LA RECETTE MAGIQUE DE EL HADJ IBRAHIMA SALL
Crise de l’école sénégalaise
«La priorité de notre pays devrait être l’école.» C’est ce qu’a fait savoir l’ancien ministre du Plan sous le régime du Président Diouf, samedi dernier lors d’un panel organisé par le Grand cadre des syndicats d’enseignants sur l’avenir de l’école sénégalaise.
Selon El Hadj Ibrahima Sall, le Sénégal ne deviendra pas émergent par la construction de ponts, mais par «une école qui va produire des élèves qui seront à même de porter les intérêts de notre pays».
Analysant les problèmes de l’école, il donne sa recette : Il faut avoir des enseignants valorisés, engagés, motivés, compétents et exemplaires. «Si nous ne réunissons pas ces 5 valeurs, le Sénégal restera à genoux. Le premier problème, c’est la valorisation et c’est la société qui donne la valeur. Cela veut dire que l’école va voir son destin se jouer non seulement en elle et en dehors. L’école n’a pas d’extérieur. Son problème, c’est que la société est malade», a-t-il souligné.
Après avoir diagnostiqué les maux de l’école, le président du parti Demain la République estime qu’«il faut politiquement ouvrir l’école à la société et faire comprendre à l’ensemble de la société que la priorité de notre pays, c’est l’école».
De même, El Hadj Ibrahima Sall soutient que «les enseignants comme les médecins qui sont dans les hôpitaux sont les priorités en termes de revenus et de statut». «Il nous faut un Code de l’éducation nationale pour refixer les questions de gouvernance, expliciter les obligations et les droits de l’enseignant. Et à partir de ce moment-là, on peut vivre dans un cadre structuré qui permettra d’avoir un rapport sur les notions et conditions de travail des enseignants», a-t-il recommandé.
Considérant le métier d’enseignant comme l’un des plus nobles, l’ancien ministre soutient qu’il n’a pas le droit de réagir comme un ouvrier. «Moi si vous me voyez enseigner jusqu’à présent, c’est parce que c’est un métier où nous rendons service à l’humanité. La question de l’engagement est importante et il faut qu’on regarde tout cela de près et que l’action syndicale des enseignants soit encadrée autour d’une certaine honorabilité et une certaine dignité que vous confère déjà le métier», a-t-il dit.
Selon lui, «même si la société est en retard et qu’elle est complétement perdue, elle se cherche et que les autres politiques sont en train d’allouer les ressources dans des secteurs qui ne sont pas des priorités pour la société», les enseignants ne doivent pas avoir recours à la rétention des notes.
Revenant sur les revendications, M. Sall soutient «qu’il faut toujours bien négocier et poser ses revendications». «Je ne comprends pas que les assises aient été tenues et qu’il y ait un Conseil présidentiel, des accords et que les points ne soient pas hiérarchisés. Je ne vois pas comment on peut signer des accords et qu’il n’y ait pas des échéanciers derrière ? Parce qu’à chaque budget, il peut être différé», a-t-il déclaré.