LES FEMMES RECLAMENT PLUS DE POSTES
Malgré la loi sur la parité, les femmes sont sous représentées dans les instances de décisions. Pour y remédier, la Cellule genre du ministère des Collectivités territoriales a réuni hier, autour d’un atelier, les élues.
Malgré la loi sur la parité, les femmes sont sous représentées dans les instances de décisions. Pour y remédier, la Cellule genre du ministère des Collectivités territoriales a réuni hier, autour d’un atelier, les élues. La rencontre leur permettra d’améliorer leurs connaissances sur le genre et sur les enjeux de son intégration dans la gouvernance territoriale.
La Convention des Nations Unies du 18 décembre 1979 et le protocole à la Charte africaine des droits de l’homme du 11 juillet 2003 sur l’élimination de toutes formes de discrimination à l’égard des femmes, tous ratifiés par le Sénégal, établissent la responsabilité des gouvernements dans la mise en œuvre de mesures visant à garantir aux femmes une participation légale à la vie politique. Depuis lors, beaucoup d’actions ont été menées, mais il reste des défis notamment par rapport à la représentativité des femmes dans les instances de décisions.
Pourtant, l’intégration du genre dans les politiques publiques est adoptée comme stratégie pour lutter contre toute forme d’inégalité et assurer à tous une participation équitable au processus de développement. De ce fait, elle représente un enjeu transversal pour l’ensemble des programmes de développement national. Représentante de l’Association des Maires du Sénégal (Ams), Aida Sow Diawara s’est d’emblée focalisée sur le rôle des femmes dans les sociétés africaines. «Elles se ont illustrées dans la gestion de nos villages et des espaces politiques traditionnels, ce qui a trait à la gouvernance territoriale.
A travers des associations, des partis politiques et des syndicats, elles ont pris part au mouvement intellectuel et à la lutte précoloniale. Leur contribution n’est plus à démontrer au Sénégal. L’émergence d’un leadership féminin n’est pas une nouveauté, mais il y a un sous effectif des femmes dans les instances de décisions», se désole la député maire socialiste. Et la représentante de l’Ams de s’empresser d’ajouter que les cultures africaines et sénégalaises en particulier sont caractérisées par une masculinisation de l’espace public et une relégation des femmes dans la sphère privée. «Malgré la loi sur la parité et les avancées notées en particulier dans la représentation nationale et dans certains Conseils municipaux et départementaux. La participation effective dans la gestion demeure encore un défi majeur à relever. Même si nous sommes 27.000 conseillères municipales, sur les 557 maires, seules 14 femmes sont des maires. Et sur les 165 députés, seules 65 sont des femmes.
Sur les 45 Départements, il n’y a que deux qui sont dirigés par des femmes. L’on mesure donc le chemin qui reste à parcourir », indique Aïda Sow Diawara. Selon le directeur de cabinet du ministre des Collectivités Territoriales, du Développement et de l’Aménagement du territorial, Abou Ahmed Seck, les défis de l’égalité entre homme et femme doivent être relevés pour une société plus égalitaire. «Le genre n’est ni une question de mode ni un slogan, c’est une condition nécessaire pour une croissance inclusive. C’est pourquoi, le gouvernement s’est engagé à mettre les questions de genre dans les politiques de développement. La lutte contre la pauvreté et le développement du capital humain ne peuvent prospérer sans une persistance d’égalité entre les hommes et les femmes», souligne-t-il.
A l’en croire, il ne s’agit plus d’être dans une position de moralisation ou de dénonciation. «Il s’agit d’être dans l’action et nous y sommes». Coordonnatrice de la cellule genre, Ndèye Maty Mbodji invite les hommes à travailler pour un changement de mentalités dans leur localité.