LA FATWA DE SERIGNE MOUNTAKHA
Désormais, le seul enseignement islamique permis à Touba est celui qui s’inspire des recommandations du fondateur du mouridisme, Serigne Touba. C’est ce qu’a indiqué hier le khalife général des mourides dans une déclaration.
Désormais, le seul enseignement islamique permis à Touba est celui qui s’inspire des recommandations du fondateur du mouridisme, Serigne Touba. C’est ce qu’a indiqué hier le khalife général des mourides dans une déclaration. Serigne Mountakha Mbacké a également expliqué que cette directive est valable pour les mosquées implantées dans la cité religieuse.
Ceux qui veulent pratiquer un autre islam ou enseigner des connaissances islamiques différentes de ce qu’a recommandé Cheikh Ahmadou Bamba ne sont pas les bienvenus à Touba. C’est ce qui ressort de la déclaration du khalife général des mourides, Serigne Mountakha Mbacké qui semble prendre cette mesure pour barrer la route à ceux qui ont implanté des mosquées dans la cité religieuse et qui sont hostiles au mouridisme, et à certains maîtres coraniques de la ville sainte qui enseignent des doctrines contraires à celle du fondateur du mouridisme
«Touba est une localité qui marche en fonction du ndigël. Donc les gens qui ont appris l’Islam et qui veulent l’enseigner ici dans la cité religieuse doivent d’abord chercher à connaître Serigne Touba et ses recommandations. Parce que le seul enseignement religieux qu’on accepte à Touba est celui de Cheikh Ahmadou Bamba. L’enseignement de Serigne Touba englobe tout. Il ne laisse rien au hasard. Ça suffit largement pour suivre le chemin tracé par Dieu», a-t-il déclaré, invitant les mourides et ceux qui viennent à Touba pour ouvrir des écoles coraniques ou construire des mosquées à s’en tenir à sa directive. Le patriarche de Darou Miname a précisé qu’il est prêt à tout, même à y laisser sa vie, pour que cela soit respecté. Face aux récalcitrants, Serigne Mountakha promet de travailler en étroite collaboration avec les autorités étatiques pour le respect de sa directive. «La tenue des mosquées répond aussi à des exigences. Nous attachons du prix au respect de ces prescriptions. Et ce sera au prix de nos vies. Nous prévoyons d’agir face aux contrevenants avec l’aide des sévices de l’État.Nous ne badinerons pas», a-t-il ajouté
Avertissement d’Antoine Diome Cette déclaration du khalife général des mourides intervient quelques jours après celle du ministre de l’Intérieur expliquant que l’Islam confrérique est en danger au Sénégal. Représentant de l’Etat à la cérémonie officielle du Gamou à Tivaouane, Antoine Diome avait fait savoir : «Il y a des menaces qui pèsent sur l’Islam confrérique. Il y a certaines personnes qui critiquent les familles religieuses. Et pourtant s’il n’y avait pas ces illustres hommes comme El Hadj Malick Sy, l’Islam n’aurait pas connu cette expansion et son succès éclatant qu’on connait. S’il n’y avait pas ce modèle de pratique de l’Islam, on n’aurait sans doute pas développé le culte de la compréhension, de la tolérance et de paix au Sénégal. Sans cet Islam confrérique, on n’aurait pas ce sens d’acceptation des différentes religions existantes»
Le premier flic du Sénégal avait estimé qu’il est possible de défendre ses convictions religieuses sans pour autant blesser autrui et que l’Etat doit veiller à ce que chacun puisse librement exprimer sa foi. «Il est du devoir de l’Etat mais également de chaque Sénégalais de défendre sa foi par la connaissance, l’abnégation et le sens de l’engagement. L’enseignement d’El Hadj Malick Sy nous a permis de connaître le Prophète. L’université de Maodo est reconnue de tous. Il s’agit d’un grand homme de Dieu qui a participé de manière remarquable à l’expansion de la religion musulmane en implantant ses Muqadams partout», a-t-il dit.
Selon lui, les Sénégalais doivent puiser dans les enseignements des guides religieux pour acquérir des connaissances et que pour cela, le gouvernement a fait des investissements dans les cités religieuses. «Pour appuyer les villes religieuses, il faut les doter d’infrastructures destinées au savoir, de logements, entre autres où ils peuvent se retrouver pour échanger et pratiquer leur religion ; c’est dans ce sens que ces édifices ont été construits», a-t-il indiqué.