VERS UNE ANNEE SCOLAIRE 2023-2024 À RISQUE
Une année scolaire 2023-2024 mouvementée : voilà ce à quoi risque de se confronter l’école sénégalaise
Une année scolaire 2023-2024 mouvementée : voilà ce à quoi risque de se confronter l’école sénégalaise. Pour cause, à côté des menaces des syndicats d’enseignants comme le Saemss qui invitent l’Etat à satisfaire dare-dare ses principaux points revendicatifs signés d’accord partie, on retrouve une autre chape de plomb qui pourrait hypothéquer la tenue d’une année scolaire normalisée. L’on s’achemine en effet vers une élection présidentielle sous fond de fortes tensions.
L’année scolaire qui se profile risque d’être à coup sûr mouvementée. Pour cause, malgré les efforts accomplis de part et d’autre, un certain nombre de problèmes majeurs reste encore en suspens. Parmi ceux-ci, les lenteurs notées dans la satisfaction des points de revendications signés d’accord partie entre les syndicats d’enseignants et l’Etat. « Nous tenons à rappeler au Gouvernement du Sénégal que si des solutions urgentes ne sont pas apportées pour abréger les souffrances des enseignants décisionnaires, le syndicat fera de cette question son principal cheval de bataille dès la prochaine rentrée des classes », a tenu à avertir au cours du week-end écoulé le secrétaire général national du Syndicat autonome des enseignants du moyen secondaire, El hadji Malick Youm. Il s’exprimait, le samedi 19 août, lors de réunion d’évaluation de l’organisation syndicale.
Selon M Youm qui étalait les points de friction : « En ce qui concerne la révision du statut des décisionnaires, au sortir de la rencontre technique du 26 juillet 2023 avec le ministère de la Fonction publique, nous fustigeons le dilatoire du gouvernement sur la signature du décret 74-347 du 12 avril 1974 modifié et le louvoiement sur la rétroactivité ». Non sans manquer de mettre en garde « le Gouvernement du Sénégal contre toute forme de retard ou d’exclusion dans le cadre du déroulement de la formation diplômante des enseignants à la FASTEF et dans les autres structures. »
Pour rappel, après près de trois mois de grève au début de l’année scolaire écoulée, le gouvernement et les syndicats d’enseignants avaient trouvé un accord le 26 février 2022. Sur ce, un Comité de suivi de l’accord composé de représentants du gouvernement, des syndicats d’enseignants, de la société civile, de la présidence de la République et du Haut Conseil du dialogue social avait été mis en place. Et le 18 juillet, lors de la convocation du Comité de suivi des accords, des engagements dynamiques avaient été souscrits pour arriver à la satisfaction des revendications des enseignants. Des acteurs sui restent sur le qui vive à l’approche de la rentrée des classes.
L’autre élément qui pourrait hypothéquer la tenue d’une année scolaire normalisée est le contexte politique. En effet, le Sénégal s’achemine vers une élection présidentielle en février prochain. Un scrutin parti pour être organisé sur fond de tensions entre le pouvoir et l’opposition. Pour cause, le Sénégal s’est engouffré dans une crise juridico-politique qui a déjà fini de secouer vigoureusement le système éducatif et cela à tous les niveaux. Comme l’ont démontré la paralysie des enseignements/ apprentissages, après la condamnation de l’opposant Ousmane Sonko dans le procès dit Sweet Beauty, le saccage des écoles, la fermeture des universités publiques et la suspension des cours dans plusieurs villes du pays. La forte tension qui ne s’apaise pas au sein du sérail politique risque, si l’on n’y prend pas garde, de perturber sérieusement le déroulement des enseignements-apprentissages, surtout avec cette année électorale marquée par u scrutin présidentiel à très fort enjeu.