«IL Y A UNE GRANDE PROGRESSION DE LA CONSOMMATION DE LA DROGUE CHEZ LA GENT FEMININE»
Le coordonnateur du centre de sensibilisation et d’information sur les drogues (Csid/Jacques Chirac) Cheikh Diop a indiqué d’emblée que l’addiction est une pathologie, c’est-à-dire la dépendance vis-à-vis d’un produit.
En marge de l’atelier sur la problématique de l’alcool au Sénégal, le coordonnateur du centre de sensibilisation et d’information sur les drogues (Csid/Jacques Chirac) Cheikh Diop a fait une présentation sur les effets et les conséquences de l’usage des substances psychoactives (drogue, alcool et tabac). Cheikh Diop note une augmentation de la consommation de drogue chez la gent féminine.
Le coordonnateur du centre de sensibilisation et d’information sur les drogues (Csid/Jacques Chirac) Cheikh Diop a indiqué d’emblée que l’addiction est une pathologie, c’est-à-dire la dépendance vis-à-vis d’un produit. «Lorsqu’on parle d’addiction vis-à-vis du produit, c’est essentiellement la dépendance par rapport à la drogue et à l’alcool et quelque part au tabac», souligne-t-il. Il ajoute que le phénomène de la drogue se pose partout.
Pour M. Diop, depuis quelques années, ils sont en train d’observer la féminisation de la consommation des drogues. «Il y a une progression de la consommation chez la gent féminine, et avec l’avènement de la chicha, on a constaté une grande avancée. Si vous allez dans les restaurants de luxe, il y a beaucoup de jeunes filles qui consomment la chicha. De même, avec les mouvements observés de certaines femmes d’affaires qui sont entre deux avions, il y a une forte consommation de drogue chez ces femmes, et certaines même sont impliquées dans le trafic», explique-t-il. Il est pour la mise en place d’une stratégie de la réduction de la consommation de drogue. «On ne peut pas éradiquer la consommation de drogue encore moins de l’alcool car il y aura toujours quelqu’un qui en consomme. L’essentiel pour nous est de travailler pour réduire les impacts et conséquences négatives de ces consommations», déclare le coordonnateur du centre de sensibilisation et d’information sur les drogues (Csid/Jacques Chirac). Plusieurs facteurs expliquent la hausse de la consommation de drogue au Sénégal. «Il y a beaucoup de facteurs qui concourent à la consommation des drogues surtout auprès des jeunes. Le premier facteur est la disponibilité du produit parce qu’il y a un accès relativement facile par rapport à certains produits que l’on peut retrouver dans le marché», se désole-t-il.
D’une façon générale, dit-il, l’environnement social, économique et familial qui caractérise notre pays «constitue un facteur qui pousse les jeunes vers la consommation des drogues d’où la nécessité de renforcer les actions de prévention parce que l’enjeu est de faire en sorte que les jeunes ne touchent pas à la drogue, car dès l’instant où on tombe dans la consommation, cela devient beaucoup plus problématique».
Interpellé sur la drogue qui est la plus utilisée au Sénégal, M. Diop estime que le cannabis est la drogue la plus consommée dans le monde à part l’alcool. Les autres drogues viennent après. D’ailleurs, au Sénégal, c’est la drogue la plus utilisée. «Concernant la tranche d’âge, c’est entre 17 et 35 ans que nous recevons le plus au centre ; exceptionnellement, nous avons des gens très âgés qui ont plus de 60 ans, mais la plupart d’entre eux sont confrontés à des problèmes d’alcool», soutient M. Diop.
AU MOINS 10 DROGUES SONT REÇUS CHAQUE SEMAINE AU CENTRE JACQUES CHIRAC
Il renseigne par ailleurs que le centre Jacques Chirac est une structure communautaire qui intervient dans la prévention, la prise en charge psycho-social et dans l’accompagnement des personnes qui consomment des drogues de façon générale. «Il n’y a pas de service médicalisé mais nous offrons un service d’accueil, d’écoute et d’orientation des personnes qui sont en traitement. Chaque semaine au moins, nous recevons 8 à 10 personnes. Dans le mois, c’est plus de 50 personnes que nous recevons».