LES ACTEURS EXIGENT UN SUIVI DE LA RÉGLEMENTATION DES FRAIS D'ÉTUDES SCOLAIRES
Les établissements privés et publics vont-ils appliquer à la lettre l'arrêté interministériel portant réglementation des frais d'inscription et d'études dans les établissements d'enseignement et de la formation professionnelle et technique ?
Le gouvernement du Sénégal avait publié un arrêté interministériel portant la réglementation des frais d'inscription et d'études dans les établissements d'enseignement et de la formation professionnelle et technique. Ainsi, à deux semaines de la rentrée des classes prévue le 5 octobre prochain, les parents d'élèves et les organisations syndicales tirent la sonnette d'alarme.ils invitent le gouvernement à veiller à l’application stricte de la mesure. ils demandent toutefois des compensations pour garantir le fonctionnement des établissements.
Les établissements privés et publics vont-ils appliquer à la lettre l'arrêté interministériel portant réglementation des frais d'inscription et d'études dans les établissements d'enseignement et de la formation professionnelle et technique ? C'est la question que se posent beaucoup de pères de famille. De l'avis du président des associations des parents d’élèves et étudiants du Sénégal, Unapees l’application de cette mesure ne devrait pas poser un problème.
« Nous avions toujours dit que les frais d’inscription étaient très élevés et ne pouvaient pas permettre à un père de famille, quelquefois avec 5 enfants, de s’acquitter de ces frais d’inscription qui sont d’ailleurs gratuits, compte tenu de la constitution qui dit que l’éducation est gratuite. C’est pourquoi nous avons salué cette mesure. Cependant, dans la mise en œuvre, nous attendons que le gouvernement se détermine en mettant l’information de façon officielle afin que les parents puissent être informés avant le démarrage des inscriptions», affirme le président de l’Unapees. Conscient par ailleurs des lourdes charges dans certains établissements, plus particulièrement dans le privé, Abdoulaye Fané demande à l’Etat de faire des compensations pour appuyer ces établissements dans certaines dépenses. «La mesure peut poser un problème si l'État ne tient pas en compte le fonctionnement des établissements, notamment la prise en charge des salaires et des personnels ; un montant de 5000 mille francs ne peut pas suffire. C’est pourquoi nous proposons que le gouvernement puisse compléter ce montant au niveau des établissements pour pouvoir prendre en compte les dépenses liées au fonctionnement de ces établissements », ajoute monsieur Fané. A l’en croire, les parents d’élèves sont en train de travailler d’arrache-pied pour une application stricte de la mesure. «Au mois de juillet, nous avions rencontré la directrice de cabinet du ministre de l’Éducation nationale. Lors de cette réunion, on a posé cette question sur la table, afin que l’on s’y attelle le plus rapidement possible parce qu'il y a toujours une confusion sur le montant d’inscription. Donc, il est temps que les autorités éclairent la lanterne des Sénégalais par rapport à cette question», indique le président de l’Unapees.
NDONGO SARR : «LA MESURE PEUT IMPACTER NÉGATIVEMENT LE FONCTIONNEMENT DE NOS ÉCOLES»
Le Secrétaire général du Cadre unitaire des syndicats d’enseignants du moyen-secondaire (Cusems) estime, pour sa part, que le gouvernement est dans le populisme. «A mon sens, ils font dans la communication. Autre chose : tout le monde sait que dans nos établissements, on a des difficultés de ressources pour gérer nos écoles quand le budget de l'État ne tombe plus et que les ressources additionnelles qui feraient fonctionner les établissements sont amoindries du fait de ces mesures et qui semblent aller dans le sens d’alléger la charge des parents d’élèves», regrette le syndicaliste. A ses yeux, cette mesure peut aboutir à des conséquences graves pour le fonctionnement des établissements. «ce sont des ressources qui vont manquer à l'école et qui auront un impact négatif sur le fonctionnement des établissements. Sous ce rapport, nous avons un réel problème que nous dénonçons», souligne Ndongo Sarr.
Pour lui, si le gouvernement cherche à alléger la charge des parents en réduisant les frais d'inscription, il faudrait une compensation qui permettrait de garantir les montants alloués au fonctionnement des établissements. A souligner que dans l’arrêté interministériel signé par le ministre de l’Éducation nationale Cheikh Omar Hanne, le ministre de l’Enseignement supérieur Pr Moussa Baldé et leurs homologues du Commerce et de la Formation professionnelle, les frais d’inscription sont fixés à trois mille (3 000) francs CFA dans les établissements d’enseignement public moyen et secondaire général. Ils peuvent être portés à cinq mille (5 000) francs au maximum sur décision du Conseil de gestion de l’établissement.
LES FRAIS D’INSCRIPTION FIXÉS ENTRE 3 000 ET 5 000 CFA DANS LES CEM ET LYCÉES
Pour les établissements de formation professionnelle et technique, les frais d’inscription dans les lycées d’enseignement technique etles centres de formation professionnelle sont fixés pour le Certificat d’aptitude professionnelle à 15 000 F CFA par apprenant, le brevet d’études professionnelles à 20 000 F CFA, le Brevet de technicien à 25 000 F CFA, le Baccalauréat technique, 25 000 F CFA et le brevet de technicien supérieur, 35 000 F CFA. S’agissant des établissements privés d’enseignement préscolaire, élémentaire, moyen et secondaire général, les frais de scolarité de tous sont baissés de 10% par rapport aux tarifs appliqués au cours de l’année académique 2021-2022, sous réserve de l’application d’un montant minimal déterminé ci-après : 2 500 francs CFA pour l’enseignement préscolaire, 3 000 francs CFA pour l’enseignement l’élémentaire, 4 000 francs CFA pour l’enseignement moyen et 5 000 francs CFA pour l’enseignement secondaire.
En ce qui concerne les frais de scolarité des établissements privés de l’Enseignement supérieur, ils ont baissé pour les apprenants de nationalité sénégalaise ou originaire de l’Union Économique et Monétaire Ouest Africaine de 10% dans la région de Dakar, 5% dans les autres régions du pays et 5% pour les établissements privés de l’Enseignement supérieur du secteur de la santé sur tout le territoire national. Il est interdit aussi à tout établissement d’enseignement préscolaire, élémentaire, moyen et secondaire général, supérieur ou de la formation professionnelle et technique, de subordonner la fourniture de ses services au paiement de frais de scolarité par l’apprenant.