HUIT DAMES QUI FONT HONNEUR AU SÉNÉGAL
Marième Faye Sall, Seyda Mariama Niasse, Pr Fatou Sow Sarr, Ramatoulaye Diagne Mbengue, Cousson Traoré Sall, Anta Mbow, Sibeth Ndiaye, Fatma Samoura - Les femmes sortent de l'ombre
Elles ont eu des parcours académiques différents. Mais chacune de ces femmes apporte sa pierre à l’édification de la nation par son savoir-faire et son engagement.
MARIEME FAYE SALL, PREMIÈRE DAME DU SÉNÉGAL
Après avoir contribué à faire élire son mari Macky Sall à la présidence de la République, Marième Faye Sall a créé la fondation «Servir le Sénégal» dirigée par des compétences bénévoles. Depuis, cette organisation œuvre dans l’humanitaire. La native de Saint Louis avait l’intention de suivre des études d’électronique après son baccalauréat avant de décider de se consacrer à l’éducation de ses enfants. Très écoutée par le président de la République, elle est considérée comme le mentor de certains membres du Gouvernement à l’image de Mbagnick Ndiaye qui n’ont pas hésité à dire qu’ils doivent leur nomination à la Première Dame.
SEYDA MARIAMA NIASSE
Fille du vénéré marabout Cheikh Ibrahima Niasse, Seyda Mariama Niasse a vu le jour le 12 décembre 1934 à Kossy dans le Sine Saloum. Elle a grandi à Médina Baye où elle a intégré l’école coranique à l’âge de 5 ans. Après avoir fait ses premières humanités avec Rabani et Ahmadou Thiam, deux instituteurs connus et reconnus à Médina Baye à l’époque, elle va parfaire son éducation auprès de BayeNiasse.Après ses études, elle se marie avec un notable deDakar du nom de Ahmadou Kane avant d’ouvrir sa première école coranique en 1951 qui, depuis, a connu une ascension fulgurante pour donner aujourd’hui naissance au célèbre institut Seyda Mariam Niasse. Aujourd’hui âgée de 84 ans, la pieuse Seyda Mariam Niasse se nourrit du coran et œuvre pour la promotion de la femme. Elle rappelait récemment dans une interview que «Dieu est le premier à avoir honoré la femme, car dans le Coran il y a un verset exclusivement dédié aux femmes. La femme est d’abord une école. Donc, elle doit savoir éduquer ses enfants, quelles que soient ses activités. Cela ne doit poser aucunement un problème. Je lui conseille juste de s’acquitter de ses devoir d’épouse et surtout de mère».
PR FATOU SOW SARR, DIRECTRICE DU LABORATOIRE GENRE DE L’UCAD
Maître de conférences à l’Ifan où elle dirige le laboratoire genre, Pr Fatou Sow Sarr est de tous les combats de nature à faire évoluer la condition de la femme. Celle qui a été honorée en 2013 par l’Université de Boston et le Centre Pan African Congrese de la dite Université pour le travail qu’elle abat au Sénégal et partout dans le monde, a soutenu deux thèses de doctorat. La première en anthropologie et sociologie du politique à l’université Paris XIII en 1991, et la seconde en politiques sociales à l’université de Laval au Canada en 1998. Elle est la première femme à avoir institutionnalisé de manière définitive le genre dans l’espace universitaire séné- galais avec la création, en 2003 à l’Ifan, du premier Laboratoire de recherche chargé spécifiquement d’étudier scientifiquement des questions relatives au Genre. Le Pr Fatou Sow Sarr est une militante active de la cause féminine, puisqu’elle est la coordinatrice nationale du Caucus des femmes leaders pour la parité. Il s’agit d’une structure de veille et d’alerte mise en place pour la vulgarisation de la loi sur la parité et le suivi de son application dans les diverses instances concernées. Elle participe aussi à la formation et à l’outillage des femmes leaders politiques avec l’élaboration de grille d’analyse sur certains indicateurs sociaux en vue de leur faciliter la construction d’argumentaires politiques solides en temps de campagnes électorales.
RAMATOULAYE DIAGNE MBENGUE, RECTEUR DE L’UNIVERSITÉ DE THIÈS
Elle est la première femme à occuper les fonctions de Recteur d’université au Sénégal. Professeur titulaire de philosophie, Ramatoulaye Diagne Mbengue a suivi les pas de son illustre grand-frère, le brillantissime philosophe Souleymane Bachir Diagne, avec qui elle a même coécrit un livre. La nouvelle patronne de l’université de Thiès a été la directrice de l’Ecole doctorale ETHOS de la Faculté des lettres. Et à l’image de son frère qui est «son guide spirituel», elle enseigné la logique au département de philosophie.
COUSSON TRAORÉ SALL, DIRECTRICE DU CESTI
Diriger l’une des écoles de journalisme les plus prestigieuses de l’Afrique francophone n’est pas une sinécure. Et pourtant Cousson Traoré Sall a les épaules assez larges pour diriger le Centre d’Etudes des Sciences et Techniques de l’Information (Cesti). Nommée Directrice géné- rale du Cesti en juin dernier, Mme Sall qui enseigne l’anglais dans cette école est connue pour son savoir-faire et sa rigueur. Elle vient de franchir un palier dans cette institution où elle a occupé pendant plusieurs années le poste de directrice des Etudes.
ANTA MBOW, DIRECTRICE DE L’EMPIRE DES ENFANTS
Celle qu’on appelle «Mère Térésa» a fait de la prise en charge et de la protection des enfants son leitmotiv. Anta Mbow a eu l’idée de créer l’Empire des enfants en 2003 parce que, ditelle, «ces enfants talibés font tellement partie du décor que plus personne ne s’en émeut. Mais, c’estinhumain de les laisser à leur sort. Les parents aussi doivent comprendre qu’on ne met pas un enfant au monde pour le jeter dans la rue. Même si on a de la bouillie, on doit pouvoir la partager avec son enfant». En plus de sa structure, «Empire des Enfants», qui accueille des enfants en difficulté ou abandonnés par leur famille, Anta Mbow a développé aussi un projet destiné à venir en aide aux jeunes filles qui traversent des difficultés familiales. C’est pourquoi, elle a été désignée en 2016 femme de l’année.
SIBETH NDIAYE, CONSEILLÈRE EN COMMUNICATION DE MACRON
«Sibeth Niaye, la Sénégalaise incontournable de la campagne d’En Marche», avait titré l’hebdomadaire «Jeune Afrique» en faisant le portrait de cette jeune femme impliquée dans la campagne électorale d’Emmanuel Macron pour la présidentielle de 2017 en France. Cette économiste née àDakar il y a 39 ans estla fille de l’ancienne juge MireilleNdiaye et de l’un des membres fondateurs du Pds Fara Ndiaye. Après avoir été la chargée de presse du candidat Macron, elle est aujourd’hui sa Conseillère en communication.
FATMA SAMOURA, SECRÉTAIRE GÉNÉRALE DE LA FIFA
Désignée secrétaire générale de la Fifa depuis 2016, la Sénégalaise Fatma Samba Diouf Samoura est née en 1962. Titulaire d’un master en espagnol-anglais et gestion à l’Université de Lyon, elle atterrit à l’Organisation des Nations Unies (Onu) à l’âge de 21 ans pour y occuper différents postes. Elle fait notamment partie du programme alimentaire de l’Onu de Rome en 1995 en tant que responsable logistique. Le 13 mai 2016, elle est nommée secrétaire générale de la FIFA lors du 66ème Congrès de la Fédération au Mexique et devient ainsi la première femme à occuper ce poste.