LA PLUPART DES ÉCOLES AVAIENT DONNÉ CONGÉ À LEURS ÉLÈVES CE JEUDI
L’audience d’hier, qui opposait le leader du parti Pastef, Ousmane Sonko, au ministre Mame Mbaye Niang qu’il accuse de détournement de 29 milliards, a perturbé les enseignements-apprentissages dans presque toutes les écoles

Selon Ndongo Sarr du Cusemss :«il faut sécuriser le pays. Sans quoi, l'école sera immanquablement touchée».
L’audience d’hier, qui opposait le leader du parti Pastef, Ousmane Sonko, au ministre Mame Mbaye Niang qu’il accuse de détournement de 29 milliards, a perturbé les enseignements-apprentissages dans presque toutes les écoles où les cours ont été suspendus. Le syndicaliste Ndongo Sarr du Cusemss demande plus de sécurité dans le pays afin d’éviter un embrassement généralisé qui ne pourrait pas épargner l’école.
L’école sénégalaise, publique comme privée, a connu hier des perturbations dansles enseignements-apprentissages. En effet, les parents ont choisi de retenir leurs enfants à la maison. Beaucoup d’établissements scolaires avaient d’ailleurs pris les devants pour suspendre les cours pendant au moins deux jours, mercredi et jeudi. A l’origine de cette perturbation scolaire : le procès opposant le leader du parti d’opposition Pastef, Ousmane Sonko, au ministre du Tourisme, Mame Mbaye Niang.
Un procès marqué par plusieurs manifestations, notamment à Dakar où les cours ont vaqué dans la plupart des établissements scolaires. C’était le cas dans des écoles privées comme l’école Sainte Marie de Hann, l’Université catholique d’Afrique de l’Ouest (Ucao) et l’Institut supérieur de Gestion (Isg) qui ont annoncé à la veille du procès leur décision de donner congé à leurs élèves, aux enseignants et au personnel administratif. Ce, pour protéger les élèves et leurs personnels enseignants et administratifs. «Pour des raisons de sécurité, les cours seront suspendus le mercredi 15 mars 2023 à partir de 12 heures et le jeudi 16 mars 2023 toute la journée. La reprise des cours est prévue le vendredi 17 mars à 8 heures». C’est ce que dit la note signée par le directeur des Cours Sainte Marie de Hann, André Sonko, et qui a été adressée aux parents d’élèves. Comme si les écoles privées s’étaient passé le mot d’ordre de «repos forcé», la même décision a été prise à l’université catholique d’Afrique de l’Ouest (Ucao Saint Michel) par son directeur général, Dr Jean Marie Latyre Sène. Qui avait très tôt notifié aux parents d’élèves sa décision. «En raison de la situation sécuritaire qui prévaut actuellement, la haute direction a décidé de faire vaquer les cours pour la journée du jeudi 16 mars 2023. La reprise des cours est prévue pour le vendredi 17 mars à 8 heures», pouvait-on lire dans un communiqué. Une décision valable pour tout le personnel de l’Ucao et de l’Institut supérieur de gestion.
Ces écoles ont pris les devants en annonçant, dès la veille du procès, une suspension des cours pour au moins deux jours. Ce, pour parer à tous éventuels troubles liés aux manifestations de l’opposition. Ce ne sont pas les seuls établissements scolaires qui ont pris cette décision de faire vaquer les cours. Presque partout dans Dakar, les cours ont été suspendus ou simplement écourtés dans certaines écoles. Les écoles françaises et américaines avaient elles aussi demandé çà leurs élèves de rester chez eux. Même chose dans les établissements publics à l’image de l’école élémentaire Amadou Racine Ly de l’unité 15 des Parcelles Assainies. Ici, la direction de l’école des touts petits, section Parcelles Assainies unité 15, a libéré les enfants plus tôt que prévu. A l’élémentaire, alors qu’ils devaient reprendre le chemin de l’école pour les cours de l’après midi, les enfants ont été priés de rester à la maison. Un choix bien justifié, selon le secrétaire général du cadre unitaire des syndicats du moyen et secondaire du Sénégal, Ndongo Sarr. «Avec l’incertitude sur le plan sécuritaire, nous comprenons parfaitement que des parents retiennent leurs enfants à la maison ou que quelques administrations d’établissements libèrent les potaches pour éviter qu’ils ne soient pris en otage», explique-t-il. Mais ces jours, demi-journées ou quelques heures de cours ratés n’agréent guère le syndicaliste qui s’en désole. M. Sarr dit tenir les autorités pour «seules responsables» de cette situation. Une situation qui, au-delà d’une journée de perturbation constatée et vécue, pourrait constituer, d’après ses dires, «un risque réel d’embrasement généralisé» dans le pays si, dit-il, les libertés démocratiques sont piétinées».
Selon toujours le secrétaire général du Cusemss, le risque d’embrasement pourrait être une fatalité pour l’école «si, de ce fait, des enseignants sont arrêtés et emprisonnés. Et si, au lieu de prendre en charge les préoccupations d’acteurs du système, des Inspections d’académie ( I a ) menacent de couper leurs salaires». Il pense que, par delà l’école, c’est le pays tout en entier qu’il faut sécuriser. «Sans quoi, dit-il, l’école sera immanquablement touchée», a-t-il prévenu.