CES GOULOTS A L’EPANOUISSEMENT DES ADOLESCENTS ET DES JEUNES
Infections sexuellement transmissibles, grossesses et mariages précoces, violences domestiques, Les adolescents et les jeunes font face à d’énormes problèmes de santé.
Le 2e forum international sur la santé de la reproduction des adolescents et des jeunes (Sraj) a commencé depuis hier. Initiatrice de la rencontre, l’Ong Acdev espère qu’elle va contribuer à l’amélioration de l’accès des adolescents à des services complets de santé de la reproduction et adaptés à leurs besoins et préoccupations
Les adolescents et les jeunes font face à d’énormes problèmes de santé. Beaucoup d’entre eux ne sont pas conscients des maladies et infections qui les guettent. D’où le forum international qui leur est dédié pour parler des infections sexuellement transmissibles (Ist), les grossesses précoces et les violences domestiques. Au Sénégal, les résultats des dernières enquêtes démographiques et de santé (2017 et 2019) révèlent le taux encore élevé de mariages d’enfants et d’adolescents qui est à 30.5 ; le taux de grossesses précoces est estimé à 13,8%, la prévalence des infections sexuellement transmissibles est à 16,5% chez les adolescents âgés entre 15-19 ans et 29,3% chez les jeunes de 20-24 ans ; la prévalence des violences domestiques ou sexuelles chez les filles de 15-24 ans est de 28%.
LES JEUNES PRONENT UNE EDUCATION COMPLETE A LA SEXUALITE
Au Sénégal, la faiblesse courante des niveaux d'instruction, la vulnérabilité économique, les pesanteurs socioculturelles et certaines lois et politiques nationales entravent une bonne promotion de la Santé de la reproduction des adolescents et des jeunes, l'utilisation et la prestation de services de SRAJ. A cela s’ajoute le faible niveau de connaissances des adolescents sur les droits en santé sexuels et reproductifs (DSSR). L'accès et les taux limités d'utilisation de services de santé de reproduction et des méthodes contraceptives rendent donc nécessaire l'établissement d'une éducation complète à la sexualité (ECS) ainsi qu'un accès à des services de SRAJ de qualité. Directeur de la santé mère-enfant, Dr Amadou Doucouré affirme que la santé de l’adolescent constitue un enjeu stratégique pour l’atteinte des objectifs de développement durable. «La santé durant l’adolescence a un impact à toutes les étapes de la vie.
Ainsi, l’Etat a fait de la santé de l’adolescent une priorité de premier ordre, matérialisée à travers la promotion du capital humain de qualité, un des piliers fondamentaux du PSE», indique-t-il. Malgré les avancées notées dans la prise en charge des adolescents, il reste beaucoup de défis. Il s’agit de «la recherche-action, le financement, la coordination et les synergies entre les différents secteurs, l’amélioration de l’accès à l’information appropriée et aux soins adaptés aux besoins des adolescents et à une information de qualité à travers une communication intégrée. S’y ajoute l’amélioration de l’environnement social, législatif et réglementaire sur les sujets concernant les adolescents et la prise en charge holistique prenant en compte dans sa globalité les problèmes inter reliés de santé de la reproduction, de violences basées sur le genre, de santé mentale, avec un accent mis sur la prévention».
Représentant les jeunes, Arona Sow plaide pour une éducation sexuelle complète. Selon lui, pour des millions de jeunes du monde entier, le début de l’adolescence amène non seulement des changements corporels mais aussi de nouvelles formes de vulnérabilité aux violations des droits de la personne dans les domaines de la sexualité, du mariage ou de la grossesse. «Des millions de filles sont forcées à des relations sexuelles non consenties, ce qui les met en danger de grossesse non désirée, d’avortement et d’accouchement à risque ainsi que de contraction d’infections sexuellement transmissibles notamment le VIH», indique-t-il.
A l’en croire, la SRAJ doit être défendue, et cela passe notamment par l’accès à une éducation sexuelle complète. Pour sa part, le Directeur exécutif de l’Ong Acdev, Dr Cheikh Tidiane Athie souligne que pendant 12 années, son organisation permis à plus de 3 500 participants de plus de 21 pays de bénéficier de formations et d’expériences enrichissantes partagées avec plus de 200 chercheurs, professeurs d’université, des professionnels de santé et gestionnaires de programmes et de projets venant de plusieurs pays d’Afrique, d’Europe et du Canada. Selon lui, l’objectif du forum est de faire le lien entre action et recherche et de répondre à des problématiques concrètes en favorisant une réflexion et des échanges autour d’expériences originales.