CAROLINE FAYE, LA PREMIÈRE DÉPUTÉE DU SÉNÉGAL
Née à Foundiougne, elle a consacré sa vie à l’éducation et à la formation de ses concitoyens sur tout ce qui touche à la promotion sociale de la femme sénégalaise
Si depuis le tournant de l’an 2000, les différentes législatures comptent presque autant d’hommes que de femmes, parité oblige, l’histoire retient que Caroline Faye est la toute première femme à siéger à l’Assemblée nationale sénégalaise. C’était entre 1963 et 1968 lors de la deuxième législature. Née à Foundiougne, Caroline Faye a consacré sa vie à l’éducation et à la formation de ses concitoyens sur tout ce qui touche à la promotion sociale de la femme sénégalaise. Institutrice de formation, elle est sortie de l’Ecole normale des jeunes filles de Rufisque en 1945. Mais elle attendra dix ans pour obtenir son diplôme d’institutrice parce qu’elle avait refusé de se faire examiner par des «inspecteurs coloniaux arrogants». Son diplôme en poche, elle enseigne à Louga, Thiès, Mbour, avant de diriger l’Ecole des jeunes filles de cette localité jusqu’en 1962.
C’est en 1952 que Caroline Faye fait son entrée en politique. Son objectif, amener les femmes des campagnes à s’intéresser à la politique. Ainsi, dès 1951, Caroline Faye crée des associations féminines. Elle sillonne le pays en allant de village en village pour lancer un appel aux paysans analphabètes. Elle les incite à s’organiser et à s’employer activement en vue d’une amélioration de leurs conditions de vie. En 1963 donc, Caroline Faye est élue députée. Elle y occupera les fonctions de présidente de la Commission des affaires sociales, de la fonction publique et du travail. Fort de ses dix mandats, elle a été, en 1973, la seule femme à avoir siégé dans la Commission pour l’étude du projet de loi portant Code de la famille. Elle a été également la première femme ministre sous Senghor. Elle a été vice-présidente du Conseil national des femmes de l’Union progressiste sénégalaise (Ups) en 1964. Caroline Faye est la veuve de l’ancien maire de Mbour, Demba Diop, assassiné en 1973. En hommage à son parcours politique, son nom a été donné au grand stade de la ville de Mbour.
(Source : ‘’Cahiers de l’Alternance’’ du Cesti, édition 2011)