier la qualité et l’efficacité de notre système d’enseignement. Il faut avouer que les systèmes éducatifs ont besoin d’évaluations fiables des apprentissages afin de soutenir les parcours scolaires des élèves, de garantir la souveraineté en matière de production de données à caractère scientifique en vue de se préparer aux exercices de comparaisons nationales, régionales et internationales. Il reste aussi clair que chaque élève doit bénéficier des meilleures conditions d'enseignement, ce qui contribue à garantir une égale chance de réussite à tous les enfants. La réussite doit être la règle ; l'échec l'exception. Ces préoccupations invitent à adresser profondément la problématique liée à l’actualisation du dispositif d’évaluation dans une logique de pédagogie de la réussite, de renforcement du dispositif d’orientation pour intégrer les profils, les talents et aptitudes mais aussi de cohérence du dispositif organisationnel en plus de l’exigence de réinterroger le FAEC (Fonds d’Appui aux Examens et Concours).
Que proposez-vous aux autorités afin de rendre beaucoup plus fiables les examens, en particulier le Bfem ?
Je pense qu’il faut une réflexion globale et holistique. Il faut lancer le processus de refondation du système éducatif, revoir globalement les examens et concours dans la perspective de la révision des curricula, repenser la pertinence du concours d’entrée en 6e en lien avec les exigences d’un cycle fondamental, envisager l’académisation de l’examen du CFEE en tenant compte du niveau culturel de notre pays. Pour ce qui est du BFEM qui sanctionne la fin du cycle fondamental, il faudra réfléchir aux conditions d’une plus grande responsabilisation des académies dans l’organisation et envisager la possibilité d’une réforme qui revalorise à la fois les apprentissages ponctuels et les évaluations formatives. Pour cet examen, il semble nécessaire de maintenir le principe de la double correction pour garantir la fiabilité des résultats de l’évaluation et éviter toute forme de concurrence entre académies.